Ride - 3

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Quatre heures. Notre conversation a durée quatre heures. J'ai racontée l'accident à Weather, il m'a posé des questions sur mon propre état de santé, et tout est partit de là. Je lui ai parlé de ma vie, de mon enfance pourrie, de nos voyages à papa et moi. En échange, mon oncle m'a raconté leur jeunesse, des morceaux de souvenirs de papa, le moment où leur chemin se sont séparés. Papa a prit la route, Weather est entré au Club. Leurs rares moments ensemble après ça. Sa vie ici, loin de ce que les gens font. Son talent pour recoudre ses frères qui lui a valut la place de docteur dans le Club. Quatre longues heures où on épanche souvenirs heureux comme douloureux. Où on apprend à se connaître un peu, même si cela viendra avec le temps. On se découvre. Mais la faim nous pousse finalement à sortir du bureau de Soul pour partir en quête de nourriture. Weather m'entraîne jusqu'au bar et demande à un gamin qui ne doit pas avoir plus de dix-sept ans de nous apporter de la nourriture. Quelques hommes se rapprochent de nous, surtout de moi je pense et se mettent à poser des questions à mon oncle. Deux d'entre eux se collent beaucoup trop près de ma personne. Une main ose même glisser sur mon cul pour le palper. Mes doigts s'enroulent aussitôt sur le poignet et s'enfoncent dans la peau alors que j'y imprime un mouvement de rotation. Le bras qui y est attaché tourne, l'épaule craque légèrement et est suivit par un grognement de douleur qui devient un cri lorsque mon genou entre en contact avec ses couilles. Je relâche le biker qui s'écroule au sol, les mains en coupe sous ses parties endommagées.

– Me confond pas avec tes pouffes connard. Sifflée-je,énervée.

– Putain, t'es complètement folle ! Crache t-il en se redressant maladroitement. Je vais t'apprendre ta place espèce de connasse.

Je suis prête à me battre mais n'en ai pas la possibilité. Weather s'est levé, poings serrés, paré pour lui encoller une bonne, mais c'est Typhon qui avorte le début de combat. Il tient une arme qu'il a collé sur la tempe du guignol castré et fâché. Son perroquet, un tantinet violent, en profite pour donner des coups de bec aux mollets du type qui s'est figé.

– Écoute, Road, si t'es pas capable de faire la différence entre une brebis et une invitée, va falloir t'acheter des lunettes. Surtout, celle ci, elle est à moi. Gronde Typhon.

– Déjà, j'ai une langue, je peux parler pour moi même. Ensuite, je sais parfaitement me défendre contre ce genre de con. Et enfin, je ne suis à personne. Dis-je.

– Ouai, Bébé. Je sais. Une tigresse. Mais tu seras à moi. C'est juste que tu ne le sais pas encore. Répond Typhon, en tenant toujours son frère en joue.

– Je te trouve un peu présomptueux pour le coup.

– Non. Juste convaincu de mes charmes. Rit-il, un sourire flamboyant aux lèvres.

Bon. Il est vrai que ce type est beau. Sexy et tout, et qui sait qu'il l'est. Mais putain son ego ! S'il crois qu'il va m'avoir avec juste deux mots et un sourire. Il rêve. Un peu. Voilà maintenant que mon cerveau se fait des films avec un Typhon très nu. Mes joues doivent être rouges parce que son sourire s'agrandit. Connard. Il fini par baisser son arme, non sans avoir coller un coup de crosse dans la tête de Road qui grogne et titube en arrière avant de l'insulter. Weather enroule un bras autour de son cou et l'entraîne plus loin pour lui parler. Je suppose que c'est sur moi parce que je vois le regard de Road passer de mon oncle à moi puis à mon oncle plusieurs fois. Je décide de me concentrer sur la bouffe qui vient d'arriver. Chaude et vraiment bonne, je lui fais vite sa fête, dans un silence que je prend soin d'ignorer. Visiblement j'ai choqué les méchants bikers. Bah oui mes chéris, toutes les femmes ne sont pas des fleurs délicates ou des suceuses de l'extrême. Je suis la plante carnivore dans le parterre de tulipes. Un volatile énervé se pose à côté de moi et tente de me pincer. Plus par chance qu'autre chose, je choppe son bec entre mes doigts et secoue, gentiment, sa tête de droite à gauche tandis qu'il se débat. Je le relâche, pioche dans mon assiette un morceau de carotte et lui tend en offrande de paix. L'oiseau l'attrape et s'en va, le plumage gonflé. Son propriétaire prend sa place. Tout sourire, Typhon me regarde manger sans dire un mot. Puis, il me prend par le coude et m'entraîne dehors sous les sifflets et les insultes des autres. Même mon oncle s'y est mit. Ils sont bizarres ces types. Typhon nous fait longer le bâtiment jusqu'à un autre, qu'on ne peut voir depuis la route et me colle contre le mur une fois sûr qu'on est bien seuls.

Angel's Melody - Le RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant