Lettre I

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J'ai encore besoin de t'écrire. J'en ai besoin parce que ça me fait toujours aussi mal et que j'ai besoin de te parler. Ça fait maintenant trois mois que tu n'es plus là et je n'y arrive pas. Je n'y arriverai jamais. Tous les soirs, je me couche avec la même douleur. Je la retrouve toujours intacte au réveil et ça me rend dingue. J'ai l'impression d'être dans une boucle dont je ne sortirai jamais. Je sais que ça t'énerverait de savoir dans quel état je me mets mais c'est plus fort que moi. 

Il y a des fois où je pars complètement en vrille et où je ne peux plus rien contrôler. Je crie, je me tire les cheveux, je me griffe. J'ai essayé d'aller voir une psychologue pour lui raconter ce qui s'était passé mais elle m'a juste dit que j'allais avoir besoin de temps... Comme si je ne le savais pas déjà. 

Je crois que la dépression s'installe et je ne sais pas comment remonter la pente. Il n'y a personne Tom. Personne pour voir à quel point je souffre. Personne qui comprend que chaque journée est plus dure que la précédente. Personne ne se rend compte de rien. Parfois, je me dis que ce serait plus simple de te rejoindre mais j'ai peur. J'ai peur et je n'ai pas le courage de le faire.

Si tu savais toutes les fois où je rêve de toi. On est là, ensemble, à se balader dans la forêt. On rigole de tout, de rien et je me réveille d'un coup avec cette boule au ventre qui me rappelle à quel point ma vie est merdique. Je pensais que ça s'arrangerait avec le temps mais c'est trop dur. Tout me fait penser à toi, tout et n'importe quoi. Je sais qu'il faudrait que je vende la maison mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas effacer les seules traces qu'il me reste de toi.

J'en ai marre. Je suis là comme une conne en train d'écrire et je n'arrive même pas à arrêter de pleurer. Si seulement quelqu'un pouvait me dire comment faire disparaître ce putain de vide. Je sais que tu voudrais que j'aille de l'avant, que je construise quelque chose avec quelqu'un d'autre mais j'en suis incapable. Je ne pourrai jamais retrouver quelqu'un comme toi. 

Parfois, ils te tuent à nouveau dans mes cauchemars. Je suis là, impuissante, en train de crier. Je hurle de toutes mes forces, je me débats mais je ne peux rien faire. Je t'entends hurler à la mort et ça me rend folle. Je t'ai laissé mourir seul et je n'ai rien fait. Je ne me le pardonnerai jamais Tom, jamais. 

Si tu savais à quel point j'aimerais te serrer dans mes bras une dernière fois, juste te dire à quel point je t'aime. Je t'aime tellement, tellement fort. Tu m'as tout donné. Ma vie n'aurait jamais eu de sens sans toi. Tu étais l'homme de ma vie. L'homme qui me faisait rire, l'homme qui m'écoutait râler, l'homme qui me réconfortait quand je n'allais pas bien. Tu étais le bon, le seul, mon homme rien qu'à moi.

Je n'ai plus la force d'écrire, je suis désolée. Je t'aime. 

NadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant