Chapitre 17

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J'avais réussi à éviter Nathan. Par quelques combines et beaucoup d'allers-retours aux toilettes, je réussis à ne plus avoir son sourire arrogant sous le nez. Mais, je l'appris à mes dépend, on ne peut pas éviter Nathan. Surtout s'il avait décidé que vous seriez sa proie.

Je réussis à le tenir à l'écart toute la matinée, ce qui était déjà un exploit et je ne l'avais pas vu de tout le début de l'après midi, ce qui révélait donc du miracle. Je ne fus donc pas étonnée de le voir surgir à côté de moi pendant mon cours de ski. Vic' m'avait expliqué que Nathan avait un niveau élevé et qu'on ne pouvait pas l'obliger à prendre des cours.

Le prof avait descendu la piste pour nous montrer comment faire et nous avait attendu en bas. Anouk et Gabriel avait suivi. Vic' mécontent que je l'ai dépassé dans la compétition, avait décidé d'y aller avant moi.

Alors que j'allais m'élancer, je vis Nathan déraper à côté de moi. Il avait le sourire aux lèvres, content de m'avoir retrouvé.

- Coucou ! lança-t-il joyeusement.

Voulant lui échapper, je poussai sur mes bâtons et commençai à dévaler la pente. Sauf que deux mains se placèrent sur mes hanches. Nathan prit alors de la vitesse m'en faisant prendre à mon tour. Je ne faisais pas du tout l'exercice demandé, je fonçais droit devant toujours maintenue par les hanches, mais c'était le dernier de mes soucis.

Je ne savais pas quoi faire. Nathan s'éclatait et prenait de plus en plus de vitesse. À cet instant, tous mes cours de ski me servaient à rien. J'avais les jambes tendus et le corps droit comme un piquet.
On passa devant mon groupe qui me dévisageait.

- À L'AIDE ! vociférai-je à mes amis.

- Je vous l'emprunte ! déclara simplement Nathan.

Vic' se tordait de rire, Gabriel ne comprenait absolument rien à ce qui se passait et Anouk, en bonne amie, me fit un signe de main.

Le prof se contenta de me crier :

- Tes jambes !

Je le remerciai intérieurement de me laisser me faire enlever aussi impunément...
On continua de dévaler la pente en prenant de plus en plus de vitesse. Nathan avait toujours ses mains sur mes hanches. Ma seule envie était de les lui faire bouffer, mais pour l'instant, je n'étais pas en position de force. On dépassa alors le groupe de Sara.

- AIDE MOI ! suppliai-je, ma voix devenant presque un écho dans cette montagne.

Mais elle me fit aussi un signe de main. J'adorais mes amis.

On continuait à descendre de plus en plus vite. Je devais avouer que c'était plutôt cool. Sentir le vent dans mes cheveux et l'air glacial me rougir les joues, ça en valait la peine. Mais c'était tout de même effrayant. Surtout quand j'aperçus la fin de la piste, les chalets apparaître, nous rapprochant toujours plus avec un Nathan qui relâcha soudainement sa prise en me criant:

- À toi de jouer, princesse !

Il dérapa soudainement, me laissant foncer vers une mort certaine. Pourquoi avait-il choisit ce moment et cet endroit ?
Je dérapai alors d'un coup sec, mais continuai de descendre la piste. Avec la vitesse qu'on avait pris c'était normal. Pendant dix mètres environ, je continuai à déraper et enfin seulement, je m'arrêtai. Je respirai à nouveau. J'avais soulevé tellement de neige que j'aurais pu être déclaré vainqueur du concours de mon groupe maintenant. Malheureusement, ils n'étaient pas là. Seul le Roi des cafards me félicita

- Très beau dérapage !

Je lui envoyai un regard noir et entrepris de m'éloigner de lui. Mais il me rattrapa et mit son bras autour de mes hanches pour me plaquer contre lui.

- Allez Tess tu ne peux pas m'ignorer indéfiniment !

- Et pourquoi pas ?

- Car tu ne peux pas me résister !

J'étais scandalisée. Je savais que ce n'était pas la modestie qui étouffait Nathan, peut-être que je devrais m'en occuper moi-même.

- Oh que si ! affirmai-je en me débattant.

- Non ! Après nos disputes tu reviens toujours vers moi ! Quand tu t'es mise en colère dans la voiture, tu m'as pardonné, quand tu as vu où je t'emmenais, quand tu m'as mis une baffe, tu m'as pardonné, quand je t'ai fait mangé de la neige, et maintenant tu vas me pardonner pour mon baiser d'hier !

D'où sortait-il ce raisonnement ? Et puis qu'est-ce qu'il le faisait penser qu'il pouvait choisir à ma place ?
Mais j'avais beau me révolter, il avait raison. Je revenais toujours vers lui et je lui pardonnais toujours. Je ne pouvais pas lui en vouloir longtemps. Mais ce n'est pas pour autant que je me laisserais faire.

Je remarquai notre proximité, toujours collés l'un à l'autre, ses mains sur mes hanches.

- Nathan lâche moi... soufflai-je

Aucune réaction de sa part.

- Nathan ?

Je poussai un long soupir.

- Nath...

Il sourit et m'embrassa sur le front.

- Tu vois, tu ne peux pas me résister !

Qu'est ce qu'il pouvait être chiant ! Il me lâcha mais garda néanmoins sa main dans la mienne.

Vers 17h30, j'étais dans le couloir avec Nathan qui me suivait comme mon ombre. Quand au loin je vis Sara et Anouk, je me promis de les éliminer pour m'avoir abandonnée dans les griffes de ce fou de Nathan.
Je commençai à courir, Nathan me regarda avec des yeux remplis d'incompréhension. Je courus dans la direction des filles et sauta sur le dos de Sara. On termina au sol, incapables de retenir nos larmes, nos rires se mêlant tous ensemble. Le groupe des garçons se posa devant nous. Ils étaient debout, nous toujours au sol. Ils nous regardaient avec un air qui signifiait que nous étions des causes perdues. Vic' pris Sara en mode sac à patate, Théophile prit Anouk et je fus quant à moi secourue par le Roi des cafards.

Ils nous raccompagnèrent jusqu'à notre chambre et s'installèrent par terre. Lucie parlait avec Gabriel, et Mathilde apprenait aux autres gars la prise de judo qu'elle m'avait apprise à notre arrivée. Sara sortit des paquets bonbons de son sac et on commença tous à s'empiffrer. Vers 19h45, on descendit tous manger, nous installant à une table tous ensemble. J'étais cernée par Nathan à ma gauche et Anouk à ma droite. À la fin du repas, Nathan me pris subitement la main sous la table, je le regardai avec de gros yeux. À quoi est-ce qu'il jouait au juste ? Je me levai brusquement et pris soin de retirer la main de Nathan de la mienne.

- Euh je dois aller voir... le chat...

Tous les visages autour de la table me devisagèrent, j'avais dit la première chose qui m'avait traversée l'esprit, et c'était ça ou Bob l'éponge. Mon esprit était limité à ces pensées étranges. Je ne laissai personne me demander la raison du pourquoi et courus vers ma chambre. Je regardai derrière moi et vis que Nathan me suivait. J'accélèrai le pas et au moment d'ouvrir la porte, celle-ci resta verrouillé. Bien évidement, c'était Sara qui avait la clé ce soir.
Je soupirai déjà à l'idée d'une autre confrontation avec Nathan.

Je me retournai. Il était déjà là, se rapprochant dangereusement jusqu'à ce qu'il soit pratiquement collé. Il était vraiment trop près à mon goût. Au moment où j'allais protester, il m'embrassa. Je ne réagis pas durant les premières secondes, mais je repris rapidement mes esprit et le repoussai violemment. Je courus vers le restaurant où se trouvaient les autres et pris la clé à Sara. Une fois l'objet sacré en ma possession, je retournai vers la chambre en réalisant avec soulagement que Nathan avait décampé.

- Alors il est où ce fameux chat ?

J'avais parlé trop vite comme toujours... Il était en fait à côté de la porte, tapi dans l'ombre, je ne l'avais tout simplement pas remarqué. Je décidai de l'ignorer et rentrai dans la chambre. Je vérifiai mon téléphone et regardai mes messages. Un de Maman et un autre de Roi des cafards bipolaire.

Roi des cafards bipolaire : Alors j'embrasse bien ?

Je lançai au message un regard dégoûté en repensant à la scène. Je balançai mon téléphone sur mon lit et ignorai sa question. Dans quoi m'étais-je embarquée...

Le garçon d'à côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant