𝐗𝐕 | 𝑯𝒆𝒓 𝐍𝐞𝐰 𝐉𝐞𝐰𝐞𝐥𝐫𝐲

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𝐄𝐥𝐯𝐞𝐬𝐳𝐞𝐭𝐭 𝐕𝐚̀𝐫𝐨𝐬
𝐃𝐢𝐦𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝟏𝟓 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞, 𝟐𝟑 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬

« Le voilà. »

Cette voix lui paraissait si belle, si charmeuse, comme venue du plus beau Séraphin qui eut été créé. Elle coulait à ses oreilles telle une cascade d'eau douce sur une roche qu'elle aurait lissée pendant des milliers d'années, jusqu'à produire ce son magnifique et envoûtant.

« Taehyung ? »

Il connaissait cette voix. Ce n'était pas la même ; elle avait des intonations plus graves, plus chaudes. À la fois tentatrices et douces. Un frisson le parcourut de la tête aux pieds. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus rien ressenti.

Depuis combien de temps était-il allongé dans cette boîte poussiéreuse ? Il s'y sentait bien, confortablement installé. Il n'avait aucune envie de bouger. Vraiment aucune.

Pourtant... Tout cela lui semblait étrange, comme s'il n'aurait pas dû se trouver là.

Des voix l'appelaient inexorablement. Des voix teintées de joie, d'angoisse. De fierté. Taehyung... Était-ce son nom ? Il ne s'en souvenait plus. Il ne savait ni comment ni pourquoi il se trouvait ici. Il y avait eu ce grand brasier qui l'avait consumé, puis un froid intense.

Que s'était-il passé ?

En explorant dans son esprit, des images lui parvinrent, revenant dans sa mémoire en même temps que le processus déclenchait des réactions incontrôlées dans son corps.

Soif ! Il avait tellement soif ! Que quelqu'un lui donne de l'eau !

Mais il ne pouvait pas bouger. C'était comme si son corps ne lui appartenait plus. Et il se sentait si bien... Comme dans un cocon dans lequel il était difficile d'en sortir tant il était duveteux, berceur.

Comme les bras d'une mère.

Une femme. Brune. Des yeux sombres qui le fixaient intensément. Une femme qui pleurait, qui hurlait. Il la connaissait... Il la revit couverte de peinture. Il la visualisa devant les fourneaux. Il l'aperçut qui soignait sa blessure au genou en lui souriant et en lui soufflant des mots doux, aimants, tendres. Il la distingua dans la pénombre d'une chambre, le bordant.

Elle s'imposa dans sa souvenance. Farouche et déterminée.

Maman !

Mais à peine pensait-il à ce doux terme que d'autres images l'assaillirent.

Une fille. Très belle. Des cheveux améthyste et yeux émeraude, dans une classe. Dans une cour. Dans une voiture. Dans un bus. Dans un magasin. Dans sa chambre. Parmi une foule excitée. Dans une salle de bains. Dans un lit. Dans la cuisine. Dans une robe verte. Dans une rue. Dans un sac de couchage...

Dans un accident...

Hazel !

Et aussitôt, son esprit le força à contempler une forme majestueuse. Il n'y avait plus de défilé ; c'était une image statique. Beau... Quel être magnifique... Il se perdit dans ces yeux noirs, aussi profonds que les abysses dans lesquels il avait vogué. Ils brillaient. Intensément. Il y lisait tant de choses, tant d'émois différents que c'en était déroutant.

Une haine féroce, une tristesse incommensurable, une joie indéchiffrable, une honte sourde et... une tendresse inavouée. Tant de passion dans un seul regard. Tant d'émotions enfouies dans un seul corps. Il eut soudainement un fort désir de toucher ce visage, révérencieusement. De sentir sous ses doigts la peau marmoréenne.

Λ́𝐆𝐆𝐄𝐋𝐎𝐒 ᵏᵛWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu