Chapitre 2: who am i ?

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Il était dans les environs de 9 heures. On était le mardi de la semaine suivante. Je me trouvais dans la supérette en bas de ma rue, et je m'évertuais d'esquiver les individus qui se trouvaient dans le même rayon que moi. J'ai saisi les articles dont j'avais à tout prix besoin pour ma survie : à savoir du lait à la fraise et à la banane, et ces bonbons colorés et piquants qui semblaient fondre sous la langue.

Lunettes sur le nez, et masque recouvrant la moitié de mon visage, je me suis frayé un chemin jusqu'à la caisse.

— Bonne journée à vous ! m'a lancé la charmante caissière.

Elle m'a adressé un sourire que j'ai été dans l'incapacité de lui rendre. J'étais crispé, observant bêtement l'étirement de ses deux croissants de chair. Je me suis contenté de murmurer un merci à peine audible avant de regagner la sortie.

Dehors, les averses étaient toujours d'actualité. L'air moite est venu effleurer ma peau partiellement découverte, et l'a titillée de sa fraîcheur.

Le quartier dans lequel je résidais était désert ces derniers jours. Les familles qui partageaient mon immeuble étaient pour la plupart déjà parties vaquer à leurs occupations, et se perdre dans les rues colorées d'Amsterdam.

Je devais avouer me sentir mal d'avoir le sentiment d'être en vacances permanente.

À cette pensée, des bribes de souvenirs me sont apparus, de mes précédentes vacances d'été. Des sourires, des rires, des fêtes le soir, de l'euphorie qui avait gagné mon cœur, de la gaieté qui s'était insufflée dans mon être, de ce sentiment de bien-être.

Et sans prévenir, l'atmosphère a changé du tout au tout. Un peu comme la météorologie le faisait. L'alacrité a laissé sa place à une mélancolie pluvieuse. Si collante, que je ne parvenais à m'en dépêtrer.

Elle avait tué le Nash Jensen inconscient, qui arborait toujours du bout des lèvres ce sourire empli de cette candeur que Jamie trouvait si singulière.

C'est ainsi que je me suis métamorphosé en ce Nash renfermé, à la limite de l'agoraphobie.

Ma vie craignait.

J'ai chassé cette idée de mon esprit en secouant brièvement la tête, puis je me suis remis à marcher. Écouteurs dans les oreilles, ma silhouette rasant de près les maisons colorées, j'ai bifurqué dans la ruelle adjacente. Comme tous les jours, j'ai évité les contacts physiques et visuels avec les passants. Une part de moi souhaitait toujours ne pas faire partie de leur monde, parce que je ne savais jamais comment réagir face à eux. C'était stupide. Mais le fait d'en être conscient ne suffisait pas toujours.

Je me suis dépêché d'avancer quand j'ai enfin aperçu la façade du ChatMallow. C'était le café à chats dans lequel je travaillais depuis que j'avais commencé mes études supérieures. J'ai toujours été coutumier de cet endroit, des clients, des employés... Je crois que c'était bien le seul lieu sur cette planète qui ne me donnait pas envie de m'enfuir en courant.

L'HEURE BLEUEWhere stories live. Discover now