Partie 37

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Je roule, l'esprit vidé, l'âme peiné. Le thermomètre affiche 3 degrés. Certains dirait qu'on se gèle les cacahuètes. Mais dans ma tête y'a rien à faire je bouillonne, c'est la canicule. J'ouvre toutes les fenêtres histoire de m'aérer l'esprit, de me vider le cœur. Je constate l'ampleur des dégâts de ma ive. Ça me fais mal quand je vois tous ce qui me détruit, trop de choses me nuise. Je suis pas à plaindre loin de la. J'ai retrouvé la santé Hamdoullilah. Yéma dit tout le temps " Si tu as la santé wouldi, alors t'a tout gagné." Elle dit aussi que t'a beau avoir une tonne de liasses, si t'a pas la santé à quoi bon! Ça sert à rien, car la santé ne s'achète pas. Elle a raison, la santé ça commence par le mental ensuite le physique suit. J'ai beau avoir tout le matériel qu'un millier de mecs m'enivrait à la cité j'ai perdu l'essentiel, personne ne pourra les ramener même pas la beauté de ces billets violet.

Je me ressasse mes dernières moments passé en fauteuil et dire qu'il y'a un an en arrière je ne savais même pas la sensation que pouvais procurer mes pieds touchant le sol et aujourd'hui je cours. La vie est faite de mauvaise mais aussi de bonne surprise.

Cette putain d'existence est trop lâche, elle aurait dû venir me proposer un accord. On aurait décidé d'un commun accord. Je lui aurait dit, pas question de quitter mon fauteuil si c'est pour dire adieu à mon frangin. Je te jure je lui aurait débité ça sans aucun regret, sans hésiter, je lui aurait même rétorqué avec le smile aux lèvres. Hélas on est pas maitre de notre destin c'est ce que mon existence m'a appris. J'essaie de trouver des point positif à mon vécu, j'en trouve qu'un seul. J'ai sauvé la vie de ma princesse, mais à côté de ça j'ai poussé Mehdi au fond du gouffre. Indirectement c'est de ma faute s'il souffre autant, si j'avais jamais connu Leyna rien de tout ça se serais passé , et voilà que je me mets à regretter de l'avoir connu. Je me noie seul dans un cercle de contradiction jamais de la vie je regretterais de l'avoir connu. C'est ma plus belle rencontre après Lina. Leyna je l'aimais d'un amour fraternel, Lina je l'aime comme un homme peut aimer une femme du plus profond de son âme, elle est ma plus belle victoire. Cette femme c'est la boussole de ma vie, elle me guide vers le droit chemin. Elle est la meilleur partie de moi. Elle sait trouver les mots pour soulager mes maux. Rien que pour ça je me dois de la remercier. J'ai promis que des que je serais remis sur pieds je viendrais frapper à ta porte poupée. T'es la seule à me connaître par cœur, une parole j'en ai qu'une pour ça que je la respect. La parole fait l'homme n'en doute pas princesse j'en suis un vrai. Je m'arrête dans une bijouterie prends la plus belle bague qui peut exister pour la plus belle femme de ma vie. Je prends une parure pour la première femme de ma ive Yéma bien sur. J'ai l'éternelle reconnaissance envers celle qui m'a fait naître. Je me dois de la combler de cadeau, je me dois de la traiter tel une reine pour toutes ces années de misère à galèrer. Crois pas que j'oublie quand tes copines te racontait leur vacances et que toi t'avais rien à raconter en échange, car t'avais passé tout l'été à squatter le comico, les va et viens à cause de ce pouilleux. Crois pas que j'oublie quand tu passais devant la boulangerie et que t'avais même pas de quoi t'offrir un croissant. Aujourd'hui je peux dire que je prends ma revanche. Je pourrais même t'offrir une boulangerie entière si tu le souhaitais. Yéma t'exiges et moi j'exauce aussi vite. Désormais tout ce que tu désirera je le déposerais à tes pieds tel la reine qui sommeil en toi. Pareil pour toi baba t'es la prunelle de mes yeux, je me dois de te remercier pour toutes ces années ou ces tar-ba te fessais galèrer pour un salaire de misère. Il t'envoyer au casse-pipe pour quelques cacahuètes. Tous les matins à 5h t'étais au garde à vous, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige jamais tu rechignais à la tâche. Se qui comptait a tes yeux c'était le bien être de ta famille et tant pis si pour cela il fallait que tu te casse le dos. Un homme droit comme le temps n'en fait plus, avec le cœur sur la main. Toujours à aider ton prochain. Malgré le peu que t'avais tu partageais tout le temps. Un bon musulman mash'Allah. T'a tout donné pour moi, t'aurais même troqué ta vie contre la mienne s'il tu le pouvais. Jamais je t'ai vu te plaindre t'avais peu mais tu te contentais de ça toujours le sourire aux lèvres même dans les mauvais jours. Tu disais Hamdoullilah même quand tout allait mal. T'a traité Yéma tel une princesse à tes yeux elle reflète la huitième merveille du monde. Malgré les montagnes de problème t'a jamais lâché l'affaire toujours présent. Yéma c'est pour ça que toutes tes pine-co t'envie, t'es la seule à avoir su garder ton mari. Toujours soudé comme les cinq doigts de la main ou encore comme les cinq branches d'une étoile. Baba t'a porté Yéma sur un piédestal, t'es son support elle est ta colonne, et rien que pour ça baba je te dépose mon respect à tes pieds. J'ai jamais levé les yeux sur toi, toujours tête baissé quand je m'adresse à toi, car pour moi tu représente le respect tout simplement quand tu parles on se tait, c'est le minimum qu'on puisse faire face à une grande figure paternel. Aujourd'hui je suis la pour vous récompenser de toutes ces années de misère, quand je parle de vous, j'ai la voix qui tremble, les yeux humides je remercie Allah de m'avoir donné des parents en diamant. Vous êtes ce que j'ai de plus précieux. J'ai beau avoir réussi sur le plan professionnelle, car Hamdoullilah notre affaires marche très bien, mais j'oublie pas d'où je viens. J'étais à terre voir plus bas que terre mais ce foutu mal être ne me poussera pas à me foutre en l'air. Il m'aura pas je finirais pas six sous terre. Un jour peut être, c'est sur même, car on devra tous quitter ce bas-monde un jour ou l'autre. Mais j'espère rester sur ce globe terrestre le plus longtemps possible. J'espère qu'Allah estompera le mal qui se trouve sous ma cage thoracique. Essayer enfin de sourire à la vie pour qu'elle me le rende en retour. Je lui ai jamais lâché de sourire, je lui ai toujours tiré la tronche. Pour ça que je m'en prends pleins la gueule, elle m'en a fait voir des vertes et des pas murs.

Hassoul, j'arrive enfin à destination. Je me dirige vers notre Q.G. Ici rien à changé frère, le vent a la même odeur que la tienne. Je m'assieds sur le petit muret, et commence à lire tout tes phrases. Comme un drogué en manque de sa dose. J'en rate pas une miette, mais il semblait que lorsque le chat n'est pas la les souris dansent. Une nouvelle phrase a fait apparition.

- " Les absents on toujours tords seul les présents on raison. "

La fin de cette phrase est signé "L". Ça doit probablement venir de Leïla. Pour une fois qu'elle a raison. Les dires de mon frangin on sûrement du l'inspirer. En même temps c'est un personnage qui inspire. Tu le contemple et hop l'inspiration te viens aussitôt. Je te le dis et te le redis, je suis cramé de toi frérot, je t'oublierais jamais. Même à 80 balais insh'Allah, si Allah me laisse vivre jusque-là. Je viendrais sur ce mur, me remémorer ton souvenir. Je le présenterais même à ma descendance. Je souhaite à mon fils d'avoir un frangin comme toi et à ma fille de connaître un première amour comme toi et de ne jamais le laisser fuir.

Il se fait tard j'ai passé toutes mon après-midi à reluquer ce mur qui n'a pas de parole, mais qui possède une âme grâce à ces écrits.

Je descend la pente, grimpe dans la gova. Ça ma tellement boosté d'avoir passé un moment la bas, c'est comme si t'étais à mes côtés frérot. Je me gare juste en bas des tours.

Au quartier rien à changé, toujours autant de tête cramé qui tiennent les murs, au lieu de trouver une solution de s'en sortir il reste dos collé au mur. Comme s'ils avaient peur qu'il tombe. Toujours le cul posé sur le banc. J'avance basket,casquette, survet, pour me fondre dans la foule. Il semblerait que personne m'ai reconnu. J'avance tête baissé, sac sur l'épaule, l'impression de sortir du hebs (prison). Je lâche deux trois mollard histoire de passer pour monsieur tout le monde.

Je grimpe dans l'ascenseur, premier... Deuxième... Troisième... Enfin arrivé.

L'impression que ça fais dix ans que j'ai pas mis les pieds ici. J'avance doucement mais sûrement. J'ai le cœur qui va sortir de ma poitrine. Pressé de retrouver Yéma et baba mais stoppé aussitôt par cette appréhension. Comment vont t'il réagir ? Est-ce qu'ils vont bien le prendre? Ou simplement me rejeter pour les avoir éloigné de ce combat que j'ai mené ! M'en voudront t'il de pas leur avoir fait partager tout ça. Une seule chose à faire pour le savoir, il suffit d'appuyer sur la sonnette, j'hésite à deux trois reprise d'appuyer. J'y vais enfin, je me lance.

Dring...dring...dring... Les dés sont jetés reste plus que les cartes à jouer.

Force et honneur tel est ma devise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant