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Alors qu'elle mangeait à la pause, Neylma sentit son téléphone vibrer dans la poche de son jean. C'était un téléphone qu'elle cachait à sa mère qui lui en avait déjà donné un autre mais qui elle savait complètement sous sa surveillance.

" Son état ne s'améliore toujours pas ?"

Voyant le nom de l'expéditeur Neylma afficha un sourire.

" Anne ! Ça faisait si longtemps ! Comment vas-tu !? Et non... ça ne s'améliore pas..."

Anne était l'infirmière qui avait pris soin de Neylma depuis le malheureux incident, elle était devenu plus qu'une aide soignante, c'était comme une seconde mère pour elle.

" Ah dommage, je passerai la voir cet aprem ! D'ailleurs bonne change avec tes études ;)

- Merci !"

Aussitôt dit aussitôt fait, Anne se retrouva devant la maison de Joy. Elle ressentait une grande compassion envers Joy mais encore plus envers sa fille qui devait supporter son état.

Anne ne le savait pas mais Joy nourrissait un féroce sentiment de rancune envers sa personne pour de sombres raisons.

Après des minutes à sonner et toquer à la porte d'entrée Anne, exténuée finit par faire le tour de la maison dans l'espoir d'apercevoir de l'activité dans la maison.

De son coté, dès qu'elle sortit du bâtiment de son université, Neylma aperçut sa mère qui l'attendait devant sa voiture, son téléphone dans la main.

- Tu dois être très occupée maman, tu ne devrais pas te déranger autant pour venir me chercher.

- Que tu es gentille, dit-elle en s'approchant près d'elle pour embrasser son front, mais tu n'as pas à t'inquiéter de ça, finissait-elle abruptement.

Neylma ne répondit pas, elle allait abandonner, sa mère ne changerait jamais d'avis.

Sur le chemin du retour, à quelques mètres de chez eux, Neylma remarqua un faible attroupement, regardant plus attentivement elle vit une voiture violemment endommagée qui avait percuté un arbre, à côté d'eux.

- Maman, sais-tu ce qui c'est passé ici ?

Sa mère ne prenant même pas la peine de regarder lui répondit.

- Comment pourrais-je savoir, j'ai passé toute la journée au boulot.

- Ah...

- Ne t'inquiète pas ma chérie je demanderai après.

- Ok, pourvu que ce ne soit rien de grave.

Une fois rentrée, Neylma se souvint de Anne qui avait dit qu'elle allait passer. Elle chercha sa mère qui se trouvait dans la cuisine entrain de boire un verre d'eau.

- Anne avait dit qu'elle allait passer, tu n'as pas eu de ses nouvelles par hasard ?

Joy grimaça face à la question de sa fille, elle serra son verre dans ses mains, soupira un coup avant de le déposer pour venir tenir ses mains dans les siennes.

- Neylma viens d'abord t'asseoir...

- Tu m'inquiètes maman...

- Je... je suis désolée mais...

- Anne a eu un problème !?

- Calme toi et écoute moi !

S'asseyant Neylma avala péniblement sa salive s'attendant à tout.

- Je sais combien tu tiens à Anne c'est pour cela que je ne t'ai rien dit... mais elle a fait un accident cet aprem... ses freins ont lâché, elle a perdu le contrôle de la voiture avant de percuté l'arbre...

- Comment va t-elle !?

- Neylma... Anne est morte...

Quand elle finit sa phrase, Neylma rejoignit le sol, s'évanouissant. Le choc l'avait dépassé.

À son réveil, elle remarqua sa mère assise près d'elle, et se rappela de l'atroce événement avant d'éclater en sanglot. Comment cela pouvait être possible... Elle parlait avec Anne il y a juste quelques heures ! Comment cela avait-il bien finir comme ça... elle venait de perdre son seul et unique soutien.

*****

Environ un mois après le décès d'Anne, Neylma s'était petit à petit remise. Elle parvenait à contenir tout le chagrin qui l'oppressait sa mère était morte, elle devait s'y faire. Elle devait avancer, c'est ce que Anne aurait voulu.

Un soir pendant qu'elle dînait avec sa mère, toujours sans Raïssa. Elle en profita pour lui annoncer une nouvelle.

- Maman, enfaite à partir de la semaine prochaine je vais commencer à aller aux cours du soir.

Sa mère faillit s'étouffer en l'entendant dire cela.

- Des cours du soir !? Et pourquoi ça ?

- Calme toi... je vais commencer à travailler, mais pour cela il faudra que je libère mes journées pour cela j'irai aux cours du soir.

- Travailler... et tu vas faire quoi comme travail ?

- Serveuse.

- Quoi !? S'offusqua t-elle, ma fille serveuse !?

- Je ne vois pas ce qui a de mal dans ça.

Sa mère eut un petit sourire qui ne la rassura pas.

- Il y'a tout le mal dans ça, je ne vais pas te laisser devenir une simple serveuse alors que je peux t'offrir plus.

- Toi oui mais moi non, je veux me débrouiller seule.

- J'ai souvent l'impression que tu veux t'évader de cette maison et ne plus vivre avec moi Neylma !

Oh si elle savait combien elle en rêvait souvent...

- Je fais de mon mieux pour t'offrir une vie parfaite dans de bonnes conditions mais toi tu veux toujours tout gâcher !

- Ce n'est pas que je veux gâcher... mais vivre par moi même sans ton soutien...

- Et pourquoi ça !? Quand tu étais plus jeune tu ne pensais pas à ça ! Et quand tu étais à l'hôpital c'était moi qui m'occupais de toi, tu avais besoin de moi plus que quiconque !

- Maman tu parles du passé, nous sommes au présent là...

- Neylma je trouve que tu me contredits trop ces temps-ci !

- Maman c'est que...

- Assez !

Neylma baissa la tête devant l'autorité écrasante de Joy.

Prenant conscience de son état d'hystérie Joy tentant de se rattraper.

- Tu as raison, commença t-elle doucement, tu es grande maintenant, tu dois vivre par toi même. Fais ce qui te plait.

Elle finit par un sourire forcer avant de venir la prendre dans ses bras. Neylma savait qu'elle n'allait pas s'en arrêter là.

Heart Break Where stories live. Discover now