15. 알잖아 널 가만히 둘 수 없는 걸

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Dans l'ascenseur prévu pour le personnel -celui qui m'emmène vers ma sentence-, mon esprit est gangrené par une multitude de scénarios plus absurdes les uns comme les autres. A vrai dire, toute la situation est grotesque. Le rouge maquille mon visage quand je réalise que l'homme qui m'a élevé et qui m'a éduqué m'a probablement vu et sans doute entendu dans un échange intime. Si je suis gêné, je n'ose me mettre à sa place. Après tout, même s'il sait que ma vie sentimentale est bien avancée, je reste toujours son enfant, son bébé, innocent. Parfois, la douce odeur de fruits rouges qui taquine mes narines me font revenir sur terre et mes yeux peuvent considérer un Yongbok à l'air grave. Son faciès est fermé, je vois sa mâchoire se contracter et ses iris embrumées par des pensées plus grandes que lui. Je ne peux détenir la prétention de savoir ce qui se trame dans sa tête, cela voudrait dire que j'aurais percé sa complexité, alors que j'en suis à mille lieux et que je ne cherche pas à le faire. J'imagine simplement qu'il doit ressentir la même sensation qu'un enfant qui sait qu'il a commit une énorme bêtise et que ses parents vont te réprimander sévèrement. En règle générale, Félix n'a peur de rien ni de personne alors je suis surpris de l'autorité qu'exerce mon géniteur sur lui. Après tout, il s'agit de son patron et je sais que l'australien tient à sa conscience professionnelle. Le temps défile au rythme des étages gravis et je manque de celui ci pour contempler mon partenaire de crimes comme j'apprécie le faire. Un fin rictus remonte mes commissures à la vision de détails à première vue imperceptibles. Ses lèvres sont plus pulpeuses qu'à l'accoutumé, ses oreilles sont encore rougies de l'affection que je leur ai attribué, son mullet qui n'est plus faussement négligé lui sied à merveille. Il est déjà une œuvre d'art à lui tout seul mais j'aime peindre mon amour pour tout son être du bout des lèvres, des doigts afin d'en faire une création divine, mon plus beau tableau.


" Quatrième étage."

Les portes métalliques coulissent silencieusement après l'annonce émise par une voix féminine mais machinale; et une aura bourrée de tension imprègne tout l'étage administratif du Love Shot. Car il faut bien faire le premier pas, je m'apprête à entamer une démarche tremblante. C'est sans compter une main qui vient épouser la mienne, des doigts qui s'entrelacent avec évidence, formant deux pièces d'un puzzle. J'ai déjà eu le malheur de voir cette expression chez mon amant, il ressent de la détresse. Je le sens petit, dépourvu de force. Il attend quelque chose de moi. Je le tire dans un geste doux contre moi et l'ascenseur peut alors se fermer. Mes lèvres se déposent dans un doux toucher contre son front. Il clos les yeux à mon contact et me serre tellement la main que mes jointures blanchissent. Yongbok a besoin de moi, pour la première fois il me le fait comprendre. De manière inconsciente, mais il le fait. Nous traînons nos corps dans les bureaux, l'office de mon père se trouve au bout d'un couloir, juste à la droite de l'espace "Ressources humaines". Nos mains encore liées, nous nous stoppons face à la porte entre ouverte et un frisson glacial me parcoure l'échine. J'entends Yongbok déglutir avec difficulté. Une légère lumière tamisée émane de la pièce prête à nous accueillir en son sein, on se croirait dans un putain de remake d'un film de mafieux. Nous sommes confus face à ce que nous devons faire, qui doit entrer en premier.


- Vous pouvez tous les deux venir.


Mon père fait preuve de clémence en nous permettant d'être uni dans ce coup fatal. Je ne sais pas si je dois le remercier. Félix entre en premier et sa main quitte la mienne dans un soucis de professionnalisme, ce qui me fait rire quand on sait qu'il y a vingt minutes, il m'hurlait à en perdre haleine en sa présence. Une ironie bien cocasse. Je ferme la marche et clos la porte. Mr Hwang se tient debout face à nous, son grand bureau créant une distance entre nous. Sa main nous indique deux fauteuils mêlant le brut de l'ébène et la sophistication du velours émeraude. Nous trônons ainsi sur nos sièges. D'un regard furtif, j'observe la gestuelle que le corps du danseur dégage. Son visage est impassible mais sa jambe tremblante trahit son état de stress. Un silence lourd nous écrase, seul le bruit de l'aiguille de l'horloge à ma gauche se manifeste. Nous attendons que la première balle soit tirée dans cette partie de roulette russe. Le dirigeant du Love Shot sort trois verres d'un tiroir de son bureau ainsi qu'une fiole en cristal contenant un liquide brun. Ce dernier se sert et me toise. Un hochement de tête de ma part lui fait comprendre que je refuse sa consommation.


𝐑𝐞𝐝 𝐋𝐢𝐠𝐡𝐭𝐬   - ʜʏᴜɴʟɪx -Where stories live. Discover now