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À 23h00, quand elle fut sûre que sa mère dormait profondément. Neylma se dirigea vers la chambre de Raïssa d'un pas extrêmement prudent. Plongée dans le noir, et dans un silence morne, on ne pouvait imaginer qu'une personne vivait là. Passer par la chambre de Raïssa était le seul moyen pour échapper à la surveillance des caméras qui entouraient la maison.

Il était facile de se retrouver en bas. On était qu'au premier étage. Elle se découvrit un côté aventurié. Une fois l'escalade finit, Neylma se dépêcha de rejoindre la rue qui se trouvait derrière sa maison et trouva la voiture de Samy qui l'attendait avec sa sœur Lys et Sadie.

- Voilà notre cascadeuse ! Se moqua Lys.

- Magnifiquement parée, la complimenta Sadie.

Neylma se sentit gênée, elle se couvrit un peu plus de sa veste sous lequel se trouvait la robe que son amie lui avait acheté.

- Aller viens vite ! Michèle et son copain vont s'impatienter, s'enquit Samy.

- T'es déjà allée à une boîte de nuit ? Demanda Sadie.

- Mais quelle question ! Y'a pas de meuf qui a plus de vingt ans qui n'a jamais été dans ce genre d'endroit, se moqua Lys.

- Euh... non jamais..., repondit timidement Neylma.

- Ah bah là... je retire ce que j'ai dit.

- En même temps avec la mère que tu as.

Sadie qui était assise derrière avec Neylma prit sa main d'un geste compatissant. Neylma lui avait expliqué sa situation dans les grandes lignes sans rentrer dans certains détails.

Une fois arrivée devant la boîte de nuit Michèle les rencontra avec son copain, un grand brun à l'air très sociable.

- Vous êtes enfin là ! On a faillit s'impatienter.

- On a été légèrement retarder par une cascadeuse, taquina toujours Lys.

Michèle qui comprit ne put s'empêcher de rire.

- Je vous présente Joan mon amoureux. Joan voici Neylma, la nouvelle de la bande.

- Bonsoir, je suppose que tu dois être la cascadeuse ?

Neylma fut gênée alors que les autres étaient tous partis en fou rire.

- Arrêtez vous voyez que vous la gêner ! Aller allons faire la fête ! Dis Sadie en prenant les devant.

La boîte de nuit était bondée, il y avait du monde sur la piste de danse qui se déhanchait au rythme du son. Samy qui semblait être la plus calme se mêla au foule et commença à danser comme une endiablée.

- Elle adore ça, Cria Sadie à Neylma pour tenter de se faire entendre.

Les autres se rendirent au bar pour se servir des verres. Neylma se sentit désorientée, c'était la première fois qu'elle venait dans ce genre d'endroit. Et elle n'avait jamais encore bu d'alcool et appréhendait de le faire.

- Aller détents-toi ! On est là pour s'amuser ! Cria Lys, qui lui enleva sa veste lui donnant un coup de froid avant de lui tendre un verre qu'elle prit maladroitement, Cul sec !

Elle regarda le verre, légèrement figée, puis observa les autres boire d'une traite le leur. Elle semblait être la seule à hésiter. Voulant effacer ce sentiment de différence qu'elle ressentait face aux autres elle porta le verre sur ses levres avant de fermer les yeux et commencer à boire lentement, retenant sa respiration. Elle sentit qu'on lui prit le verre des mains.

- C'est Lys qui t'a donné ça !? Demanda Sadie.

- Oui...

- Tu devrais ne pas boire ça ici, tu n'en as jamais goûté, il faudrait commencer doucement, dit-elle dans un soupire, Éric ! Passe un verre d'eau.

Neylma était touchée par la bienveillance de Sadie mais elle sentit un sentiment étrange... un sentiment qui lui fit monter un goût amer dans sa bouge, le même que lui faisait ressentir sa mère qui la couvait trop. Tout ce qu'elle voulait c'était de la liberté et pouvoir se débrouiller seule.

- Un jus d'orange fera l'affaire.

Sadie acquiesça avant de regarder la piste.

- Je vais aussi me defouler un peu ! Je te laisse seule fais attention à toi.

- Ok, dit-elle légèrement lassée.

- Eh bien, un jus d'Orange pour la demoiselle, repondit le barman en la servant.

C'était un brun aux iris sombres, le crâne rasé, un percing sur le sourcil qui semblait avoir l'âge un peu avancé.

Elle ne sut pourquoi mais il ne lui inspirait pas confiance.

- Tu m'as l'air bien réservé ma p'tite, dit-il en lui souriant de toutes ses dents, à l'allure de fumeur.

- Un peu.

- Il est rare qu'on me commande un jus, les gens qui viennent ici veulent du lourd.

- Chacun sa préférence...

- Ouai. T'as pas envi de t'amuser ? Dit-il avec un sourire étrange.

- Euh...

Avisant son verre de jus, elle le prit pour le finir d'une traite avant de se relever.

- Finalement oui.

Elle lui tourna le dos, se dirigeant vers la piste. C'était un moyen de s'éloigner de ce personnage étrange.

La musique était plus intense et être parmi tout ce monde qui profitait de leur soirée, de leur vie lui fit réaliser qu'elle n'avait jamais dansé comme ça, se laisser faire par ses envies. Sa mère avait toujours tout contrôler même ce qu'elle devait ressentir.

Alors elle se laissa faire, par la foule, par la musique, se libera de tout le stresse qu'elle avait accumuler au cours des années, se livra à un plaisir inconnu. Elle put bouger comme elle le souhaitait, laissant son corps se mouvoir comme il le souhaitait, une choses nouvelle qu'elle fit.

Elle pouvait sentir l'adrénaline monter lentement dans son corps. Elle se sentit légère et libre, que c'était étrange.

Elle sentit alors une main sur sa taille, mais aussi surprenant que se fut elle ne se sentit aucunement gêner, au contraire, elle ressentit quelque chose d'étrange monter en elle. Se retournant pour faire face à l'inconnu elle fit face à un regard sombre qu'elle trouva familier. Mais les choses lui semblèrent floues. Au point de ne plus rien reconnaître. Totalement laisser à ce qu'elle ressentait.

L'inconnu serra sur sa prise et cela ne la dérangeait pas, son regard remontait sur ses lèvres qui bougèrent, il sembla lui parler mais la musique recouvrit le son de sa voix. La façon sensuelle à laquelle ses lèvres remuaient ne l'attira que plus vers son visage, et sans se contrôler elle les frôla avant de l'embrasser légèrement, l'inconnu sembla surpris par sa réaction, il resta tout d'abord figer par sa réaction, avant de répondre avec hargne à son baisée qui se transforma à une embrassade passionnée.

La dernière chose dont elle se souvint fut sans doute de la pression de sa main sur sa joue et de ses lèvres sur les siennes...

Heart Break Où les histoires vivent. Découvrez maintenant