Parlan di te

Chapitre 9

Les semaines passent doucement et j'ai repris le travail, les horaires de la boutique ont changé et désormais je travaille jusque une heure du matin et le samedi, seule car Marisa et Milo finissent plus tôt que moi puisqu'ils commencent plus tôt également. Alors je dois m'occuper de la fermetures. Le trajet de mon studio à mon travail étant un long, Damiano passe me chercher tous les soirs.

Marisa et moi sommes de plus en plus proches et elle est rapidement devenue ma confidente, une très bonne amie. Elle semble impatiente à l'idée que Damiano et moi nous mettions en couple, mais nous ne voulons pas d'étiquette pour l'instant. Nous sommes juste deux jeunes, heureux de se retrouver après plusieurs années, et ça me va très bien comme ça. Aucun engagement, aucune règle, juste profiter. Il m'arrive de me sentir un peu mal lorsque je le vois être un peu trop proche des fans qui semblent l'idolâtrer, mais ce sont les risques du métier comme on dit.

Je range les derniers disques mit en pagaille par les clients et sors de la boutique après avoir tapé le code de sécurité. Je baisse le grillage afin de barrer la porte d'entrée et me retourne afin de croiser le regard de Damiano. Il est là, comme tous les soirs, mon casque à la main et le sien suspendu au guidon de sa moto.

"- Salut beauté, dit-il en me tendant le casque.
- Hey beau brun, comment tu vas?
- Super et toi? Ça a été ta journée ?
- Une journée comme les autres, un peu plus calme que les autres jours de la semaine je dirais, mais les clients sont content que la boutique soit ouverte le week-end aussi, ça arrange ceux qui travaillent la semaine."

Il acquiece, souriant, et je m'installe derrière lui, me collant à son torse alors qu'il démarre. Une routine s'installaient et j'étais heureuse d'avoir mes petites habitudes.

"- Ce soir je t'emmène au restaurant, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer! crie-t-il pour que je puisse l'entendre.
- Pas de soucis!"

Nous arrivons devant un petit restaurant plutôt chic, je fais la moue quand je vois les autres clients bien habillés. Je ne porte qu'un simple jogging et un débardeur, mes cheveux sont lâchés mais décoiffés. Damiano semble le voir puisqu'il m'adresse un sourire rassurant avant de me faire signe d'entrer. Visiblement il avait réservé bien avant puisqu'il n'a eut qu'à dire son nom et un serveur nous a guidé jusqu'à une table un peu en retrait.

"- Alors c'est quoi cette grande nouvelle? demandai-je impatiente.
- Curieuse, attends au moins qu'on nous serve les repas, rigole-t-il.
- C'est pas juste!"

Nous commandons la même chose, et nous parlons dans la bonne humeur durant quelques dizaines de minutes.

"- Bon, je pense que tu t'en doutes, on arrive à un point culminant de notre carrière...
- Oui et? Accouche, dis-je excitée comme une puce.
- On part en tournée tout l'été !"

Je fis mine d'être heureuse, je l'étais vraiment, mais au fond de moi savoir que Damiano et les autres allaient être loin de moi me déchirait un peu le coeur. J'avais pris mes petites habitudes à leur côté, et j'allais me retrouver seule, à nouveau.

"- C'est génial! Pendant combien de temps?
- Un mois et demi, on va faire le tour de l'Europe pour leur présenter notre nouvel album, t'imagines pas à quel point on a hâte, ça va être sensationnel.
- Je me doute bien oui! Vous prendrez des photos pour moi, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.
- Bien-sûr, on t'appellera souvent, on a demandé à notre manager si tu pouvais nous accompagner mais il a refusé, j'espère que ça ne t'embête pas trop, dit-il en baissant les yeux.
- Mais non, tant que vous êtes heureux, je le suis. De toutes façons avec le travail je n'aurais pas pu vous accompagner.
- Oui c'est sûr mais bon...
- Eh c'est pas grave, on s'appellera, je suivrais vos concerts à distance, dis-je en lui prenant la main."

Il me fit un faible sourire et serra ma main un peu plus fort. J'étais contente qu'ils aient quand même pris la peine de penser à moi, même si le manager n'a pas voulu, ils ont quand même demandé à ce que je puisse venir.

Nous finissons de manger et il me prend la main après avoir réglé l'addition, il a insisté pour payer sous prétexte qu'il fallait fêter cette nouvelle.

"- On va chez Vic ce soir, tu veux venir ?
- Bien-sûr ! Ça fait trop longtemps que j'ai pas vu leurs frimousses.
- Tu les as vu hier soir, dit-il en plissant les yeux.
- C'est bien trop long!"

Nous rigolons ensemble et montons sur la moto, en quelques minutes nous sommes arrivés et à peine ai-je eu le temps de descendre de l'engin, Victoria me prends dans ses bras.

"- Hanae! Damiano t'as enfin dit?
- Dit quoi? dis-je en faignant ne rien savoir.
- Oh merde Dam, j'ai merdé, dit-elle paniquée.
- Mais non je rigole Vic, je suis au courant, c'est génial!"

Elle ouvre de grand yeux et coince ma tête sous en bras en me menaçant de me jeter à l'eau, me répétant que je lui ai fait peur. Je ris avec elle et elle me tire jusque l'intérieur de la maison, Dam nous suivant.

"- Hanae comment ça va? crie Thomas.
- Super et vous?
- Ça va merveilleusement bien bordel, on va faire le tour de l'Europe ! fit Ethan, fou de joie.
- Pour fêter ça, à l'eau ! cria Damiano en prenant Thomas sur ses épaules avant de courir jusque la piscine."

Je les suis distraitement et m'installe au bord de la piscine, Vic s'assied à côté de moi et nous discutons en observant les garçons faire les idiots.

"- Ça va aller sans nous? Non pas que nous soyons indispensables mais un peu quand même, ria-t-elle.
- Oui ne t'en fais pas, comme je disais à Dami, j'ai du boulot, je dois encore commander quelques trucs pour mon appart afin de le décorer.
- Ça va d'ailleurs avec lui?
- Avec Damiano?
- Non avec le pape, dit-elle en rigolant, bien-sûr, avec Dam.
- Ça va, pourquoi ? demandai-je en fronçant les sourcils.
- Comme ça, le fait d'être éloigné ça va vous faire bizarre, vous ne vous êtes pas lâchés depuis que vous vous êtes retrouvés, dit-elle tristement.
- Ça va aller Vic, vraiment, je suis une grande fille ! Vous partez quand ?
- Mercredi...
- Oh.. Wow c'est dans quatre jours, ça approche à grand pas, vous devez être heureux!"

On continua de papoter jusqu'à ce que Thomas tire mes chevilles et me fit tomber à l'eau. Je me vengea comme je pu et me jeta sur son dos afin de le couler. On s'amusait toute la soirée et je finis par m'endormir sur un des transats, fatiguée de ma journée.

Quelqu'un avait dû me porter jusqu'au lit puisqu'en ouvrant les yeux, je remarquais que j'étais dans la chambre de Damiano, qui lui n'était pas là.

Je me leva, non sans peine et pris l'initiative de déjeuner, pour une fois. J'avais une faim de loup, alors je pris un verre de lait et me fit quelques tartines en attendant le repas de ce midi.

Je mangeais tranquillement en trainant sur mon téléphone, j'avais installé des jeux nuls pour me passer le temps et ça marchait plutôt bien, je dois l'admettre. Je releva la tête en voyant du coin de l'oeil un mouvement et mon regard s'arrêta sur un torse. Je devins immédiatement rouge et leva les yeux afin de croiser le regard du chanteur avant de baisser à nouveau mes yeux sur les tartines, agissant comme si elles étaient devenues très intéressantes.

"- Déjà debout? Demande-t-il.
- Oui, j'ai l'habitude de me lever tôt avec le boulot.
- Je vois, dit-il en me piquant une tartine.
- Eh! C'est à moi, vas t'en faire d'autres!
- Non, les tiennes sont meilleures."

Il me fit un clin d'oeil et s'étala de tout son long sur le sofa, il me fit signe de venir contre lui. Je ne me fis pas prier et embarqua mes tartines et mon verre de lait, les posa sur la petite table basse et me jeta sur lui ce qui lui fit pousser un petit cri.

"- Espèce de folle! Tu veux me tuer ou quoi?
- Peut-être bien, dis-je d'un air malicieux, je vais congeler ton corps et le garder avec moi."

Il éclata de rire et colla ma joue contre son torse à l'aide de sa main, entendre son coeur battre m'apaisait. J'étais bien dans ses bras, mais ça n'allait pas durer puisqu'ils partaient pendant presque deux mois.