Chapter 38: I kiss myself, I'm so pretty!

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Ellipse d’une semaine, weekend de la compétition de cross

Le minibus s’arrête et on sort en chahutant. Lily, l’une des seules filles gentille du cross, me sourit alors qu’on sort du bus, notre sac de sport sur une épaule.

-       Alors, prête à tout défoncer ? me demande-t-elle alors que l’on marche vers les vestiaires.

-       Sérieusement ? J’ai peur.

-       Faut pas, tu vas voir, ça va bien se passer ! me rassure gentiment Lily.

Nous posons notre sac sur le banc et commençons à nous changer pour aller s’échauffer. Et oui, j’ai peur. Parce que ça fait quatre ans que je n’ai pas fais de compétition de cross, et je sais qu’énormément de souvenirs vont remonter. Parce que ma dernière compétition, c’était avant. Avant d’apprendre que j’étais malade, avant de tomber en enfer, avant tout ça… Et ça fait peur, de se dire que je vais pouvoir recommencer, comme lorsque j’avais treize ans. C’est comme si j’allais pouvoir remonter le temps.

Rapidement, nous enfilons notre uniforme composé d’un débardeur moulant bleu cobalt et d’un short long moulant lui aussi bleu cobalt mais avec une épaisse ligne blanche partant de l’extérieur de la hanche gauche allant jusqu’à l’intérieur du genoux gauche.

Quand nous sommes prêtes, notre queue-de-cheval bien serrée et nos vêtements bien ajustés, il nous reste deux minutes avant l’heure du début de l’échauffement. Toujours en discutant de tout et de rien avec Lily, je sors mon téléphone et vais sur Facebook, et je tombe sur une photo de Rachel et Brittany, l’une de ses amies, en tenue de pom-pom girl. (Rachel et moi en sommes pas devenues amis, si cette photo est arrivée sur mon fil d’actualité, c’est parce que j’ai une fille du cours de français en ami, qui a elle-même Brittany en ami et la photo étant identifiée avec Rachel et Brittany et sûrement classée comme pouvant être vue par « amis et leurs amis », je peux la voir. C’est compliqué…)

En souriant, je me tourne vers Rachel qui parle avec une fille en s’habillant, l’interpelle et lui montre la photo avant de m’exclamer :

-       J’avais raison ! Tu es bien une pom-pom girl !

-       De quoi je me mêle la française ? Et pourquoi tu me parles de ça ?

-       Parce que la dernière fois, tu m’as limite agressée alors que je t’avais juste dis que je te voyais plus en pom-pom girl qu’en coureuse de cross, je réponds simplement en rangeant mon téléphone dans mon sac avant de sortir en suivant Lily.

J’aime bien toujours avoir le dernier mot. Et si je passais les tests pour devenir cheerleader ?

Nan, je blague !

Ou pas…

*

*   *

Le jour où j’ai vraiment appris que j’étais malade, c’était un samedi midi. Je rentrais de l’entrainement de cross et ma mère m’avait préparé à manger, puisqu’elle savait que l’après-midi, je devais aller à l’entrainement de triathlon (mon nouveau défi avec Clémence, ma meilleure amie de l’époque, dont le sport favori était le triathlon : elle m’avait défié sur ce sport, et moi je l’avais défié au cross). J’avais toujours mal au ventre dès que je mangeais ou que je digérais, mais je m’étais habituée à force et je depuis quelques temps, je ne vomissais presque plus après avoir mangé. Alors que je mangeais mon dessert, changeant les chaines de la télévision avec mon téléphone pour embêter mon frère, le téléphone de la maison avait sonné. Je savais que le chirurgien devait appeler pour donner le résultat de mes examens, mais je n’avais pas réagi en voyant le visage de ma mère se décomposer en lisant le numéro sur le téléphone. Elle était partie dans la chambre d’amis pour répondre, nous laissant, mon frère et moi, nous chamailler pour la chaine de la télévision.

Last chance in AustraliaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora