Chapitre 6

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La lumière du soleil me réchauffait agréablement le visage mais m'éblouissait, je mis quelques minutes à émerger et j'ouvris de grands yeux écarquillés. Cette chambre n'était pas ma chambre et encore moins celle de l'hôtel, j'étais dans la chambre d'un.e inconnu.e. Je me redressai rapidement, ignorant une atroce gueule de bois et ouvris la porte de cette chambre. Un grand couloir me faisait face, je le longeais, craintive, et descendait silencieusement les escaliers. Des rires et cris étouffés se faisaient entendre. J'arrivais dans un grand salon qui menait à une cuisine et en tournant la tête vers celle-ci je vis une grande baie vitrée qui donnait sur une immense piscine où se trouvait quatres personnes. Je reconnus Thomas, deux d'entre eux jouaient à se faire couler, je ne les reconnaissais que vaguement mais je n'arrivais pas à me souvenir de la soirée d'hier.

Mon regard se déposa finalement sur un homme qui me tournait le dos, les jambes dans l'eau, l'aura qu'il dégageait m'était familière. Lorsque son regard se déposa sur moi, mon coeur loupa un battement et je sentis le sol s'effondrer sous mes pieds. Des flashs de la soirée d'hier me revenaient alors, j'avais dansé avec lui toute la nuit mais je ne l'avais pas reconnu. Il me fixait en fronçant les sourcils, se demandait sûrement ce que j'avais à le fixer. Il se leva, trempé, les cheveux plaqués sur son visage et avança vers moi. Dieu, ce qu'il était sexy, j'avais soudain très chaud. Comment avais-je pu ne pas le reconnaître hier soir?

"Tout va bien Hanae?"

Sa bouche prononçant mon nom me fit frissonner, je ne prononçais aucun mot et me jeta soudainement dans ses bras, les larmes aux yeux.

"- Damiano... sanglotais-je.
- Je suis là."

Il me serra un peu plus fort contre lui, je ne savais pas quoi lui dire, j'avais tellement de choses à lui dire.

"- Je suis désolée de ne pas t'avoir reconnu hier, je... j'avais trop bu je crois bien, dis-je enfin.
- C'est pas grave, je ne l'ai pas du tout mal pris, me lança-t-il sarcastiquement."

Je me détachais de lui et l'observais avec attention.

"- T'as tellement grandit, dis-je les larmes aux yeux. T'es devenu tellement beau, mon dieu, j'y crois pas...
- Tu peux m'appeler Damiano, pas besoin de m'appeler 'mon dieu', riait-il.
- Par contre t'es toujours aussi con!"

J'eclatais de rire en le serrant à nouveau dans mes bras.

"- Pourquoi t'es partie comme ça ? C'était quoi ce mot pourri que tu m'avais laissé ? Dans une autre vie, sérieusement? T'aurais pu me laisser un numéro de téléphone...
- Je suis désolée, j'avais pas de téléphone à l'époque à cause de mon père, soufflais-je.
- Tu pouvais pas attendre mon retour pour me le dire?
- Non, il nous avait réservé un avion très tôt... Mon père quoi."

Je vis sa mâchoire se contracter à l'entente de ma dernière phrase, de la colère pris place dans ses yeux.

"- Il est devenu quoi lui? cracha-t-il.
- Je sais pas... Je crois qu'il est mort, ou peut-être dans le coma. Quand les pompiers sont venus le chercher j'ai sauté sur l'occasion et je me suis enfuie, j'ai pris le premier vol pour Rome."

Il serra un peu plus son étreinte en me promettant que ça allait aller. Je le croyais sur parole. Je suis restée lovée contre lui de longues minutes, et ce contact fut brisé, malgré moi, lorsqu'il prit ma main et m'emmena dans la piscine, ou plutôt il me poussa dedans avant de sauter à son tour, ce qui amusa toute la galerie.

"Enfoiré !"

Je tentais de le couler à mon tour, riant aux éclats mais rien à faire, c'était lui qui me faisait couler sous l'eau du bout du doigt. Je m'accrochais alors à lui comme je le pouvais, mes jambes entouraient sa taille et mes mains pressaient ses épaules. Il me lançait un regard de défi, me faisant comprendre que ça n'allait pas l'empêcher de me mettre sous l'eau. Ni une ni deux il plongea avec moi toujours accrochée à lui, je m'en détachais le plus vite possible et remontais à la surface, reprenant mon souffle, ma robe me collait désagréablement à la peau. Il sortit sa tête de l'eau à son tour, remettant ses cheveux en arrière. Je l'observais attentivement, je n'arrivais pas à croire qu'il était là, en face de moi. Victoria me prit par l'épaule et me fit un clin d'œil, je lui répondis avec un grand sourire.

Parlan di teWhere stories live. Discover now