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« Altesse...

Je vous en conjure, n'allez pas au front. Ici rien n'est digne de vous. Ni le lieu, et encore moins les hommes qui y survivent. Moi-même ne suis pas présentable à votre égard. Je ne souhaite guère que vous me voyiez ainsi.

Croyez-moi, je ne mérite point autant de reconnaissance de votre part. Mon métier peut vous paraitre glorieux. Défendre un pays au péril de sa vie, cela peut paraître une mission des plus nobles ! Il n'en est rien en réalité. Je m'abstiendrais de vous faire part des détails, je ne souhaite guère que votre vision si exceptionnelle de moi ne change en mal, même si cela est lâche.

Une femme de votre rang a bien d'autres préoccupations en ces temps si rudes, Altesse. Ne perdez pas de temps pour le simple guerrier livré à son sort que je suis. Ici, seul le destin peut décider de mon avenir, il en va de mon devoir de l'affronter et de le regarder venir de face.

Je n'ai qu'une requête Altesse : Ne venez pas.

Mes amitiés,

Le vice-capitaine Engelburg. »

Le blond mit la lettre dans une enveloppe précipitamment, et la donna au jeune homme qui était chargé de transmettre les lettres aux familles ou proches des guerriers. Ce fut une chance pour le vice-capitaine qu'il était là, il n'aurait pas pu attendre que Luitgard ne montre sa face, par crainte qu'elle soit accompagnée de la petite rousse.

Il rejoignit ses hommes en vitesse, suite à l'entente de cris qui annonçaient avec terreur l'arrivée enragée des ennemis. Il se couvrit en catastrophe de son armure avant d'enjamber sa monture sans ménagement. Celle-ci s'élança au galop à l'avant des troupes avant de se cabrer, entendant son cavalier scander la raison pour laquelle ses troupes allaient devoir faire preuve de la plus grande sauvagerie sur l'ennemi. Elles n'attendirent pas leur reste pour répondre aux cris du vice-capitaine, lui accordant leur confiance et leur plus grande bravoure. Les cavaliers rejoignirent le guerrier Engelburg afin de foncer, lance en avant, vers l'ennemi sans risquer d'écraser des alliés. Le vice-capitaine accompagna ses congénères pour être certain que le courage ne leur fasse pas défaut.

Tous s'acharnèrent les uns sur les autres. Les deux camps n'étaient distincts plus que par le blason qui ornait les boucliers. Les soupirs de ceux qui succombaient étaient camouflés par les cris sauvages des guerriers devenus les plus fous. Le vice-capitaine lui-même s'adonnait au combat, ne voulant pas montrer à ses hommes qu'une faille de faiblesse était possible en cet instant si cruciale. Il n'avait qu'un visage en tête : celui de sa reine bien aimée qui l'attend au royaume.

Le vice-capitaine se sentait partir dans ses pensées. Il se sentait soudainement flotter tranquillement sur un nuage doux, bien qu'orageux. Aussi doux que l'était la peau de sa dulcinée, et orageux comme l'était l'ambiance réelle, déchirant l'atmosphère par les cris et les coups de lame qu'entamaient les guerriers, sûrs d'eux. Le brave blond vit un éclair s'abattre sur lui, tandis que le tonnerre qui sortait de la bouche du responsable ne se fit pas prier pour arriver au même instant. La lame de l'adversaire s'enfonça dans le trapèze du vice-capitaine, qui évita de justesse que celle-ci s'abatte sur sa gorge et le décapite. Il laissa ses pensées dignes prendre le dessus sur sa douleur afin de lever vivement son épée pour sortir celle de son agresseur de son corps blessé.

Un combat s'engagea. Dignes des gladiateurs romains, les deux hommes se sautèrent tous deux à la gorge avec un seul mot dans le regard : « crève ! ». On ne savait qu'entendre, entre le bruit des lames qui ne cessèrent de s'entrechoquer, et les cris de fauve que poussaient les deux hommes qui ne pouvaient se permettre de penser à la fatigue et la douleur qu'ils ressentaient en cet instant. Le vice-capitaine fit une pirouette pour donner un coup de pied brutal dans les côtes protégées de son adversaire afin de déstabiliser celui-ci, pour finalement lui mettre un bon coup d'épée qui lui transperça directement l'aine, suivi d'une décapitation. Ça y est. Le blond est vainqueur de ce combat. Il se permit un bref instant de répit pour reprendre une respiration correcte, avant de se tourner vers les adversaires qui avaient l'audace aveugle de s'opposer directement à lui.

                                                                                                                                                                                                       

HALLI HALLO

Comme dit, je publie un peu plus rapidement les chapitres ;)

comme d'hab, les commentaires sont ouverts :D

bizoux !

Lettres au frontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant