Chapitre 3: Rencontre

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Enfin un nouveau chapitre depuis plus de un an, j'avais juste besoin de motivation lol

Bonne lecture mes bébés 



Mars 2001 Maïmouna

Il est dimanche matin et comme chaque dimanche, c'est moi qui m'occupe de la petite famille.

Après la prière du matin, je fais mes invocations avant de descendre à la cuisine, mettre une marmite au feu pour la bouillie de papa.

Chaque dimanche, manger de la bouillie de mil, avec une bonne dose de citron, sans lait, était son rituel du matin, c'est la base de la cuisine chez nous, d'ailleurs, avant même de savoir préparer une omelette, c'est la bouillie de mil que nous maîtrisons.

J'ai envoyé un message à ma moitié pour lui demander de passer la journée à la maison, cela fait un moment que l'on ne s'est pas vu et elle me manque.

Après la prière de Dohr, je sers le déjeuner, fonio à la sauce d'arachide.

- Ah diank coudou dam na sa lokho daal (tu es un cordon bleu) mach'Allah tu cuisine bien. En tout cas, ce n'est pas ton futur mari qui va se plaindre en tout cas.

- Ferme-la et mange.

- Papa, tu entends comment elle me parle, alors que non seulement j'ai deux mois de plus qu'elle mais je suis mère de famille maintenant.

- Ne t'en fais pas mon bébé, je réglerais son cas après avoir fini de manger.

- D'accord mon chou.

- Sama papa moy sa choux pommé ; yaye dégue nga li (maman tu l'as entendu traiter papa de choux pommé). Venait de dire mon petit frère

- Les jaloux vont maigrir

- Motakh nga melni i, so nieuwé sugnu keur beug diékhal sugnu ration. Wa Ibou khana séne keur doléne togou lou mate (raison pour laquelle tu ressembles à une affamé et ne laisse rien passer quand tu viens ici. Ne me dit pas que vous ne cuisinez pas assez chez vous Ibou)

- Bilahi El hadj Dione beuss dinala la nokou so guénoul samay dix-huit (un de ces jours je te casserai la gueule)

- Ibou Ann si tu tiens à ta femme demande lui de fermer sa gueule et bouffer sinon je lui règle son compte et toi El Hadj Dione si je ne t'entends que respirer trop fort je te fais ta fête, impoli.

- Non mais tu devrais préparer ce plat tous les dimanches et n'oublie pas de m'en emballer pour maman, je suis sûre qu'elle va aimer.

- C'est ta belle-mère pas la mienne, si tu veux qu'elle en mange reste chez toi et mets-toi au fourneau, il n'est pas écrit soupe populaire à la porte.

C'est comme ça chaque dimanche. Elle mange chez nous pour ensuite forcer son mari à livrer un bol bien garni à sa belle-mère, qui m'appelle pour me remercier. Il m'arrive même de cuisiner pour lui envoyer ou parfois, maman le fait dans la semaine.

Bien vrai que l'entreprise de papa marche bien, cela ne fait pas de nous des riches, nous rendons juste grâce de ne pas être dans le besoin. Néanmoins, chez nous, donner à manger est une règle d'or, peu importe le niveau de vie de la personne en question.

Tous les jours, pour une famille de sept personnes plus deux techniciennes de surface, c'est dix kilogrammes de riz que nous cuisinons, que nous distribuons dans le quartier et surtout à l'école coranique de Mame Sidate. Papa dit que sa défunte mère ne restait pas un seul jour sans donner à manger à des gens qu'elle ne connaissait parfois pas, même si elle devait se priver de nourriture, elle et sa famille.

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