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Dès l'instant où elle quitta l'entreprise, elle se rendit à la fac. Il lui restait environ une heure et demi avant l'arriver de sa mère. Au même moment elle croisa Anaïs dans le couloir, cela tombait bien.

- Anaïs !

La jolie blonde fut d'abord surprise de la voir avant de lui lancer un grand sourire.

- Neylma ! Comment vas-tu ! Ça faisait un moment qu'on ne te voyait plus.

- Oui... enfaite j'ai eu quelques soucis dernièrement...

Remarquant les bandages sur son corps, Anaïs fut choquée.

- Oh Neylma qu'est ce qui t'est arrivé !?

- Rien de bien grave, repondit-elle ne voulant pas éterniser la conversation, il ne lui restait pas beaucoup de temps, Anaïs je voudrais te demander.

- Oui ?

- Je vais me faire rare, je voudrais si tu le veux bien que tu me passes tes notes et m'aides à me rattraper pour les cours que j'ai raté...

- Biensur ! Il n'y a pas de problème pour ça !

- Ah merci ! Tu me sauves la vie !

- C'est tout à fait normal, dit-elle avec un grand sourire.

- Neylma !?

Elle sursauta en entendant sa mère l'appeler violemment.

- Je suis là...

- Ah tu m'as fait peur !

Neylma regarda l'heure, il était 16h05. Elle ne pipa mot, il valait mieux qu'elle se taise.

- Allons-y.

- Ok...

Le lundi sa mère la déposa comme à son habitude devant la fac et elle attendit à ne plus pouvoir la voir pour se rendre à son nouveau lieu de travail. Désormais cela allait devenir une nouvelle habitude. Quand elle arriva devant l'immeuble elle fut de nouveau surprise devant sa grandiosité.

- Maintenant que j'y pense, comment ferez vous pour vos études ? Lui demanda son patron.

- Ah... ne vous inquiétez pas pour ça, dit-elle sans plus.

- Ok..., soupira t-il insatisfait de sa réponse, nous pourrions nous tutoyer ce serait plus simple...

- D'accord, répondit-elle tout de même gênée.

Neylma s'assit maladroitement sur la chaise de son bureau qui était adjacente à celui de son patron. C'était comme un rêve, se retrouver là à bosser.

C'était très calme et assez morne comme sans doute le propriétaire des lieux. Un vitre les séparait, pendant un instant elle ne put s'empêcher de l'observer. Ses cheveux étaient tirée vers l'arrière, il portait des verres de correction, son allure pouvait sembler banal à la première vue mais elle ne le sut comment, il dégageait quelque chose d'étrange, quelque chose de surprenant... une sorte de nostalgie, de tristesse qu'elle ne saurait comprendre.

Elle dût certainement le fixer trop longtemps vu qu'il releva la tête avant de croiser son regard gris, ce qui la gêna effroyablement. Elle reprit son travail, qui était de classer certains dossiers, l'air de rien.

À l'heure de la pause alors qu'elle était allée prendre le plat de son patron avec le sien, dans le restaurant réservé au personnel de l'entreprise, Neylma entendit une discution dont elle semblait être le sujet principal. Elle fit semblant de ne ni voir les femmes qui parlaient ni les entendre mais tendit un oreille attentif.

- Il l'a embauché comme ça ! Dit une femme assez fort.

- Je suis sûre qu'elle lui fait du charme..., rétorquait une autre.

- Tu l'as vu ? Elle n'a aucune chance, argumentait une.

- Elle est tout de même très jeune ! Fit la première.

Neylma se sentit extrêmement blesser. Elle prit les plats qu'on lui tendit pour s'en aller au plus vite. Sa vie dans son nouveau lieu de travail n'allait pas être de tout repos.

La journée fila à toute allure et quand elle regarda l'heure il était déjà 15h30 ! Elle se releva brusquement en panique.

Rentrant dans le bureau de son patron sans frapper, chose qui lui sembla futile dans sa situation mais sa panique redescendit quelque peu quand elle croisa le regard intense que lui lança Hate.

- Quelque chose ne va pas !? Il s'est passé quelque chose ? Demanda t-il d'une voix inquiète.

Neylma fut effroyablement touchée par son air soucieux. Il ne la connaissait pas si bien, mais la traitait avec une attention qui la gênait presque.

- Je suis énormément désolée d'être entrée de la sorte... c'est juste qu'il est l'heure que je m'en aille...

- Ah... vas-y donc !

Elle lui lança un regard reconnaissant avant de se précipiter vers la sortie puis prendre ses jambes à son cou une fois dehors, plus qu'une vingtaine de minutes avant que sa mère n'arrive devant la fac. Elle arriva pile poile devant les portails quand sa mère apparu à l'autre bout de la rue.

- Coucou ma chérie ! Dit-elle en arrivant près d'elle.

- Bonsoir maman...

- Alors comment a été ta journée ?

- Comme tout les autres jours.

- C'est moi ou tu as l'air essoufflée ?

- J'ai... j'ai juste sommeil... la journée m'a semblé trop longue.

- Ma pauvre. Ce soir tu pourras bien te reposer.

- Oui.

Neylma sentit son téléphone vibrer dans sa main, elle venait de recevoir un message de Sadie.

" Ce soir on sort avec les filles, tu nous accompagnes ? "

Neylma grimaça, elle avait envie de sortir s'amuser avec ses amies mais c'était impossible que sa mère accepte, elle signerait son arrêt de mort si elle lui faisait seulement part de l'idée. Elle sentit une sourde colère montée en elle, elle n'avait même pas droit à la liberté.

Dans un geste impulsif elle repondit à Sadie.

" Oui. "

Finalement pour se reposer ce soir, c'était raté.

Dans l'obscurité de sa chambre, Joy lisait un message qu'on lui avait envoyé il y a quelques minutes.

" Elle a dit qu'elle allait se faire rare à la fac."

Un regard sur le nom de l'expéditeur, Joy afficha un sourire satisfait. Il était écrit en gras: Anaïs.

Heart Break Where stories live. Discover now