Chapitre 61

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De retour en France, Alice se consacra à l'exercice de la peinture. Elle décida de peindre Hardik, le ciel intermédiaire avec Raphael tels qu'elle s'en souvenait. Ses peintures furent l'objet d'une série qu'elle appela « Yad et Siriah pour l'éternité ». Elles connurent un vif succès. Malgré la côte qu'avaient atteinte ses œuvres, Alice refusa toujours de les vendre. Après quatre années, Alice accepta enfin la proposition de mariage de Rolf Schäfer. Elle se maria et combla de bonheur Louis et Odette ses parents. Peu de temps après, elle mit au monde un petit garçon qu'elle prénomma Yad. Elle vécut très heureuse.

De leurs côtés, Adelina et Diégo Gonzales quittèrent la chaine de télévision de Peter Black. La mort d'Hardik avait totalement bouleversé Adelina. Diégo se sentait coupable de l'avoir entraîné dans cette aventure. Peut-être ne serait-il pas mort s'il n'avait pas inventé tout cela. Peter Black, sans surprise, insista pour la publication de l'émission. Son retentissement fut un vrai séisme, une onde de choc dans le paysage audiovisuel. Les miracles d'Adam Gava et d'Alice Renaud furent proclamés par Rome comme réels et authentiques et un lieu de pèlerinage fût érigé en place du dispensaire d'Hardik. Des milliers de personnes continuent à faire le déplacement pour se recueillir à l'endroit où l'homme qui y avait vécu, incarnait la preuve vivante de Dieu.

Dans la semaine qui avait suivi la mort d'Hardik, des milliers de villageois firent le déplacement pour ses funérailles. Mayia, sa sœur chérie, pleura beaucoup de larmes. Jivan fit sa rencontre à cette occasion.

- Il vous aimait énormément, le saviez-vous ?

- Il vous l'a dit ? demanda Mayia en pleurant.

- Hardik ne disait pas son amour, il le donnait.

- Vous étiez son ami ?

Jivan fit silence. Il regarda Mayia puis reprit :

- Hardik était mon fils, mon frère, mon ami et mon maître. Il était tout cela à la fois. Il le sera à tout jamais.

- Je comprends. Hardik n'était que mon frère car je n'ai pas su voir en lui qui il était. Je l'ai perdu.

- Personne ne perd Hardik. Chaque personne qui a eu la chance de croiser son chemin est devenu quelqu'un d'autre. Il délivrait l'inestimable. Hardik n'était qu'amour et compassion. Il est naturel que nous n'ayons pas pu tout comprendre de lui. La main de Dieu qui le guidait ne nous est pas apparue. Hardik vivait déjà à moitié dans l'autre monde.

Mayia regarda Jivan pleine de tendresse.

- Merci d'avoir veillé sur lui. Il n'a plus besoin de nous à présent.

- Maintenant, c'est lui qui veille sur nous...

A Paris, chaque soir, Alice contemplait de sa terrasse les étoiles et le ciel. Lorsqu'elles pouvaient les apercevoir, les constellations semblaient lui sourire et dans le vent, elle sentait le souffle de Yad sur elle. Dans la nuée au loin, elle entendait : « Un jour, nous ferons partie du même tout de l'univers. N'oublie jamais que nous sommes un être unique et que notre amour vit à l'infini ».

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