𝐈𝐗 | 𝐒𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞𝐫 𝐂𝐞𝐥𝐞𝐬𝐭𝐢𝐚𝐥 𝐆𝐢𝐟𝐭

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𝐄𝐥𝐯𝐞𝐬𝐳𝐞𝐭𝐭 𝐕𝐚̀𝐫𝐨𝐬
𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟑 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟐𝟏 𝐡 𝟓𝟏

Une parure de rubis recouvrait son interminable chevelure auburn. Une pierre émeraude éclatant de beauté reposait entre ses sourcils gracieux et fins, emblème de sa suprématie totale. Le rouge divin rehaussait sa peau pâle, donnant l'illusion de rougeurs sur ses joues délicates. Les yeux clos, la respiration nulle, elle observait par les sens ses sujets s'activer autour d'elle.

Omnisciente.

Au centre de la pièce, elle s'y tenait parfaitement immobile et nue. Dans la pénombre, sa peau laiteuse paraissait briller. Les bras écartés, elle attendait patiemment que ses sujets glissent une robe sur son corps surnaturel.

Elle sentait de la soie caresser sur son épiderme. Doux effleurement qui la remplissait de contentement. Enfin, une pince bloqua le tissu dans son dos, d'autres sujets finirent les derniers ajustements avant qu'elle puisse relâcher ses bras.Des froissements de robes et des jetées de jambes lui parvinrent, signe que ses sujets s'éloignaient.

Des objets furent saisis avant que ceux qui l'habillaient reviennent vers elle. Son abondante chevelure, qui effleurait de ses pointes ses chevilles, fut délicatement relevée pour permettre à un collier rutilant de parer sa gorge et sa peau divinement liliale.

Soudain, tandis que ses pieds délicats se faisaient habiller de talons hauts aux lacets grimpant jusqu'aux genoux, une voix lasse, mais autoritaire emplit la pièce.

« Sortez. »

La femme qui se faisait habiller n'ouvrit pas les yeux lorsqu'ils quittèrent la pièce ni lorsque l'intruse prit la parole.

« Mère. J'ai une bien mauvaise annonce à vous apprendre. »

Elle savait ce qui l'attendait, si elle ouvrait les yeux. Une femme splendide, figée dans ses vingt ans. Elle la découvrirait paresseusement installée dans la méridienne de jade près de la grande porte battante, une main sous le menton.

Elle verrait une robe cyan sur un corps aux courbes parfaites et affolantes. Elle apercevrait une chevelure d'un noir brillant et une frange qui cacherait un front pourtant bien dessiné. Sous cette frange, s'échapperaient, comme toujours, deux yeux couleur du ciel le plus pur.


𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐚 𝐃𝐢𝐱𝐢𝐞̀𝐦𝐞 𝐆𝐚𝐫𝐝𝐞, 𝐀𝐛𝐢𝐠𝐚ï𝐥 𝐥'𝐀𝐜𝐞𝐝𝐢𝐚*


« Vous souvenez-vous de ce petit Vampire, le frère cadet du Quatrième Garde, Evangelos Ê Tempélêz ? »

Lorsque ses sujets lui parlaient, il était définitivement exclu de pénétrer les pensées de la Mère. Tout était dit de vive voix. Même pour ses Gardes, pourtant ses sujets les plus proches.

Personne sur cette Terre n'avait le pouvoir de lire en elle.

D'un infime mouvement, elle acquiesça de l'auriculaire. Abigaïl l'Acedia poursuivit.

« Il se promène un peu plus fréquemment au dehors, ces temps-ci. »

Dans une brise imaginaire, un bijou clinqua.

« Trêve d'informations. »

Aucun bruit. Abigaïl l'Acedia comprit qu'elle avait fait une erreur. Se rattraper ? Trop fatigant. C'était déjà bien assez de faire tout ce chemin pour venir rapporter pareille anecdote...

« Dis-moi, Dixième, fit une voix qui ferait pâlir de jalousie les plus beaux Séraphins. Pourquoi est-ce que toi, incarnation parfaite de la paresse, t'es-tu déplacée jusqu'ici pour m'apprendre qu'un de mes sujets se déplace librement au dehors ? »

Λ́𝐆𝐆𝐄𝐋𝐎𝐒 ᵏᵛWhere stories live. Discover now