07.

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𝐦𝐚𝐫𝐢𝐧


Je me suis pris la porte. C'était son but et elle l'a atteint. Je ne regardais pas devant moi et pensais sérieusement qu'une once de bienveillance allait la traverser ; mais je me suis trompé. Jamais Evane ne se montrera gentille avec moi, j'en ai la confirmation. 

Je me retrouve donc devant l'entrée du café/librairie où m'a conduit ma nouvelle meilleure ennemie. Tous les regards se sont dirigés vers moi au moment où le boum a retenti. Je pourrais même mettre ma main au feu qu'elle a rigolé, fière d'elle.

Mais elle ne gagnera pas, elle peut en être certaine. 

S'il faut se rouler dans la boue et lui avouer la détester, je me battrais coute que coute. Jamais ô grand jamais je ne m'avouerais vaincu par une fille comme elle. Elle a sûrement dû avoir tout ce qu'elle voulait quand elle était gamine et encore aujourd'hui, mais elle n'aura pas ma santé mentale ni ma peau. Et même si aucun de nous ne gagne à ce jeu débile, je pourrais au moins être fier d'avoir autant combattu. 

J'arrive vers son groupe de potes, une fille et un gars l'accompagnent. Ils ont l'air plus gentils et agréables qu'elle. Enfin des amis dans ce monde que je pensais rempli d'Evane. Quand elle remarque que je suis derrière elle, à écouter ce qu'elle dit, je la vois se tourner tout doucement vers moi et me faire les gros yeux.

— Tu m'expliques ce que tu fous encore ici, toi ?

Son ton a tout pour me dire que je ne suis pas le bienvenu. Mais je n'ai pas besoin d'invitation, je peux me la donner moi-même.

Cet endroit ne leur est pas réservé, non ?

— J'ai, par hasard, découvert ce café et je trouve que c'est le moment parfait pour boire un bon café en lisant un livre.

J'entends ce que je devine être sa meilleure amie lui demander si c'est moi le fou furieux qui ai failli la renverser l'autre jour. Je souris, fier qu'elle ait parlé en bien de moi. 

Les deux filles partent, sous prétexte qu'elles ont soif. Je me tourne donc vers celui qui est resté avec moi, cherchant le peu d'amabilité dont j'ai besoin.

— Elle mort souvent ? Comment vous avez fait pour la dresser ?

Il hausse un sourcil, surpris que j'entame la discussion. Il a dû entendre les gentils mots que son amie a dit à mon sujet et se méfie de moi, de peur que je sorte subitement un vélo et que je manque de l'écraser. J'aimerais lui dire qu'il n'y a aucune chance pour que cela arrive mais j'ai bien peur d'être le seul à comprendre.

— On ne la dresse pas, on apprend à vivre avec ses crocs.

— Ohh, c'est comme ça qu'elle fonctionne, dis-je, faussement impressionné de leur manière de vivre, mais conscient que ceci n'est qu'une mascarade.

— Ouais, elle boit ton sang puis te le crache à la figure.

— Sympathique tout ça, mais je ne crois pas aux vampires. Un jour elle m'aimera bien, je t'en fais le pari.

— J'espère que tu es prêt à perdre. Il faut être plus que spéciale pour pénétrer le cœur d'Evane. Si tu lui fais du mal ou quoi que ce soit, je te prélève ton sang jusqu'à ce qu'il ne t'en reste plus. Tu comprendras la vraie douleur mentale.

Ils ont tous un problème avec le sang ou c'est une tradition à Hossegor ?

— Content de faire ta connaissance. Moi c'est Marin.

— Techniquement, notre rencontre a été préméditée, mais moi c'est Célian. Ne dis pas à Evane que je vais te serrer la main car elle risque de me couper la tête.

Let Somebody Go T.1Where stories live. Discover now