Chap 19

2.2K 157 15
                                    


Garée devant la maison d'April, je la regarde marcher dans l'allée, s'avançant doucement vers moi dans une petite robe noire qui lui va à ravir. Elle s'est faite belle pour Killian, j'en ai conscience, et pourtant j'en suis heureuse.

La jeune fille s'installe sur mon siège passager, souriante. Elle semble plus à l'aise que durant la semaine, ce qui me rassure un peu.

— T'as passé une bonne journée ? Demandé-je pour faire la conversation.

— Oui, oui. D'ailleurs mes parents m'ont pris la tête pour que je t'invite à la maison. Ils ont prétexté que j'avais dormi deux fois chez toi et que c'était impoli de ne pas rendre l'invitation.

Je note que cette invitation, je la dois à sa famille et non à elle. Il faut que je me rende à l'évidence, les sentiments que je nourrie pour elle, elle, elle les a pour Killian.

— Ce soir ?

— Non, répond-elle. La maison est dans un état déplorable, je refuse que tu vois ça.

Je me demande si c'est une fausse excuse qu'elle me donne pour cacher d'autres projets avec son crush.

— Et bien tu me diras quand tu auras joué les femmes de ménage. Se sera avec plaisir.

L'intéressée répond par un hochement de tête. Plus détendu oui, à l'aise, il ne faut pas pousser. Elle ne m'a toujours pas parlé de ce que j'ai écrit. Pour moi, il n'y a pas vraiment de doute sur la source de son soudain malaise, mais un espoir subsiste. Et s'il y avait autre chose, si un événement n'avait pas été porté à ma connaissance? Après tout, si elle savait que je pense à elle jours et nuits au point de ne plus pouvoir écrire sur autre chose, elle ne m'inviterait pas à dormir, si ? Mouais, enfin... C'est April, la gentillesse incarnée, elle serait capable d'offrir le gîte et le couvert à un serial killer pour s'assurer qu'il ne se sente pas rejeté...

En arrivant chez Rachel à peine avons-nous passé la porte que, sans surprise, Ingrid nous regarde de son œil dédaigneux. Ses yeux se portent tout particulièrement sur mon amie, et j'ai déjà envie de lui jeter mon verre au visage.

— Moi qui croyait que cette fête était cool, crache la pétasse rousse, je vois que n'importe qui peut entrer.

— La preuve, t'es bien là toi, miss cascade menstruelle.

Je n'ai pas pu me retenir, j'ai eu la rage rien qu'en entendant le son de sa voix. Elle me répond d'un regard noir. J'attrape April par le bras pour l'éloigner d'Ingridzilla au plus vite.

— Brittany, demande-t-elle d'une petite voix, dis moi que tu n'es pour rien dans l'avalanche de tampons usagés qui s'est déversé du casier d'Ingrid l'autre jour.

— Disons simplement que ce n'est pas moi qui les ait mis dedans si c'est la question.

La petite intello en robe noire stop son avancée jusqu'à la cuisine où je l'emmenais et lâche ma main dans la foulé ce qui m'arrête moi aussi.

— Brittany, tu sais très bien que ce n'était pas la question.

Heureusement pour moi, un pure inconnu vient m'éviter un savon en nous saluant.

— Hé ! April ! Brittany ! Vous allez bien ? La musique est d'enfer ce soir !

Il repart aussi vite qu'il est apparut. Je m'empresse de reprendre la parole pour m'éviter une engueulé.

— C'est bon. On ne va pas s'attarder là-dessus. Elle s'en est pris à mes amis, je m'en suis pris à elle, on est quitte. Aller, viens.

Je ne me démonte pas et prend sa main pour aller nous chercher à boire. En chemin, une fille de première nous salut, et arrivées à destination, c'est toute ma table de réfectoire qui vient nous prendre tour à tour dans leurs bras. J'en rirais presque de les voir se comporter avec April comme si elle avait toujours été notre amie si Killian n'avais pas posé sa main dans le creux du dos de mon invitée pour lui parler à l'oreille.

Rapprochement improbableWhere stories live. Discover now