9. Pendant ce temps...

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C'était lundi, et Aether était seul dans le petit appartement pendant que sa sœur était à sa séance de thérapie.

Étrangement, Lumine l'avait prévenu qu'elle allait rentrer plus tard que d'habitude – probablement en raison de son coup de téléphone resté infructueux de la dernière fois qui n'avait en rien calmé son inquiétude grandissante à son égard.

Chose encore plus étrange, depuis jeudi dernier, elle passait du temps sur son téléphone, tantôt à le fixer dans le blanc des yeux comme s'il s'agissait d'un démon prêt à lui sauter dessus, tantôt à écrire des messages.

Véritablement, Aether allait de surprise en surprise avec elle, et ça le réjouissait. Il avait l'impression d'assister au bourgeonnement d'une nouvelle pousse après qu'un incendie ait rasé toute la forêt ; Lumine lui semblait reprendre peu à peu goût à la vie quand peu de temps auparavant elle se morfondait toute la journée durant.

Le ding dong reconnaissable de la sonnette le fit sursauter avant qu'un doux sourire étire ses lèvres. En plusieurs enjambées, il se trouvait devant la porte d'entrée, sa main agrippant fermement la poignée pour dévoiler la personne se trouvant derrière.

Sur le palier, une magnifique chevelure d'une jolie couleur mauve se révéla, attachée en deux couettes symétriques retombant de part et d'autre des épaules dénudées de la demoiselle. Un attirail de noir recouvert de paillettes argentées brillant à la lueur décrépie de la vieille ampoule du couloir, assorti d'un bleu royal agrémenté de perles composaient la ravissante robe bustier qu'elle portait. Pour compléter sa tenue, des rubans bleu foncé entouraient ses poignets et son cou, des talons hauts claquant dans la nuit étaient chaussés, et un châle fidèle à une nuit étoilée tombait lestement sur ses épaules.

Quand Aether lui offrit le plus beau de ses sourires, les deux yeux fidèles à deux quartz rose parés d'une teinte nocturne de maquillage s'adoucirent d'affection.

— En quel honneur t'es-tu mise sur ton trente-et-un ? demanda un Aether souriant, gardant intentionnellement une main sur la poignée de la porte tout en observant de haut en bas à quel point elle était ravissante.

— Ça fait longtemps que l'on ne s'était pas vu, je voulais marquer le coup, lui répondit-elle avec un sourire espiègle. Je n'aurais pas dû ?

Elle se pencha en avant, croisant les mains dans son dos tout en lui faisant les yeux doux. Difficile pour Aether de la contredire quand elle était aussi sublime qu'à cet instant.

D'un geste de la main, il l'invita à entrer au lieu de rester plantée sur le palier. Par un mouvement du pied, il referma la porte pendant qu'il ne perdait pas une seconde à l'enlacer. Elle se blottit contre lui, enfouit sa tête dans le creux de son épaule, et agrippa l'arrière du T-shirt d'Aether de toutes ses forces, à tel point qu'il aurait été impossible de l'éloigner d'elle.

Aether ne perdit pas de temps à faire de même, une main se glissant autour de sa taille, rasant les coutures de sa fastueuse robe ayant des reflets irisés, venant se loger au creux de ses reins, pendant que l'autre caressait doucement sa chevelure impeccable, et entortillait une mèche autour de son doigt.

Pendant quelques instants, le monde sembla s'arrêter de tourner ; la perfection venait d'être atteinte. Ils respirèrent à plein poumons leurs senteurs respectives, se gorgèrent de leurs chaleurs, se délectèrent de la simple présence de l'autre dans leurs bras.

Cela faisait si longtemps que ce n'était pas arrivé qu'Aether avait arrêté de compter les jours, déprimé, ne pouvant s'appuyer que sur son imagination pour se sentir moins seul. Il attendait impatiemment que ce jour vienne, et maintenant que le moment était venu, il comptait pleinement en profiter.

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