Crisis - T1 : La quête des Héritiers [Terminé]

Chapitre 68 : Une fin victorieuse

Le silence du côté des Drëniens dépeignit leur consternation. Les deux tombèrent des nues devant cette nouvelle irréelle. Pourtant, ils ne purent empêcher leurs lèvres de se retrousser en un sourire qui brilla dans la clarté de leurs yeux comme sur leur visage. Après un an et trois mois de lutte acharnée et de doute, entremêlés de désespoir sur l'avenir incertain de leur nation... enfin, leur combat s'achevait, en cette nuit houleuse ! L'espoir leur tendait de nouveau les bras.

Ils explosèrent, une fois pour toute, leur triomphe. Leur rire et leur cri d'allégresse résonnèrent de toute part, jusqu'à l'intérieur de la montagne
Les Héritiers, souriants, furent ravis pour eux. Loctus, submergée d'une joie irrépressible, prit Néhémia par les épaules et déposa un baiser vorace sur sa joue. Le pirate, pris au dépourvu, rougit d'embarras et se laissa tomber sur ses fesses devant l'expression hilare de sa capitaine.

La voix de la rousse s'éleva jusqu'aux Héritiers, sans cacher sa gaieté débordante.

— Par les grosses fesses de Black Wall ! Vous avez réussi ! Vous avez réussi ! répéta-t-elle, à l'apogée d'un sanglot, surprise de pouvoir ressentir, à nouveau, cette sensation. C'est entendu, nous retournons au port ! Mais et vous... ?

— Ne vous en faîtes pas pour nous ! Nous vous rejoindrons plus tard ! garantit Hazo. Notre tâche ici n'est pas encore terminée !

La Drënienne comprit qu'il devait s'agir de leur propre mission.

— Compris !

Néhémia finit par replonger dans la conversation, avec une intention précise.

— Hé ! Je... Je voulais juste vous dire... Merci ! sanglota-t-il, dans ses veines tentatives de se retenir. Merci d'avoir sauvé les nôtres !

— On se retrouve au fort pour fêter ça ! hurla Loctus. Vous avez intérêt à vous pointer rapidement, sinon, je reviendrai vous chercher !

Les Warloïtes entendirent les Drëniens s'éloigner, tout en s'esclaffant d'un bonheur excessif. Pour eux, une autre mission d'une grande importance restait en cours. Grâce à l'énigme, qui les avait menés au mont Morith, ils se trouvaient désormais au lieu-dit. Cependant, un problème subsistait : où chercher ?

— Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? demanda Khé-Khé.

— Hm, honnêtement... je l'ignore, avoua Hazo, tout aussi perdu qu'elle. Un peu d'aide ne serait pas de refus.

Ce coup de pouce vint du flash soudain émis par leur Nino. De suite, ils tressaillirent de surprise au son d'un cliquetis, provenant de la tour de pierre. Intrigués, ils observèrent en silence la scène.

Les deux cercles, qui renfermaient les empreintes de main, tournoyèrent distinctement dans le sens contraire. Leur rotation actionna un mécanisme qui sépara les empreintes en deux. Le cœur de Khé-Khé s'emballa, alors qu'elle se rappela ce genre de fonctionnement pour les tablettes dans la région d'Elia. Deux fragments s'incorporèrent dans la roche, de part et d'autre. Durant le processus, une luisance d'un jaune chatoyant, aveugla les Héritiers.

Papillonnant des paupières, les Warloïtes furent déconcertés, lorsque leurs yeux tombèrent sur l'origine de la lumière, logée dans la pièce cubique.

— Une... plume dorée ? s'étonna Hazo.

— Pas n'importe laquelle, souligna la fillette, en crispant les yeux sous son éclat. C'est celle d'un Wougo. Le premier Wougo à avoir créé un lien avec les premiers Tchivas.

Ces créatures, qualifiées de maîtres absolus parmi la faune, résidaient dans les lieux insolites de Zarif.

Hazo fixa la plume accrochée à l'une des tresses de la benjamine.