Affaire à suivre... [ TERMINÉE ]

Chapitre 64

Après la rupture, une semaine s'écoula, une longue et douloureuse semaine. Astrid manqua quelques cours car elle avait dû mal à s'en remettre, tout comme Logan mais ce dernier dû revenir deux jours après seulement sans doute poussé par son père. Caleb ne restait que peu avec la bande car Anna et Meghan étaient les seules à lui apporter de l'attention. Mike lui pardonnait de plus en plus mais pas encore tout à fait. L'ambiance dans le groupe était si différente que les membres avaient tendance à se disperser ce qui minait le moral de tout le monde.

Ce matin, Anna et Meghan s'étaient installées sur un banc de bois sous des escaliers, désespérées.

- Aucune réponse d'Astrid, et toi ? Demanda celle aux cheveux longs.

- Non plus, répondit la plus masculine.

- Elle est en roue libre, on doit l'aider, affirma-t-elle.

- Je suis d'accord mais elle nous évite alors...

- Et cette histoire de message avec Caleb ? C'est sérieux ?

- Je n'en sais rien. Je pense qu'on ne sera jamais vu que Logan boude, Astrid est un fantôme et Caleb reste muet à ce sujet.

- On va voir ce que font les gars ?

- Allons-y, accepta Meghan en se relevant avec son amie.

Elles partirent en chahutant légèrement sans réelle envie.

Fatigué de sa journée, Caleb grimaça en récupérant sa sacoche sur le siège passager de sa voiture avant de refermer celle-ci. Il mit la sangle sur son épaule et prit le chemin de la porte d'entrée de chez lui. Après l'avoir ouverte, il se figea en voyant Astrid appuyée en arrière sur le dos du canapé face à un grand châtain au style presque punk. Les deux individus tournèrent leurs têtes vers le rouquin qui prenait son habituelle expression.

- Salut frangin, salua le punk avec un sourire en coin.

- Qu'est-ce que vous foutez ici, tous les deux ? Demanda Caleb.

- Je venais te passer le bonjour et j'ai croisé ton frère, répondit Astrid en souriant, l'air de rien.

- Et toi, Adam ? Continua-t-il en refermant la porte derrière lui.

- La maison me manquait, petit frère, assura le dénommé.

- Ouai, ou tu n'as plus de pognon, rétorqua le « petit frère ».

L'ainé des Harris examine son frère de haut en bas puis esquissa une sorte de petit sourire mesquin.

- Tu t'es encore battu ? Lança-t-il.

- Tu arrives à voir la différence avec les coups de papa ? Rétorqua-t-il sur un ton froid, le visage encore marqué par sa bagarre avec Logan.

Adam était un grand jeune homme aux cheveux châtains rasés sur le côté avec une mèche tombante sur le front. Il arborait des yeux kaki mais aussi des tâches de rousseurs sur les joues. Comme son cadet, son visage était décoré de plusieurs piercings, bien plus d'ailleurs, tout comme les tatouages qui couvraient ses bras et remontaient dans son cou.

- Il flirtait avec toi ? Demanda Caleb à son amie.

- Ne fais pas le jaloux, répliqua-t-elle en pouffant.

- Laisse-la tranquille, défendit Caleb auprès de son frère.

- On ne faisait que discuter, justifia ce dernier avec un sourire malicieux.

- C'est déjà trop.

Le grand châtain s'approcha du rouquin pour le surplomber et déposer sa main sur son épaule.

- Je viens de revenir et on commence déjà à se marrer, asséna-t-il en pouffant.

Aussitôt, le rockeur retira la main en contractant sa mâchoire. Derrière lui, la porte d'entrée se rouvrit par la main innocente de Martha qui rentrait de l'école. Elle fronça les sourcils en voyant ses deux frères puis fit un sourire à Astrid en la remarquant.

- Astrid ! S'exclama-t-elle en fonçant dans ses bras.

Elles échangèrent un doux câlin et quelques discrètes banalités. Martha se tourna ensuite vers Adam et récupéra une expression méfiante.

- Salut, salua-t-il.

- Pourquoi il est là ? Demanda-t-elle au rouquin.

- Il a besoin d'argent. Va chez ta copine pour faire tes devoirs, je passerais te chercher, décida ce dernier.

Ignorant les arguments de son aîné lui proposer de rester, Martha fit un signe de la main à Astrid et repartit aussi vite qu'elle était entrée.

- Sérieusement ? Demanda Adam.

- Je ne te laisse pas avec elle. Je ramène Astrid pendant que tu fouilles pour trouver du fric. Evite de casser les pots de fleurs, répondit-il avec un air des plus neutres.

Sans lui laisser le choix, Caleb prit la main de son amie pour sortir de la maison avec elle et se diriger vers la voiture.

- Qu'est-ce que tu fais ? C'est quoi le problème ? Questionna-t-elle.

- Tu n'aurais jamais dû le rencontrer. Monte, lança-t-il en s'installant derrière le volant en plaçant sa sacoche à l'arrière en un coup de main.

- Il est très gentil, assura-t-elle en s'exécutant à côté de lui et en s'attachant.

- Il a l'air seulement, rétorqua-t-il en faisant de même avant de démarrer.

Sur la route, la blondinette remarqua que son camarade était bien plus nerveux, il semblait refouler aussi de la colère.

- Il te draguait, pas vrai ? Quêta-t-il en fixant la route.

- Oui, et alors ? Demanda-t-elle à son tour.

- Ce mec est pourri, une vraie raclure. Tu ne dois pas le revoir, ni lui parler, conseilla-t-il.

- J'ai pris son numéro de téléphone. Je fais encore ce que je veux, ne commence pas à faire ton Logan.

- Je le connais, c'est tout. Si tu veux un autre Pablo, tu le trouveras en Adam.

A cette réponse, Astrid se vexa. Utiliser Pablo comme exemple n'était pas fairplay. Caleb se gara devant chez elle et cette dernière sortit aussitôt en claquant la portière derrière elle. Comprenant qu'elle était énervée, il se détacha et sortit à son tour entre la voiture et la portière.

- S'il te plait, je te dis ça pour ton bien, insista-t-il.

- Et bah, j'en doute, répondit-elle en se tournant vers lui.

- Fais-moi confiance, demanda-t-il.

- La dernière fois que je t'ai fait confiance, j'ai frôlé l'overdose, répliqua-t-elle.

Elle comprit rapidement ce qu'elle venait de dire et le regretta aussi vite que lorsque les mots avaient quittés sa bouche. Le rouquin se pinça les lèvres en hochant doucement la tête, vexé, puis reprit sa place derrière le volant.

- Ce n'est pas que j'ai voulu dire..., essaya-t-elle de s'excuser.

Caleb se rattacha puis fit marche-arrière pour partiren faisant crier les graviers sous ses roues. Astrid se rendit compte que sesémotions prenaient trop le dessus sur la logique et venait donc de blesser laseule personne en qui elle trouvait un peu de réconfort ces temps-ci.