//2//

7 2 0
                                    

« Altesse,

Vos mots me vont droit au cœur. Je suis sincèrement flatté de vos pensées qui me sont destinées.

Je ne veux pas vous mentir, je ne suis pas sûr de revenir sain et sauf. Ici les combats sont rudes, les hommes semblent animaux sur le champ de bataille. Acharnements sur acharnements, je vois la mort chaque jour. Elle me guette... Elle me traque... Elle met discrètement en place son plan d'action. C'est inévitable...

Je dois avouer que cette nuit passée avec vous dans mon modeste logement me suit jour et nuit sans cesse. Je pense ne pas être le seul à vous le dire avec la peur de vous importuner, mais vous êtes d'une beauté inégalable. Vos yeux m'empêchent de ne penser qu'à ma mort sûrement proche, et m'emmènent dans un paradis imaginaire.

Je suis flatté d'être plus qu'un simple soldat à vos yeux. Je dois dire que je suis d'autant plus touché quant au fait que vous seriez prête à courageusement affronter le regard de votre peuple pour ainsi être à mon bras. Je serai honoré de rendre cela réel.

N'ayez pas honte. Vous m'aviez confié le malheur que votre corps a subi à cause de cet homme, il est normal que vous ne vous y sentiez guère en sécurité... Les miens qui pourtant ont si souvent été des armes sanguinairement meurtrières vous sont et vous seront toujours un lieu sûr. Ils feront toujours office de tendresse et de délicatesse quand il s'agira de vous. Ils ne vous témoigneront jamais d'aucune hostilité... Je vous le jure altesse, mes bras seront pour vous un lieu plus reposant que l'imagination d'un soldat au front.

J'espère que votre notion du temps est plus agréable que celle qui m'est attribuée chaque jour. Chaque seconde semble être une heure, et pourtant chaque heure semble être une seconde. J'espère également qu'aucune expression de ma lettre ne vous semble déplacée, je ne peux malheureusement pas prendre plus de temps que cela à vous écrire, bien que je ressente encore le besoin de vous exprimer beaucoup de choses... Hélas je me dois de retourner motiver mes troupes au front. Je m'y élance malgré tout avec plus de motivation que jamais : je vais me battre en votre honneur altesse. Je remporterais cette guerre et les suivantes pour vous. Je vous l'assure !

Mes amitiés,

Le vice-capitaine Engelburg »

Sur ces mots, le guerrier blond plia la lettre de ses mains souillées et la glissa dans une enveloppe. Il fut pris de regrets soudains : la lettre que lui avait envoyée la reine était propre et soignée, la sienne était par obligeance écrite sans ménagement, et encore moins sur un papier des plus propre. La boue et le sang des alentours s'étaient emparés partiellement de celui-ci. Le vice-capitaine espéra alors au plus profond de lui que l'odeur nauséabonde qu'il sentait chaque jour du réveil au coucher jusque dans ses rêves n'allait pas parvenir à la reine. Il espéra également que les souillures de son texte n'allaient pas entrer en contact avec les mains si pures et si fines de sa majesté.

Il finit par confier avec une confiance aveugle son enveloppe à Luitgard qui ne lui tint aucun sourire. La jeune femme ne tarda pas à mettre sans délicatesse les écrits du guerrier dans sa sacoche, espérant sûrement froisser ceux-ci afin de donner une image néfaste du guerrier à la reine. Elle partit sans regarder derrière elle, fuyant rapidement le front mais ralentit bien vite une fois celui-ci hors de vue. Pourquoi se dépêcherait-elle d'aller donner les mots qu'elle sentait plein de sentiments qui n'étaient pas les siens à la reine ?

                                                                                                                                                                                                      

Et voilà le deuxième chapitre publié !

J'attends vos retours avec impatience ! ^^

En espérant que l'histoire vous plait ! ^^

J'ai pas trop d'inspi pour écrire un truc à la con comme à chaque fin de chapitre :/ gomen


Prenez soin de vous !! ^3^

Lettres au frontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant