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Si il y a une semaine, je pensais connaître le summum de la douleur crânienne, ce n'était rien comparé à aujourd'hui. Je me bourrais aux antidouleurs, j'avais sans arrêt des cotons dans le nez pour éviter que des saignements abusifs ne se mettent à couler sur mes vêtements ou mon lit. J'avais passer pratiquement tous les jours enfermé dans ma chambre, allongé sur mon lit, à regretter le jour de ma naissance.

C'est vrai quoi. J'étais né pour rien. Étudier, à la limite. Faire l'avion avec mon neveu quand j'en avais encore la force. Manger tout ce qu'il y avait dans le frigo quand j'avais encore l'appétit. Je me sentais vide, la vie me filait bien trop vite entre les doigts et à part geindre et pleurer de douleur, je n'avais rien accompli qui me prouvait que ça en valait le coup de vivre. Je me sentais terriblement nul. Tellement nul que j'en venais à demander à la mort d'accélérer, pour éteindre la souffrance qu'est ma vie.

- Changbin ? résonnait la voix de mon neveu derrière la porte de ma chambre depuis plusieurs secondes. Changbin ? Changbin ? Changbin ?

- Quoi ?! je criais d'un coup, agacé.

- Tu cries ?

Je levais les yeux au ciel, j'étais fatigué et ce gosse m'épuisait encore plus avec ces questions.

- Pourquoi tu cries ?

- Qu'est-ce que tu veux ?!

- Maman veut te voir. Elle a dit que c'était urgent.

- Je peux pas, je répondais en soufflant. Tonton a mal à la tête.

- Mais elle a dit que c'était urgent.

- Tu m'écoutes ou pas ?!

- Ça veut dire quoi urgent en fait ? Changbin ? Changbin ? Changbin ?

Bon, si il y avait un esprit bien vaillant ici, qu'il me donne son énergie pour que je sorte de cette pièce et botter les fesses de cet enfant. Aucun esprit ne me donna de force, cependant il n'avait pas arrêté alors je m'étais levé bien malgré moi pour rejoindre ma soeur et ainsi taire son rejeton.

Elle était assise sur le banc, celui collé à la maison, face à la mer. J'aimais bien ce banc sauf qu'un jour j'y avais vu un serpent, enroulé autour de ses pieds et depuis j'ai dû mal à y reposer mes fesses.

Je m'étais posé, debout, face à elle. J'avais chaud et froid, mal au crâne, c'était comme avoir une grosse grippe.

- Oula, elle grimaçait en regardant mon état. Ça a pas l'air d'aller.

- Je me sens pas bien, j'avouais en soufflant. Qu'est-ce que tu veux ?

- Ce soir je vais dîner avec mon mari et les parents.

- Lourd. Et alors ?

- J'ai demandé à Felix de garder Junghyeong.

Du coup je ne voyais toujours pas en quoi j'étais concerné. J'avais encore besoin d'un anti douleur, plus puissant cette fois.

- Il a proposé de venir le garder ici, avec toi. Il a dit qu'il s'en sortira mieux avec une aide.

J'haussais les épaules. Pourquoi pas après tout, Felix occupait pas mal mes pensées ces derniers temps et il était franchement mignon, même sexy. En plus quand il regardait au loin d'un air sérieux, j'avais envie de lui faire un bisou. Bah quoi personne d'autre n'a jamais ressenti cela face à Lix ? J'imagine que si, il est beau et attirant, avouons-le.

- D'accord.

- Bon qu'est-ce qui a ?! s'agaça d'un coup ma soeur.

Je fronçai les soeurs, je n'aimais pas quand elle se mettait à exploser.

REGARDE MOI. changlixWhere stories live. Discover now