Partie 1

96 3 0
                                    

Je me dirige pour ouvrir, mais aussitôt mes doigts se figent. J'entends Yema arriver en furie derrière moi. J'ai voulu faire l'homme, mais rien qu'un simple interphone je n'arrive pas à soulever. J'avais oublié que j'étais contraint d'être un assisté. Yema ouvre la porte c'est mes deux acolytes qui viennent me chercher! On se dirige vers ce fameux engin qui sert à monter et descendre, comme d'habitude ce putain d'ascenseur dégage des odeurs nauséabondes. Envie de gerber. Si je te raconte ce qui se passe dans cet ascenseur, tu risquerais de voir nos bâtiments autrement. Tu serais tellement choqué. je préfère pas te brusquer, si je devrais résumer ce qui s'y passe à l'intérieur, en une seule phrase ce serait : " Âmes sensible, s'abstenir". Ni plus ni moins. Néanmoins, lui et moi avons un point en commun. Nous sommes tous deux immobile, obligé de subir ce qu'on nous inflige. J'aimerais parcourir le monde, mais on m'a dit que le soleil ne brillait pas pour tout le monde, j'ai voulu refaire le monde, j'ai pris ma plume ma feuille mais je me suis réveillé, ça fait trop longtemps que je n'ai plus de souhait, trop longtemps que je n'ai pas rêvé. L'algé" a dit: "l'espoir fais vivre et le rêve le fais durer." Non, j'y crois pas, j'ai beau rêver mais rien ne dure. Ça fais belurette que l'espoir m'a laissé tomber.

On arrive en bas des blocs, on se dirige vers notre endroit habituel. Ce lieu qui nous permet de nous évader de la réalité, de ces murs de béton. Marre de voir ce même paysage ce reproduire chaque jour autour de nous. Ce coin m'apaise. On se pose tranquille, Wad commence à rouler son bédo, Mehdi ouvre sa bouteille de "51", commence à la savourer et moi je suis là, le cul posé sur ma chaise à les observer du mieux que je peux. Je ne dis rien, quand ils sont défoncés comme ça, il te raconte pleins d'histoire passionnante. Je te jure ils arriveraient même à te faire croire que Mickey vole. Tellement ils sont à fond dedans.
Wad, se lance dans un monologue, il s'approche de moi, les yeux rougis par sa fumette et me demande:

- " T'as des nouvelles de ton refré (frère)?!"

Pourquoi il me demande ça, alors qu'il sait pertinemment que je déteste aborder ce sujet. Mais il est trop défoncé pour s'en rappeler. Son cerveau a grillé. Tu parles avec toute la fumée qui lui envoi c'est un peu normal. Alors je le reluque longuement avec insistance, mon regard veut dire " Wesh t'es sérieux man! T'ose me parler de ce pouilleux." Je lui riposte:

- " Je m'en balance de sa sale race."

- " Non, c'était juste pour savoir calme toi poto, je voulais juste te dire qui ya des rumeurs qui circulent."

Wad ce n'est pas du genre à poucave (balancer), ce mec tu peux tout lui dire, il est muet comme une tombe, mais quand il est stone, il devient un peu trop honnête. Alors je lui rétorque:

- " Quel genre de rumeurs?"

Mehdi s'approche de moi, d'un air blasé, il commence à me parler en langage Teh les bourrés, il pue, je comprends que dalle.

- " Aaaaaah ouais je te jure c'est vrai! À ce quip... Il est parti la bas, wallah lahdim! ( je te jure). Yaniss et Lina ils sont ensemble... Maaaa c'est vraiment un bâtard ce Yaniss, ils sont partis voir Bambi chuuuute..."

Mais qu'est-ce qui raconte, il mélange tout, je ne comprends rien à son charabia, il est trop pété. Il raconte n'importe quoi. Les gens bourrés disent trop souvent la vérité c'est bien connu. Je me dirige vers Wad, si tu veux savoir quelque chose, viens le voir après qu'il est fumé son teshi (shit), crois- moi quand il est dans cet état, il te dira toute la vérité, rien que la vérité, que la vérité. L'envie me prends de lui mettre mon poing dans sa gueule, mais la force me manque, ma voix s'affaiblit de plus en plus.

Je m'approche de lui, et riposte:

- " Wad, tu vas me dire c'est quoi c'est putain de rumeurs, et qu'est-ce qui raconte l'autre là ?"

Force et honneur tel est ma devise Where stories live. Discover now