CHAPITRE III : Une Course d'une Clique et un Conte en Forme de Queue

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Sirène s'était appuyée au bord du lac comme l'on s'appuierait au bord d'une piscine pour reprendre son souffle

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Sirène s'était appuyée au bord du lac comme l'on s'appuierait au bord d'une piscine pour reprendre son souffle. Son sourire joueur ne la quittait pas, comme si elle se délectait du moment qui s'offrait à elle. Elle avait attrapé un nénuphar qui passait, de ses délicates mains et l'avait coincé derrière son oreille en fredonnait l'air qui était joué à la harpe.

Il semblait que l'agitation de l'eau ne la déconcertait guère ni la violence avec laquelle les poissons s'attelaient à noyer Cal. Noyer le poisson, comme on dit ! Quelle ironie ! Le regard de l'Elf était illuminé d'une étincelle radieuse qui avait pâli Louve. Alors que cette dernière allait se précipiter vers l'humain qui se débattait sous les flots, une horde de fées s'était dressée devant elle pour lui faire écran « Bats-les pattes, » intimait Louve « l'humain est à moi ! » avait-elle rugit. Son amulette avait commencé à luire, renchérissant sur la menace.

La maîtresse des eaux avait souri de plus belles avant de faire un nouveau signe de la main. Le son des harpes s'étaient dissipés dans le silence, les fées s'en allaient. La meute aquatique s'était immédiatement enterrée sous les eaux, comme une seule entité. Louve, prise d'une rage vive qui la crispait, avait balancé la dague. La lame fendait l'air dans un sifflement aiguë en direction de sa cible quand cette dernière l'avait arrêtée d'un simple mouvement de la main. « Tu devrais retourner chez tes chiens-chiens, avant de finir sérieusement...amochée. » Sur ces mots, Sirène s'était mise à glousser. La lame s'était brisée en éclats sans qu'elle n'ait à la toucher pour autant. Mais lorsqu'elle avait levé la tête, Louve la tenait en joute de son arc cette fois. « La muette parle beaucoup. » avait-elle grogné.

Sirène dégageait ses cheveux de son visage, écartant les algues sur son passage. Par un simple mouvement de la tête, elle avait fait émerger de l'eau le corps inconscient du garçon. Il n'avait pas été noyé, seulement assommé. En outre, il avait sur la tête une bulle d'air qui lui permettait de respirer sous l'eau. D'un claquement de doigts, cette même bulle, semblable à une bulle de savon mobile, se formait autour du visage de Louve qui grimaçait de dégoût. « Tu veux la ba-balle, Penn ? » la taquinait Sirène. « Viens la chercher ! » puis elle avait de nouveau laissé tomber Cal dans le lac. C'était une course, il semblait. Ou plutôt le jeu du chat et de la souris !

Un grand éclaboussement s'était produit lorsque Louve l'avait rejoint. Étant donné que l'Elf aquatique était dans son élément, la force surhumaine de Louve l'aidait à pallier l'écart de puissance. Si Sirène la cherchait, elle allait la trouver ! Louve allait lui faire ravaler ses airs de rat porteur de peste, s'était-elle jurée. Et par la même occasion, ce nom de misère, Penn, qu'elle aimait tant employer. Louve nageait jusqu'aux profondeurs du lac, à l'endroit où se tenait la majeure partie de la vie du Royaume. Là se trouvaient des cabanes d'algues, où cohabitaient les monstres des profondeurs et les poissons rouges, où l'on exhibait des statuts de Poséidon qui avait délégué la souveraineté du lac à Sirène en tant que Verseau, ou du moins, de ce que les légendes du Royaume racontaient à qui voulait l'entendre. Mais on nageait surtout au milieu des squelettes de poissons, des cimetières de barques et de matériaux de pêche, de filets et de harpons qui restaient de la Guerre qui avait ravagé la moitié du Royaume des Eaux.

Alice au Pays de l'AilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant