« Til the end of the line »
Oyez, oyez, heureuse de te revoir ami.e lect.eur.rice ! C'est un réel plaisir.
J'espère que vous avez aimé le premier recueil, parce que voici la suite ! Asseyez-vous donc confortablement et permettez-moi de vous faire so...
La première chose que (T/p) ressentit ce fut l'incompréhension. Ensuite vint la douleur, brutale, inattendue, qui jaillit dans son abdomen quand on la frappa violemment, et elle s'écrasa contre le mur dans un bruit sourd. Un poing ordinaire lui aurait fait bien moins mal... Mais celui-ci était en vibranium.
Le souffle coupé, elle releva les yeux vers son ennemi et ne parvint pas à les détacher de lui. Ses yeux si froids, si impersonnels la fixaient durement, aucune lueur humaine ne brillait en eux.
Elle ne comprenait pas.
Son monde s'était figé quand elle l'avait vu se redresser, pâle et insensible, complètement différent de celui qu'il était dans ses souvenirs. Il l'avait frappé sans hésiter, lui qui encore quelques mois plus tôt l'embrassait avec une fragilité, une douceur si tendre... Mais aujourd'hui il n'avait plus rien à voir avec l'homme qu'elle avait connu.
Le Vision qui se tenait en face d'elle n'était pas un homme, c'était une machine.
- Mon Dieu... Qu'est-ce qui t'est arrivé... ? fit-elle, horrifiée.
Il ne répondit rien. Il se tenait droit face à elle, terrifiant d'inexpressivité. Il avait laissé retomber son poing comme un robot l'aurait fait en suivant un programme, comme en un enchaînement mécanique et logique qui suivait la frappe. Sa peau décolorée ne le rendait que plus irréel, plus fantomatique, comme s'il était issu des remords tortueux de (T/p).
Mais même dans ses pires cauchemars, jamais elle n'avait imaginé que ses yeux puissent devenir si absents et cruels. Ils ne la regardaient pas, ils l'analysaient comme une proie, une chose à abattre.
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Il ne bougea pas quand elle se releva difficilement, une main appuyée sur le mur et l'autre contre son ventre meurtri. Elle ne pouvait s'empêcher de le détailler du regard en espérant trouver une trace, un souvenir, quelque chose de son lui d'avant qu'elle aurait tant souhaité revoir. Elle ne comprenait pas !
- Vision ? Vision c'est moi !
- (T/p) (T/n), dit-il d'une voix atone. Identification accomplie.
- Oui, c'est moi, plaida-t-elle, la gorge nouée. Vision, qu'est-ce qu'il te prend ? Qu'est-ce que...
- Elimination immédiate.
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase : il se propulsa vers elle à toute vitesse et l'aurait probablement fracassée contre le mur si elle ne s'était pas jetée sur le côté pour lui échapper. Ses réflexes d'héroïne l'avaient sauvée, mais son cœur était en pleine déroute et son esprit se refusait d'abandonner sans comprendre... Il était mort, tout le monde le lui avait dit ! Elle avait tellement espéré le revoir, elle avait pleuré et prié tant de fois pour le revoir, ne serait-ce qu'une fois...
Mais cet homme là ne pouvait pas être Vision, c'était impossible ! Il ne l'aurait jamais fixé si froidement, il n'aurait jamais cherché à lui faire du mal !
Le synthézoïde blanc pivota vers elle et s'écarta de la paroi qu'il avait frappé en vain, et elle écarquilla les yeux avec horreur en voyant le trou béant qu'il y avait là où se trouvait sa tête quelques instants plus tôt. Haletante, (T/p) avait la gorge nouée et se traina sur le sol à reculons en retenant un gémissement. Elle demanda, la voix brisée par la douleur physique et émotionnelle :
- Qui... Qui es-tu ?
Le robot, qu'elle essayait encore de voir comme celui qu'elle avait tant aimé avant de partir en poussière, s'arrêta en l'observant impassiblement. Finalement il ouvrit la bouche, et la voix électronique qui passa ses lèvres déclara :
- Je suis Cataract. J'ai été programmé par SWORD pour éliminer les menaces terrestres et extra-terrestres.
(T/p) sentit son cœur s'arrêter à ces mots, glaciaux et automatiques. Les larmes aux yeux, elle n'eut même pas la force de se relever pour lui faire face. Elle baissa la tête et ravala un gémissement, réalisant avec une voix qui se brisait :
- Tu n'es pas Vision.
Elle ne savait pas qui était cette organisation, ce SWORD qui avait créé ce programme. Mais elle comprenait maintenant où avait disparu le corps de son bien-aimé et pourquoi personne au Wakanda n'avait été capable de la renseigner.
Vision n'existait plus.
Ils avaient fait de son corps un instrument, une arme de vibranium ultra-sophistiquée sans pitié. Ils étaient allés contre toutes les lois de la nature et avaient piétiné ses dernières volontés, ils n'avaient pensé qu'au profit qu'ils pourraient tirer de lui. (T/p) dû se mordre la langue pour ne pas hurler quand il ajouta, comme si cela expliquait tout :
- (T/p) (T/n). Vous êtes ma cible numéro un. Le SWORD ordonne votre élimination immédiate.
Il la saisit par la gorge et la souleva du sol où elle s'était recroquevillée, ignorant ses mains qui s'agrippaient à la sienne pour chercher de l'air. Son visage se tordit dans une grimace de souffrance, elle se débattit pour réussir à respirer le plus possible. Mais les doigts de métal la tenaient fermement, et sa force n'était rien en comparaison de la sienne...
Elle était assez intelligente pour comprendre pourquoi on voulait sa mort. C'était la suite logique des choses...
Si le SWORD voulait pouvoir utiliser son arme à la perfection, il lui fallait supprimer les menaces potentielles liées au passé. Tout ce qui était lié à Vision devait être éliminé. Elle était le plus grand risque : elle pouvait prévenir les autorités du vol du corps, elle pouvait essayer de ramener la conscience de Vision... Leur relation, leur amour, tout ce qui les liait devait être effacé. Et quoi de plus facile pour cela que de tuer la seule personne qui s'accrochait encore désespérément à ces souvenirs ?
Les larmes coulaient sur le visage de la jeune femme, elle ne pouvait plus les contenir. La main de l'amour de sa vie se resserrait inexorablement autour de son cou, elle étouffait à petit feu et pourtant...
Ce qui la tuait véritablement, maintenant, c'était de devoir faire face à ces yeux sans âme. C'était de sentir cette main qui l'avait caressée si tendrement la broyer avec une force volontaire. C'était d'avoir à tout jamais perdu Vision, et d'avoir pour dernière image de lui cet instrument sans vie et sans cœur...
(T/p) tenta d'happer une bouffée d'air, mais au même instant la main accentua son emprise sur sa gorge et elle laissa échapper un râle de douleur. Son visage virait au violet, ses mains abandonnaient l'idée de se défendre. Les yeux perlés de larmes, elle hoqueta malgré tout :
- J'aurais... aimé te revoir... Vision.
La mâchoire de Cataract se contracta avec ce qui aurait pu être du mépris, ou de la lassitude. Il ancra ses yeux froids dans ceux de (T/p), ignorant le fait qu'ils perdaient leur lueur et leur beauté. Ses mots, les derniers qu'elle entendrait, achevèrent de briser sa résistance :
