𝐑𝐞𝐝 𝐋𝐢𝐠𝐡𝐭𝐬 - ʜʏᴜɴʟɪx -

9. 알잖아 널 가만히 둘 수 없는 걸

TRIGGER WARNING : Présence de lemon. 

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C'est une sensation particulière qui m'anime en pénétrant dans l'appartement de Yongbok. Je ne m'attendais pas du tout à m'y retrouver un jour, encore moins ce soir mais aux vues des évènements précédents il faut croire que l'impossible fait partie des nombreuses illusions qui m'entourent. Malgré notre intimité corporelle, tout nous sépare avec le danseur exotique et pourtant il m'a proposé sa compagnie le temps de la nuit. Durant le trajet, des théories ont tourné en boucle dans ma tête et j'en suis venu à la conclusion qu'il se sent coupable de ma rupture ainsi il tente de se faire pardonner de quelque chose qui le dépasse, qui me dépasse; quelque chose de trop grand pour les deux fous que nous sommes. Le blond est trop détaché de ma réalité pour prétendre juste être amical. Il est et a été mon rêve, un dangereux fantasme que je cultive depuis plusieurs semaines. Dire que je suis gêné de cette entrevue est un euphémisme, j'en ressens un poids désagréable dans le ventre. Qu'allons nous nous dire ? Qu'attend-il de moi surtout ? Oui, je suis convaincu que sa requête cache un certain intéressement. Cependant, quand j'y songe, tout me ramène à lui. Je peux tout mettre en œuvre pour éviter de plonger dans les doux fantasmes où il est roi, il se manifestera en personne. Il est dans mes rêves, même son toucher reste ancré contre ma peau et mon corps est en manque de la délicatesse de son contact. Mes yeux cherchent un repère dans les siens, ils demandent à être nourris par son apparence. Je recherche inconsciemment son odeur contre mes vêtements. Je ferais n'importe quoi pour ne jamais l'avoir eu dans ma vie qu'il est maintenant l'acteur principal de mes troubles. Je ne peux pas le blâmer, il m'obsède et je ne peux rien faire contre ça, j'ai tout essayé, l'univers me l'offre.

L'australien réside au troisième étage d'un joli immeuble de la capitale. Je suis premièrement surpris de la superficie de son cocon. De l'extérieur on ne penserait pas que les appartements sont aussi vastes. Peut-être que l'agencement du mobilier joue également. L'entrée donne immédiatement sur le salon. A gauche, une cuisine ouverte attire mon attention. Un superbe ilot central fait le charme de la pièce, on peut y préparer de bons plats, discuter sur les tabourets hauts. La baie vitrée prend la totalité de la surface du mur et la vue du petit balcon est à couper le souffle, oui je suis un fétichiste des balcons vous l'aurez compris. Rien à dire, il est sacrément bien installé et cela me questionne même sur le salaire qu'il gagne au Love Shot, car clairement, à Séoul, un logement de la sorte coûte un bras. Je m'attendais à une décoration assez sobre dans des tons froids, gris mais il me surprendra toujours. L'objet maître de la pièce à vivre : une barre de pole dance, il a dû l'installer pour s'entraîner. Les murs blancs sont habillés de nombreuses photos et d'objets en tout genre, un grand écriteau en néon rose me captive. Le canapé juste en dessous de cet éclairage donne envie de plonger dedans et de rencontrer Morphée. Des objets divers sont disposés par ci par là, notamment un skateboard pas loin d'une porte qui doit mener à sa chambre. Je sursaute à la vue d'un mannequin de magasin vêtu avec un boa rouge, une jupe d'écolière et un soutien gorge en strass. Elle est coiffée d'une perruque de scène que je connais trop bien car elle appartient au Love Shot. J'en plisse les yeux d'incompréhension.

—  C'est Lydia, elle fait sensation en soirée, t'inquiète elle mord pas. - Me dit-l'australien d'un ton neutre tout en prenant soin de verrouiller la porte une fois entré.

    Pauvre Lydia, je ne peux m'empêcher d'imaginer tout ce qu'elle a pu voir pendant ces fameuses festivités et je suis partagé entre le dégoût et la jalousie. Je continue de jauger l'environnement du regard tandis que le propriétaire des lieux jette son sac au sol et enlève son pull histoire d'être plus à l'aise. Je vous voit venir, il porte un t-shirt blanc en dessous. Felix me demande sans me regarder si j'ai soif ou si j'ai besoin de quelque chose et j'avoue qu'une chose me fait envie plus que tout. Je lui demande si je peux prendre une douche, la première de ma journée catastrophique. Je n'ai pas eu le soin de me laver chez l'autre où on a passé la nuit et mon état de déprime a fait passer mes besoins biologiques au second plan si bien que je n'ai pas mangé de la journée. Soit, mon hôte me regarde de haut en bas et son regard approbateur en dit long sur la dégaine que je dois avoir. Sans un mot il me guide jusque sa salle de bain qui est elle aussi bien grande et immaculée. Il me prépare une serviette mais également des vêtements qui à première vue ont l'air tout à fait confortable. Yongbok n'oublie pas de me montrer le fonctionnement de la douche et quitte les lieux sans un mot. On pourrait croire que son silence pèse lourd dans l'atmosphère mais sa présence m'apporte du réconfort, c'est une sensation inédite, je me sens bien avec lui sans avoir besoin de converser. J'ose me regarder dans le miroir et ce que je vois est horrible. D'abord, mon visage n'a jamais été aussi fatigué, voir fantomatique mais surtout je peux apercevoir le reflet de mes erreurs, elles ont coulé le long de mes joues et ont fait rougir mes yeux. A la droite du miroir sur un petit étagère mural est disposé ce que je qualifierais de St Graal, vous l'aurez deviné, la fameuse crème hydratante aux fruits rouges. Celle qui a embaumé mes narines dans nos moments à deux. Je meurs d'envie de m'en étaler après la douche mais cela pourrait paraître bien étrange. Je secoue la tête comme pour me persuader de la dimension malsaine de mon idée et me tourne dos au miroir pour me déshabiller et entrer dans la cabine transparente. J'actionne l'eau et ajuste la pression et la température. La chaleur accueillante de l'eau me fait fermer les yeux dans un état de béatitude intense. Je sens mes muscles endoloris se détendre et plus rien n'existe autour de moi. Plus rien, sinon les souvenirs de la révélation de Jeongin qui refont surface inopinément... Je suis encore traumatisé par ses paroles. Qui aurait pu s'y attendre ? L'homme que j'aime,doux, aimant, toujours avec les plus belles intentions ne ressent plus rien pour moi, et ce depuis deux années ? Une partie de moi se demande s'il n'a pas répondu aussi sèchement dans un réflexe de défense, ou peut-être pour m'éloigner encore plus de lui. Mais à la fois, l'investissement qu'il manifeste quant à la clôture de notre contrat démontre bel et bien qu'il n'y a pas de retour imaginable. Je hais Seungmin pour être tombé dans les bras de Jeongin, mais en même temps je le comprends, comment ne pas être séduit par sa facette énigmatique, rayonnante et élégante à la fois ? Les larmes remontent mais je tente de ne pas me laisser submerger une fois de plus, ainsi, je viens me nettoyer le corps et les cheveux avec une concentration prononcée. Je me rince juste après et éteint l'eau bien que je serais resté plus longtemps s'il ne s'agissait que de moi, or je ne veux pas abuser de l'hospitalité de Felix. Une fois séché, je porte mon attention sur les vêtements qui me sont destinés ce soir. Un t-shirt bien trop grand déjà pour moi alors pour lui n'imaginons pas et un jogging gris pile à ma taille, avec ceci, un boxer blanc des plus simple. Je me déteste déjà à fourrer mon nez dans le tissu à bénir l'odeur qui est incrustée. Je suis habillé, recoiffé avec mes longs cheveux humides en arrière, prêt à le rejoindre à nouveau.