Lettres au front

//11// -FIN

Le brave guerrier ouvrit la porte avec grand fracas et fur horrifier.

« Léonore- !.... »

Il vit sa chère et tendre allongée sur le lit. Dénudée. Attachée. Blessée. Violée. Son mari tourna vivement la tête vers le militaire. Il était semblable à un vieux loup mourant qui avait décidé de saccager sa dernière brebis. Haletant. Poing levé, prêt à s'abattre sur sa proie. Regard fou. Reiner vit rouge. Il brandit son épée avec ses deux mains et l'abattit violemment en direction de l'homme, dans un cri de rage. Le vieux grisonnant se décala de justesse, la lame s'abattit juste à côté du corps démuni de la reine, lui laissant une nouvelle plaie. Le militaire s'en voulu sur le coup, mais se reconcentra bien vite sur sa proie à lui. Son seul objectif était maintenant d'anéantir son roi, comme lui avait anéanti son amour. La lame virevolta à travers la pièce, n'ayant qu'une cible, bien plus habile qu'elle n'y paraissait.

La reine, elle, subit sa douleur aussi physique que morale. Jamais elle n'aurait imaginé que son homme idéal aurait pu un jour la blesser aussi. Certes il ne l'avait pas fait exprès, et sa plaie était infime par rapport aux autres, mais il l'avait tout de même fait... Le militaire finit par laisser fuir le roi, trop souffrant de sa plaie qui s'était ouverte à nouveau. Il lâcha son arme et alla vers la reine. Il se jeta littéralement à son côté et prit sa tête entre ses bras, afin de coller leur front.

« Ma reine... Pardonnez ma folie, je vous en prie... Commença-t-il, haletant. En aucun cas je désirais vous frapper ainsi Léonore... Je vous aime... »

Le militaire enleva le bandage défectueux de son épaule, afin de le mettre autour du ventre de sa chère et tendre, délicatement. Il s'en voulait terriblement... Il voulait tout faire pour la soigner, et la sauver de ce cauchemar. La reine, elle, commença à sangloter doucement,

« Altesse, non... Ne pleurez pas... C'est fini... Je suis là... » Dit calmement le militaire en séchant ses larmes et venant embrasser doucement ses paupières.

La reine se détendit doucement, bien qu'elle fût maintenant un peu effrayée. Le militaire était maintenant très doux avec elle, il détachait ses bras en embrassant les marques qu'avaient laissé les cordes. Le loup sauvage redevint agneau.

Le blond prit un drap et enveloppa avec douceur et légèreté la reine dedans. Il était décidé. Il l'emmènerait ailleurs dès ce soir. Cette tragédie avait assez duré. La reine se laissa porter par son amour, et se blotti un peu contre son torse chaud et saignant. Elle se sentait en sécurité maintenant. Reiner sortit de la pièce et regarda mal ceux qui voulaient l'empêcher d'avancer. Il se rendit dans la cour afin de sortir du château et de ses murailles. Des pas de course se firent entendre. Les pas étaient aussi légers que pressés, se devaient être ceux d'une femme.

« Ma reine !!! Reiner ! Je t'ordonne de la laisser !! »

Reiner ignora cette voix qu'il ne connaissait que trop bien. Il s'agissait de Luitgard. Evidemment... Il continua son chemin sans se retourner. Il fut contraint de s'arrêter tout de même, lorsqu'une main vive et puissance attrapa son épaule pour la tirer en arrière.

« Lâche la ! Animal ! Cria Luitgard.

-Cesse tes brailleries... Ne vois-tu pas que la reine a besoin de se reposer ?... Demanda Reiner en restant calme.

-Rend la moi ! Elle ne sera jamais en sécurité avec un rat tel que toi ! S'exclama Luitgard en essayant de lui prendre la reine des bras.

-Laisse nous Luitgard... Laisse le m'emmener où bon lui semble... Je te remercie pour tous tes loyaux services, tu m'as toujours été une bonne oreille, ainsi que de bons conseils. Mais ton service s'arrête là. Pour ce royaume, la reine est morte. »

Sur ces derniers mots prononcés d'une voix faible et calme par la reine, le militaire reprit sa route. La servante les regarda partir, plus elle les regarda s'éloigner l'un enlacé à l'autre, plus elle sentait son cœur se fendre. Alors ce serait ainsi ?... Ainsi que la reine la quitterait ?... Pour un militaire ? En toutes ces années de « loyaux services » comme a dit sa désirée, elle n'avait jamais pu lui avouer ses sentiments... Tous ces services échangés contre une douleur. Voilà ce qu'elle en gagnait. Une douleur. Elle marmonna.

« Je vous ai offert des années de services... Des années de sourire... Des années de consolation... Des années de ma personne seule... Cela n'a pas suffi... Lui vous a offert un sourire, un regard, son corps, et ses mains ont pu accéder à votre cœur... Qu'ai-je mal fait ?... »

Luitgard retourna au château et rejoignit sa chambre. Elle sortit une mèche de cheveux qui appartenait à la reine et la serra dans sa main. C'est le plus qu'elle puisse avoir d'elle maintenant. Ce souvenir de ses services, cette fois où elle lui avait couper les cheveux. « Ajuster les pointes » avait demandé la reine, elle avait fini presque avec un carré court... La servante sourit à ce souvenir, avant que des larmes ne viennent appuyer sur ses pommettes.

Elle sanglota, seule dans son lit, alors que les deux amants partirent vers leur destinée. Le militaire marcha. Encore. Et encore. Et encore. Toujours tout droit. La reine le regarda discrètement avec admiration. Le sang de leur plaie se mélangea avant de toucher le sol et de laisser des traces sur leur chemin.

Ils avancèrent encore et encore, se lançant quelques regards, quelques sourires amoureux, on pouvait entendre leur amour silencieux, malgré des cris d'hommes et des bruits de tirs devenaient de plus en plus audibles.

Beaucoup de sang coulera sûrement cette nuit...

                                                                                                                                                                                                       

Eh voilà le dernier chapitre !

Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'ici :D et.... et voilà, merci x)

à bientôt pour une nouvelle histoire ! :D