Chapitre 1: missing

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Je me rappelle des moindres détails de ce jour-là.

C'était un jeudi, et il pleuvait.

Toute la ville s'est retrouvée noyée sous la nébulosité du ciel. Les parapluies colorés étaient de nouveau de sortie, et les plaintes de la population quant à cette météo déprimante, également.

En ce qui me concernait, que les nuages pleurent ou qu'un bleu azur peigne notre voûte céleste, ça ne m'affectait pas. J'avais pour habitude de me camper derrière les grandes fenêtres du salon, et de regarder l'extérieur de l'intérieur.

Cette journée-là n'avait pas échappé à la règle.

Je me suis assis sur le rebord de ma fenêtre, une tasse de thé fumante posée près de mes jambes repliées, et j'ai dégainé mon seul moyen de communication avec mon meilleur ami : mon téléphone portable.

J'ai essayé de faire le calcul mentalement, histoire de me renseigner sur l'heure qu'il était à New York. Mais les chiffres et moi, ça faisait deux, alors j'ai abandonné et j'ai prié pour qu'il décroche.

Comme chaque fin d'après-midi, j'ai cliqué sur l'un des seuls contacts que j'avais enregistrés sur mon smartphone.

J'ai attendu, l'écran à quelques centimètres de mon visage qui m'apparaissait. Tandis que les bip résonnaient, j'en suis venu à conclure que je n'avais pas ouvert la bouche pour parler depuis déjà une vingtaine d'heures. Le silence était devenu un allié si bruyant, que j'étais dans l'incapacité la plus totale d'émettre un son.

Au bout de plusieurs secondes, le visage de Jamie s'est joint au mien. Je l'ai vu allongé dans son lit, il avait une mine fatiguée placardée sur la figure.

─ Je t'ai réveillé ? j'ai demandé.

─ Non. Il est encore trop tôt. Il est quelle heure chez toi ?

─ 16 heures.

Il a souri.

─ Qu'est-ce que tu fais encore debout alors ? a-t-il raillé.

─ T'es pas drôle, mec.

─ T'as des habitudes de vieux, Nash. Tu peux pas le nier.

J'ai répondu à sa remarque par un bref soupir, et ai enchaîné avec toutes les questions que je mourrais d'envie de lui poser :

— Et toi ? New York, c'est bien ?

— Tu comptes vivre à travers moi ?

Cette fois, il avait l'air très sérieux. Je ne sais pas pourquoi à ce moment-là, mon seul réflexe a été de détourner le regard.

— T'es conscient que chaque minute qui passe est irrécupérable ? Qu'un jour tu regretteras de vivre par procuration grâce aux gens sur Insta, ou Twitter. Tu ne peux pas te permettre d'exister, caché derrière ton écran. Sors. Vis.

L'HEURE BLEUEWhere stories live. Discover now