Chapitre 15: ghost

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Every second counts
Chaque seconde compte
I don't wanna talk to you anymore
Je ne veux plus te parler

bags | Clairo

🌙

1 mois plus tard

— Allez, lâche rien, Nash ! T'y es presque.

J'ai entendu Leen m'encourager au loin. Mes bras faiblissaient tandis que je résistais pour garder ce poids le plus longtemps au-dessus de ma tête. Tous les muscles de mon corps me tiraillaient, mais au fur et à mesure de mes séances à la salle de sport, j'ai appris à serrer les dents et à apprécier cette sensation.

J'ai alors retenu mon souffle, compté une série de nombres dans ma tête, jusqu'à atteindre le total de secondes escompté.

Puis j'ai relâché la barre.

J'avais le souffle court, le corps trempé de sueur, mais j'avais enfin la sensation d'exercer un certain pouvoir sur mon propre corps. De me retrouver.

— Tu progresses vite, mon lapin, je suis fière de toi, a raillé Leen avant d'avaler de longues gorgées d'eau.

J'ai attrapé ma gourde à mon tour, en marmonnant un inaudible "ne m'appelle pas comme ça".

Leen avait la fâcheuse tendance à aller dans le sens contraire de ce que je lui disais de toute façon.

Une fois hydraté, j'ai claqué dans mes mains et je me suis dirigé vers les poids, prêt à ajouter quelques kilos sur la barre métallique.

Mais Leen m'a coupé dans mon élan, en serrant mon poignet entre ses doigts.

— Hors de question que tu recommences tout de suite. C'est contreproductif de ne pas faire de pauses.

— Ça va, c'est bon.

— T'es là depuis plus de 2 heures, et t'as rien avalé depuis hier. Donc non, c'est pas bon.

J'ai regardé la brune, et j'ai souri.

— Te fâche pas, ça fait des rides.

— Tu me cherches en plus ? N'oublie pas que je suis 100 fois plus musclée que toi.

Elle m'a donné une tape sur la tête, que j'ai vainement tenté d'esquiver.

J'ai ri.

— Justement, laisse-moi atteindre ton niveau.

Elle m'a toisé de son regard faussement contrarié, sa bouche tirée dans une moue boudeuse.

— Nah. Bouge maintenant, j'ai super faim.

J'étais un mec bien, alors j'ai capitulé, et on est allés chercher de quoi nourrir son estomac.

On s'est rendus dans le supermarché d'en face, et on s'était pris les mêmes sandwichs bas de gamme que d'habitude.

C'était devenu quotidien.

Ensuite, on s'est assis sur un banc dans le parc à côté, et on a jeté des miettes de pain pour les pigeons.

Ce jour-là, le coin était vachement calme. Sûrement parce qu'il était 14 heures, qu'on était jeudi, et que la pluie menaçait de s'écraser une nouvelle fois sur la capitale.

— Tu commences ton service à quelle heure ? m'a demandé Leen.

Elle venait d'avaler la dernière bouchée de son déjeuner. J'avais à peine touché au mien, focalisé sur le mouvement quiet et répétitif des arbres.

L'HEURE BLEUEWhere stories live. Discover now