Une vie basique

Chapitre 9

— dimanche 4 mars —

La lumière qui passe à travers ma fenêtre me réveille. Mes volets n'étaient pas fermés.

- Salut, comment tu te sens aujourd'hui ? Me demande une voix que je reconnais très bien.

C'est Erwin, il tient une tasse de café dans sa main, en sentant l'odeur immonde qui en sort je fais une grimace. Il rigole doucement et pose sa tasse sur la table de chevet. Il s'installe près de moi.

- Un peu mieux, merci pour être resté cette nuit...je t'ai pas dérangé ? J'ai tendance à bouger quand je dors, ou à parler.
Lui dis je.

- T'en fais pas, tu bougeais pas tant que ça dans ton sommeil ! Mais tu parlais un peu, c'était mignon..
il me sourit doucement.

- Elle t'a pas..engueulé ta petite amie quand elle a su que tu restais avec moi ? Dis-je, une pointe de jalousie dans la voix.

- Un peu, on s'est appelé ce matin parce que je pense qu'elle voulait qu'on...officialise cette nuit, si tu vois ce que je veux dire..tu sais ? Au lit...

- Erwin, l'oiseau qui hurle dehors sait ce que tu veux dire.

Il rigole. J'aime bien ce rire. Il m'est familier et il me met de bonne humeur, malgré la mort de ma mère. Ça va être dur de passer au dessus mais je vais y arriver, normalement.

J'entends une porte se claquer, c'est la porte d'entrée. Kenny était sorti ?

- Kenny ? L'appelais-je

Aucune réponse apart des pas pressés vers sa chambre puis sa porte qui claque. Je suppose qu'il est sorti cette nuit pour faire je ne sais quoi. Lui aussi est détruit de la mort de ma mère, même s'il ne le montre pas.

- Tu veux que j'aille te chercher du thé ? Me propose Erwin.

J'acquiesce. En attendant je prend une douche puis m'habille. Erwin revient dans ma chambre puis reçoit un appel. Il sort en laissant mon thé sur ma table de nuit. Je l'entend parler, pas très distinctement mais ça le fait. Il parle à Jessica je crois. C'est vrai qu'elle existe celle-là. Je bois doucement mon thé en repensant un petit peu à ma mère, puis Erwin revient.

- Je suis désolé je vais devoir y aller, c'est Jessica, elle est pas très contente. Me dit il en rigolant légèrement. Ça te dérange pas j'espère !

- Ah..euh non, non vas-y. Dis je en l'accompagnant jusqu'à la porte. En tout cas merci d'être rester avec moi.

- C'est normal on est amis. Bon prend soin de toi surtout et n'oublie pas qu'elle t'a toujours aimé ! Elle avait juste p..

- Juste peur, oui je sais, merci Erwin. Je lui souris très légèrement. Il me câline une dernière fois avant de partir.

Je reste au moins 2 bonnes minutes devant la porte fermée à me refaire défiler toute la soirée en tête. Je décide d'aller quand même voir comment Kenny vit le deuil. Je marche vers sa chambre puis toque doucement, avec un peu d'hésitation. Kenny m'ouvre, les yeux gonflés et rouge à cause des pleurs et des cernes imposantes sous les yeux.

En un regard nous comprenons tous deux que nous devons rester soudés bien que la vie ne nous facilite clairement pas la tâche. Il me rapproche de lui et me sert fort dans ses bras. Même si je sais que c'est mon oncle et qu'on se chie sur la gueule assez souvent, on est très proches. Il a été toujours été une figure paternel pour moi et ma mère adorait nous voir sympathiser sur tout et n'importe quoi. On se lâche vite fait avant de nous faire un sourire complice puis je repars dans ma chambre et lui aussi. Je pleure encore et encore en repensant à tous nos souvenirs. Quand elle me chantait des chansons, quand on mangeait tous ensemble le soir, ou juste quand on parlait, de n'importe quel sujet. Je me souviens de notre première fameuse conversation à propos du sexe, conversation bien gênante d'ailleurs.

Je finis par m'endormir tant je suis épuisé, et me réveiller vers 22h30. Je descends pour aller récupérer un peu à manger. Au moins j'ai pu rattraper un peu de sommeil. Lorsque j'arrive dans la cuisine, je vois Kenny au téléphone en appel avec quelqu'un. Il a l'air inquiet. Il est assis sur le canapé puis raccroche.

- C'était qui ? Demande je

Il me regarde puis un silence s'installe. Je me prend des raisins en attendant.

- hum...c'était la police. Me dit Kenny

- Pour maman ?

- Non, c'est mon cousin, lui et sa femme sont morts dans un accident en ville. La police m'a contacté pour dire que nous devons récupérer Mikasa.

Mon cerveau commence à enregistrer toutes les informations.

- Mikasa la petite qu'on a vu y'a pas très longtemps là ? Je demande donc.

- Oui.

Nous en discutons un peu plus avant de finalement décider de la récupérer. On a décidé qu'elle dorme avec moi car nous n'avons que 3 chambres et nous ne sommes pas prêts à aménager la chambre de maman.

— samedi 10 mars —

Cela fait presque une semaine que Mikasa est avec nous. C'est très dur car elle pleure presque tout le temps à cause de la mort de ses parents et elle est assez froide envers nous. Mais ce soir là, j'ai essayé à nouveau de la nourrir et cette fois-ci elle n'a pas boudé ou quoi que ce soit. Elle est beaucoup plus calme et se laisse faire. Je la change ensuite, nous avons récupéré pas mal d'argent que ses parents ont laissé pour elle pour bien plus tard que nous conservons. Nous avons également récupéré des objets et autre pour Mikasa. Je la pose dans mon lit et m'installe à mon bureau pour bosser un peu. Puis je sens une petite main se poser sur ma cuisse. C'est la petite Mikasa qui me demande, elle veut que je la porte alors je la prend et elle s'accroche à moi. Je finis de travailler puis m'endors dans mon lit avec elle. Nous passons tous les deux une bonne nuit.