CHAPITRE VII : Le Quadrille des Homards

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Si la fillette qui planait au-dessus du sol ressemblait tout bonnement à sa sœur, Cal ne pouvait se résoudre à accepter que cette Alice était bien SA Alice

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Si la fillette qui planait au-dessus du sol ressemblait tout bonnement à sa sœur, Cal ne pouvait se résoudre à accepter que cette Alice était bien SA Alice. Elle semblait... différente. Ses cheveux blonds fouettaient l'air et ses yeux rouges semblaient lancer des éclairs alors que la salle était réduite en cendre par les flammes des chandelles. Cal observait avec terreur, sans pouvoir laisser échapper la moindre exclamation ni bouger le moindre membre, Le Royaume des Sorts disparaitre comme une toile que l'on brûlerait doucement à la flamme d'une bougie pour laisser place au néant.

Lorsqu'il avait rouvert les yeux, il avait vu Alice tomber comme une pierre au fond d'un lac et rebondir sur un lit au même endroit où il avait atterri au fond du puits, dans une salle d'un blanc immaculé. Seulement, sa salle à lui était vide, désertique. Alice, sans montrer le moindre signe de stupéfaction, était descendue du lit et s'était empressée vers les portes qui l'entouraient. Elles étaient de toutes les tailles, formes et couleurs. La petite Alice les avait toutes sondées, oreille pressée contre chacune d'entre elle avant de découvrir celle qu'elle cherchait. Cal, surpris de la voir devant lui, changée en rien, dans le même état dans lequel il l'avait laissé quelques heures plus tôt, l'avait appelée à nombreuses reprises. Elle ne semblait l'entendre ni le voir. La porte s'était ouverte devant elle. Cal avait observé Alice traverser le pays de l'Ailleurs.

LE ROYAUME DES LOUPS

D'abord, Alice avait traversé la Forêt de grands arbres illuminés de lucioles comme des sapins de Noël. Sans aucune trace des Loups. Ceux-ci étaient pourtant terrés dans l'ombre, immobiles comme des gazelles apeurées à l'approche d'un prédateur. Cal aux aguets marchait derrière sa sœur, mais elle était trop rapide. Elle grimpait aux arbres avec tant d'agilité qu'on aurait dit qu'elle l'avait fait toute sa vie. Bien-sûr, elle grimpait déjà au chêne du jardin près de leur maison, mais ces arbres-là n'avaient rien d'ordinaire. Ils semblaient animés tout en restant enracinés dans la terre noire et humide, si bien que le garçon avait l'impression de tourner en rond. Ainsi, Cal avait fini par la perdre. Quand il avait tourné la tête, ils étaient dans une forêt différente, non plus peuplée de lucioles et de chouettes, mais de fées miniatures qui faisaient résonner les cordes des harpes.

LE ROYAUME DES EAUX

Alice était en barque, alors que le soleil miroitait sur le lac. Les pagaies qu'elle devait pousser étaient trop grandes et trop lourdes pour elle. La fillette avait donc fini par se fatiguer et s'était arrêtée à mi-chemin. L'effort était trop grand. Elle avait essuyé la sueur qui perlait sur son front. Alice s'était ensuite contentée d'observer une parade de poissons géants qu'elle croyait passer dans le lac, se laissant emporter par les flots, les doigts effleurant les eaux. Pourtant, il ne s'agissait en réalité que du reflet de ces créatures depuis le ciel. Cal lui, avait levé les yeux pour voir les poissons passer entre les nuages. Quand il les avait de nouveau baissés sur sa sœur, la fillette, dans un éclaboussement, était déjà tombée de sa barque.

Alice au Pays de l'AilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant