Chapitre 12 - Flash

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Je me réveille en sueur, à bout de souffle. Kiran dort à poing fermés enfin je pense. Son torse se lève et s'abaisse régulièrement. Il n'est pas mort au moins. Je me redresse dans le lit sans trop bouger pour éviter de le réveiller mais ça ne fonctionne pas. Un grognement rauque sort de sa gorge. Je ne bouge plus et quand finalement, je le crois en train de retomber dans les bras d'Hypnos ; ses deux yeux s'ouvrent en grands. Il les pose sur moi et me sonde. Je n'y prête pas attention. Je récupère mon souffle. Je tâte la table de nuit pour allumer la lampe de chevet qui diffuse une lumière faible quand j'arrive enfin à trouver l'interrupteur. Kiran grogne encore mais j'en ai rien à carrer. Je me lève du lit un peu trop brusquement. Ma tête tourne légèrement, ce n'est pas agréable mais je tiens sur mes pieds. Je vais jusqu'à la porte mais Kiran m'arrête quand je pose ma main sur la clenche.

- Tu pars ?

- Je vais juste chercher de l'eau et un carnet. Je reviens.

Je murmure prince entre mes lèvres avant de sortir de la chambre. Une fois de l'autre côté, je me dirige aux escaliers. J'en profite et je m'arrête au salon pour voir si Darry y est toujours ; il dort comme une marmotte. Je ne fais pas de bruit en me glissant dehors. Il faut que je prenne l'air. J'ai l'impression que je vais noyer dans mes pensées et dans les flash back de mon adolescence qui remontent. L'air frais me brûle les poumons mais ça me provoque un bien fou. Je me laisse glisser contre la bais vitrée et profite de cette drogue totalement naturelle. Je reste ici seulement deux minutes et retourne à l'intérieur. Kiran se posera des questions et là, pour rien au monde je répondrai à une des ses interrogations.

Je m'arrête dans la cuisine et récupère une bouteille d'eau. Je retourne au troisième étage et pars dans ma chambre récupérer mon carnet. Je m'en sers pour écrire les flashs back récurant que mon cerveau m'envoie. Ça me permet de ne pas oublier. Plusieurs pages sont arrachées, d'autres sont griffonnées de mots, de nombres, de lieux. Tout sur ce carnet à une putain de signification et un putain passage de ma vie que je ne comprends pas, qu'il semblerait que j'ai vécu sans aucun souvenirs. Le carnet dans ma main, un stylo et ma bouteille d'eau, je retourne de l'autre côté du couloir. Kiran, n'a pas bougé du lit. Ses cheveux en batailles le rendent plutôt sexy tandis que quelques mèches rebelles tombent sur son front, pratiquement dans ses yeux. Je ferme la porte derrière moi et me repose dans le lit. Je pose la bouteille sur le table de chevet en bois brun. Mon dos se colle à la tête de lit. Je étends mes jambes sur le lit. Je ramasse le carnet et commence la lecture des dernières pages que j'ai griffonnés, il n'y a pas si longtemps. Je reconnais la situation. La même qui tourne en boucle depuis des mois. Le flash back me revient. Je ferme les yeux et le carnet tombe dans un bruit sourd au sol comme si je l'avais jeté.

La lumière revient mais je me sens faible, mal. Je ne vois rien, une simple lueur de bougie éclaire la pièce. Un bruit de chaîne qui tombe au sol me donne la gerbe. Ça recommence. La bile acide que mon estomac renferme, remonte et je vomis. Une personne rigole. Je n'aurais pas dû. Un coup de pied attérit dans ma nuque. Je m'effondre au sol. Ma peau est sale, recouverte de multiples ecchymoses, de marques et de cicatrices. On me tire les cheveux qui maintenant m'arrive dans le dos vu l'hygiène qu'on m'accorde. On ouvre la porte de ma cellue. L'inconnu me traîne dans un couloir mal éclairé où les lampes clignotes comme des sirènes de pompiers allumées. C'est sans arrêt, ça continue. Il me conduit dans une pièce miteuse. Un matelas gît par terre à côté d'un seau qui sert certainement à faire ses besoins. Une odeur de pisse et d'excrément se mélangent à une odeur de sang et de sueur. On me jette sur le matelas et on me bat. Un coup dans le ventre, un autre en pleine face. Je ne les compte plus. Une heure, deux heures, je ne sais pas combien de temps je reste ici à subir des coups. Pause. Ma tête bourdonne, je n'entends rien seulement le bruit d'une ruche où les abeilles ont décidé que mon crâne serait le meilleur endroit pour butiner continuellement. Ça continue.Mes yeux se fermes et ne s'ouvre pas pendant plusieurs jours. Trou noir. Je papillonne. Je suis toujours là sur le matelas miteux gris. Je me retourne. Une silhouette s'approche de moi. Elle s'accroupit et me chuchote à l'oreille un truc de je n'arrive pas à entendre. Une autre voix si mélange.

VandettaWhere stories live. Discover now