Chapitre 12 : Qu'est-ce que tu veux ?

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Je me faufilai entre la foule. Les gens devaient me prendre pour une folle. Les larmes roulaient sur mes joues encore et encore. J'étais paniquée. Essoufflée. Je jetai un regard derrière moi. Personne. Je réalisai que j'avais peut-être finalement échappé à Salvatore. Je m'arrêtai une seconde pour reprendre mon souffle. J'aperçus un taxi et levai ma main pour lui faire signe de s'arrêter. Mais quelque chose m'attrapa le bras et m'abaissa violemment la main. Je tournai la tête et vis Salvatore, son sourire mystérieux sur les lèvres.

"Tu pensais réellement pouvoir te sauver ?"

"Lâche moi !" lui ordonnai-je les mâchoires serrées tout en tentant de le faire lâcher mon bras.

"Ecoute moi Ash." déclara t-il le plus froidement du monde. Il était clairement piqué au vif, mais je m'en fichais. Je le fixais droit dans les yeux, sans répondre.

"Je ne te laisse pas le choix, tu va rentrer avec m..."

"Non ! J'en ai plus qu'assez d'être à tes ordres. J'en ai marre de ces conneries. Je m'en vais." l'interrompis-je. Je tentai encore une fois de m'échapper de son emprise, mais Salvatore me tira dans une ruelle à l'écart de l'attention des passants.

Je réalisais combien j'avais été stupide, penser que je pouvais m'échapper juste en courant sans savoir où aller. J'allais mourir ici, dans cette ruelle, pour avoir eu l'audace de m'échapper.

Mon pouls s'accéléra. Je pouvais entendre mon sang vrombir dans mes oreilles. Salvatore me maintenait appuyée contre le mur de briques, son emprise toujours sur mon bras. Ses iris me semblaient plus sombres que jamais. Ses yeux étaient fixés dans les miens. J'avais du mal à respirer.

"As-tu la moindre idée de à qui tu t'adresses Ashley ?" hurla t-il. Je détournai le regard.

Attend. ASHLEY ? Comment connaissait-il mon véritable nom ?

"C... Comment as-tu..." balbutiai-je.

"Oh Gattina." rit Salvatore. "J'en sais bien plus que tu ne le penses." Il s'arrêta un instant avant de continuer, un sourire moqueur sur les lèvres.

"Je sais que tu as vécu toute ta vie de maison en maison."

"Q... Quo..."

"Je sais comment était ta vie avant." dit-il une étincelle démoniaque dans les yeux. Son regard était si sombre. Je ne l'avais jamais vu aussi intensément noir qu'à ce moment.

Ce n'est pas Salvatore. Ce n'est pas le Salvatore que je connais.

"Non ! Tu mens ! Tu ne connais rien de moi." Les larmes recommencèrent à perler dans mes yeux.

"Ah vraiment ? Alors explique moi comment j'ai pu savoir tout ce que ton père t'a fait subir ? Comment j'ai pu savoir à propos de cette nuit où la bonne n'était pas là pour prendre les coups à ta place ? Cette nuit où il t'a pres..."

"ARRETE !" hurlai-je, les larmes coulant à nouveau sur mes joues. Ma gorge était serrée, mes mains tremblaient. Je ne pouvais en supporter plus. Un silence lourd résonna dans la ruelle.

Je jetai un bref regard à Salvatore. Il n'avait soudain plus ce regard brûlant. Il lâcha mon bras et replaça doucement une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

"A... Ash, je ne..."

"Ramène moi à l'hôtel." lâchai-je froidement, essuyant mes larmes et resserrant mes bras autour de mon corps tremblant.

Je montai dans la limousine que Salvatore avait appelé et nous retournâmes à l'hôtel. Une fois arrivés, je sortis rapidement du véhicule et me précipitai à l'intérieur de l'hôtel.

"Gattina, atte..." Je lui avais claqué la portière au nez.

Je montai dans l'ascenseur et alors que Salvatore arrivait à la réception, j'appuyai plusieurs fois sur le bouton pour fermer les portes. Je ne voulais pas de lui. Une fois les portes fermées, je me fis glisser le long de la paroi. Je ramenai mes genoux contre ma poitrine et y cachai mon visage, les larmes recommençant à couler doucement.

Comment avait-il pris connaissance de tout cela sur ma vie ? Et dans tous les cas, pourquoi l'utiliser ainsi contre moi ?

Arrivée à l'étage, je me dirigeai vers notre chambre, pour finalement me rendre compte que je n'avais pas les clés.

"Et merde." marmonnai-je tout en apposant ma tête contre la porte.

"Tu as besoin de quelque chose Gattina ?" me demanda une voix grave que je ne connaissais que trop bien. Je tournai la tête et m'écartai de la porte. Je faisais tout pour éviter de le regarder, les traces de larmes encore humides sur mes joues. Salvatore ne semblait pas bouger, je relevai le visage et le vis un sourire aux lèvres, la clé tenue entre deux doigts.

"Donne moi la clé." Je lui tendis la main, espérant qu'il ne fasse pas de commentaires.

"Aww. Non, ce serait bien trop simple." dit-il le sourire s'élargissant un peu plus.

"Salvatore." Mon ton sonnait comme un avertissement.

"A une condition." dit-il en jouant avec la clé.

"Qu'est-ce que tu veux ?" soupirai-je en levant les yeux au ciel.

"Gattina... Ta famille ne t'a pas appris les bonnes manières ?" Salvatore jouait très clairement avec mes nerfs.

"Je n'ai pas de famille. Je ne suis qu'une pauvre enfant martyrisée, tu te rappelles ?" Les larmes revenaient. Le sourire de Salvatore s'effaça. Il baissa la tête dans un soupire.

"Ecoute Ash. Je voulais te parler de ça. J'ai été trop loin, je m'en excuse. Voudrais-tu sortir avec moi ce soir ?" déclara t-il, affichant de nouveau son sourire mystérieux.

"Quoi ? JAMAIS D..." commençai-je lorsque Salvatore se mit à secouer la clé devant mes yeux. Je soupirai.

"A quelle heure on part ?" Salvatore me jeta un regard victorieux.

"Tout de suite. Tu as 10 minutes pour te préparer, je t'ai acheté une robe qui t'attend dans la chambre." déclara t-il, visiblement heureux. Inconsciemment, un sourire timide apparu sur mon visage. Il s'approcha doucement de moi et essuya les traces de larmes sur mes joues.

"J'ai cru que je ne reverrai plus jamais ce sourire." dit-il avant de m'embrasser sur le front. Il y eut un silence. Mais cette fois, le calme était le bienvenu.

"Tu devrais aller te préparer." ajouta t-il, ses iris plantées dans mes yeux océans, avant de rentrer dans la chambre.

Putain Salvatore. Comment arrives-tu encore à faire fondre mon coeur alors que le tien semble de glace ? pensai-je avant de rentrer à mon tour.

~~~

"Wow. C'était touchant de parler de la famille de Ash.

Mais qu'importe.

Comment va se passer la soirée ?

Est-ce qu'on va finalement arriver à mettre papa dans maman ?

Vous le saurez bientôt...

Je vous aime."


Bien entendu, il n'était pas écrit littéralement "mettre papa dans maman", mais cette phrase me fait toujours rire. Oui, j'ai 8 ans d'âge mental. En temps que traductrice, je n'ai aucun contrôle sur l'histoire, mais je lui ferai part de vos commentaires à l'auteure.

Caroline

Kidnapped By The Mafia LeaderWhere stories live. Discover now