Chapitre 64 : Graine de colère

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Voici quelques musiques qui peuvent accompagner le chapitre :

 NathanWagner - Opiate

 Neoni x Jung Youth – Bloodstream

Neoni - DARKSIDE

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PDV Lianna:

Les murs de fers qui m'entouraient étaient toujours les mêmes, bien que l'intérieur de la pièce ai changé depuis quelques jours. J'avais l'impression que ma tête était un vide infini, aucune pensée n'y pénétrais. Enfin non, le vide était aussi présent à l'intérieur de ma poitrine, comme si un bouton off avait été enclenché. Le genre qui brise un fil déjà , faisant de vous un automate démuni des rouages qui en auraient fait une I.A.

Je me sentais fatiguée, au point qu'une nuit entière ne suffirait pas à me reposer. De toute façon à quoi ça servirait ? Je n'avais pas fait de nuit complète depuis qu'on était retournés dans le sous-marin, et c'était le seul moment où mes pensées semblaient se réveiller. J'aurais bien préféré qu'elles restent muettes, mais quand elles l'étaient comme maintenant le sommeil ne venait jamais vraiment.

J'avais la sensation de ne rien pouvoir faire d'autre que d'attendre. Attendre que ça passe, même un peu. Que la peine se dissipe assez pour pouvoir reremplir le vide. Prendre Shiro dans mes bras m'apaisait légèrement, mais c'était comme retirer un verre d'eau d'une baignoire remplie. Les seuls moments qui m'aidaient étaient ceux passé dans les bras de Law, ainsi que les rare fois où je voyais le reste de l'équipage.

Je n'avais aucune envie de discuter, je n'en avais même pas la force de toute manière. Je sentais bien que les autres voulaient aider, mais je n'arrivais déjà pas à garder la tête hors de l'eau. Alors des paroles, aussi réconfortantes soient elles ne changeraient pas grand-chose.

Mon frère était mort. Je n'avais même pas eu le temps de le retrouver qu'il était déjà mort, et surement en partie à cause de moi. Parce qu'il y avait ce symbole, il y avait ce putain de symbole à côté de lui. Comme s'il s'était transformé en étoile de David en un rien de temps. J'avais donné à ces enfoirés un moyen de nous reconnaitre, et de nous traquer.

Derrière la culpabilité de cette responsabilité se cachait autre chose. Une chose qui commença à grandir au fil des secondes. Pour la première fois depuis plusieurs jours je sentais une émotion, autre que la tristesse, poindre. Comme s'il s'agissait d'un tout petit grain de sable. Un minuscule grain qui aurait lentement traversé les tamis de mon esprit. Un grain de colère.

Une colère sourde, froide. Le genre de colère qui ne vous prend pas d'un coup, mais qui fait son nid progressivement dans votre esprit, presque à votre insu. Puis qui s'impose à vous comme si une personne était calmement entrée dans une pièce avant de s'asseoir sans faire aucun bruit devant une assemblé qui n'aurait d'autre choix que de la voir.

C'était ce genre de colère que je ressentais à ce moment précis. La colère calme, froide, vengeresse. La colère qui vous poussait à construire un plan sur plusieurs années s'il le fallait, une vengeance parfaitement calculée.

Les larmes s'étaient taries, et elles ne couleraient probablement plus que pour les cauchemars qui hanteraient encore mes nuits pour un moment. Le reste de mes pensées ne se tournaient plus que vers deux choses : vengeance, justice. Bien que la justice ne serait probablement jamais acquise.

Une dizaine de minutes plus tard, la porte de la chambre grinça, annonçant la venue d'un heart. Les jumeaux ne se risqueraient surement pas à entrer dans la cabine du chirurgien de la mort, quoique.

A dream, just a dreamWhere stories live. Discover now