Chapitre 28

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Je n'ai pas pu dormir de la nuit, surtout après avoir tenté de joindre tous ceux qui étaient susceptibles d'avoir vu mon frère ce jour là, essuyant toujours la même réponse. J'avais même appelé May, qui m'avait gentiment envoyé voir ailleurs. Elle insistait sur le fait qu'elle ne voulait plus jamais le voir et qu'elle regrettait de l'avoir rencontré. Je n'ai pas voulu perdre plus de temps, alors j'ai laissé tomber.
Li était rentré au loft, après avoir tout de même tenté de négocier pour rester. Il m'a confirmé que mon frère n'y était pas et que son portable non plus.
Je me suis retrouvé seul avec mes angoisses. Etre là, sans savoir où se trouvait mon frère, tout en étant incapable de faire quoi que ce soit, était une vraie torture.
Je pouvais à peine bouger le bassin sans grimacer de douleur. Même si j'avais pu me lever, je ne serais pas allé bien loin. Encore fallait-il savoir où aller.
J'étais à deux doigts de composer le numéro du commissariat, mais je savais déjà ce qu'ils allaient me répondre. Simon était majeur et n'avait disparu que depuis quelques heures.
J'ai attendu, encore et encore, espérant un signe de mon frère. J'espérais le voir le lendemain matin, mais Li était le seul à être venu.
Heureusement qu'il était là. Il arrivait à apaiser un peu mes craintes en insistant sur le fait qu'il devait y avoir une explication, qu'il allait sûrement donner signe de vie, que ce n'était qu'une question de temps. Il m'a permis de tenir, jusqu'à ce que Simon se montre enfin.

Il est arrivé en fin de matinée. On voyait clairement qu'il avait couru. J'avais envie de lui crier dessus pour m'avoir causé une telle frayeur, mais j'ai choisi de lui attraper la main et de l’inspecter comme pour vérifier son état. Je ne voulais pas m'emporter alors qu'il avait sûrement une raison de ne pas avoir donné de signe de vie jusque là. Tout ce que je voyais, c'était qu'il était là.

- Je suis désolé. Te connaissant, tu as dû t'inquiéter toute la nuit.
- Dis-moi que tu vas bien et je n'y penserai plus.
- Ça va. J'ai mal au dos, mais ça passera.
- Où est-ce que tu as passé la nuit ?
- En garde à vue.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je suis entré en douce dans le bureau de ton oncle. Je me suis fait griller. Comment j'aurais pu savoir que les flics étaient là au même moment ?
- Simon...
- Je voulais fouiller son ordinateur. Je me suis dit qu'en trouvant des preuves, il pourrait plonger pour ça aussi. Pour la peine, j'ai eu droit à une bonne nuit sur du béton.
- Pourquoi tu as fait ça ?
- Pour lui, pour toi.
- Tu auras essayé.
- J'ai presque réussi.

Il nous a raconté ce qu'il avait trouvé. Des vidéos, des photos, des mails. Il avait fait des photos avec son téléphone et avait enregistré tout ce qu'il avait pu sur une clé USB. Il n'y avait qu'un seul problème, il avait réussi à "cacher" la clé usb en la laissant tomber dans l'herbe près du commissariat, mais son portable lui avait été confisqué.

- Tu crois que je suis dans la merde ? Ces trucs dégueulasses...
- Bien sûr que non, ça ira.
- Je ne voulais pas que ça tombe entre leurs mains. Je comptais te les donner et te laisser en faire ce que tu veux. J'ai pu sauver ça, mais il ne vaut mieux pas voir ce qu'il y a dessus. J'ai eu vraiment peur de ne pas la retrouver en sortant.

Il m'a tendu la clé USB en regardant Li d'une façon inhabituelle. J'en ai eu la chair de poule.

- Je préfère vous le dire avant que l'un de vous ne le découvre de la mauvaise façon. Tu as été filmé ce jour là Li, tout a été enregistré. Il n'en était pas à son coup d'essai et tu n'étais pas le dernier. Il a tout classé et daté, c'est flippant.

J'aurais pu entendre mon cœur bondir alors que Li ne disait rien. Il voulait éviter de m'inquiéter mais, bien évidemment, ça l'avait heurté.

- Tu n'as quand même pas regardé ça ?
- Bien sûr que non. Je n'ai vu que la miniature de la vidéo, je l'ai reconnu c'est tout. Tout est là-dessus. Ça reste une preuve, il n'est jamais trop tard.
- Simon...
- Je vais y aller. J'ai besoin d'une douche après cette belle nuit d'hôtel. Faites ce que vous voulez de ce truc, j'ai fait ma part et j'ai des nausées là. Je reviendrai en fin de journée.

Tout est écritWhere stories live. Discover now