Lettre V

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Tom, je suis désolée mais je ne pouvais pas faire autrement. J'ai envoyé un message à Cédric. Je ne l'ai pas fait pour te faire chier ou pour transgresser quelconque règle. Je l'ai fait parce que j'en avais besoin. Il m'a dit qu'il ne savait rien mais je ne le crois pas. Je sais qu'il te couvre et qu'il y a quelque chose de bizarre. Tu m'avais dit que tu n'irais pas ! Tom, juste pourquoi ? Pourquoi t'y serais allé ? Je t'avais demandé une chose, une seule chose !

Je sais que Cédric joue au con avec moi, je le connais par cœur. Quand je lui posais des questions, il avait une tête bizarre. Tu sais son air gêné, comme la fois où il nous avait avoué qu'il revoyait Camille. J'ai eu beau pleurer toutes les larmes de mon corps, il n'a pas changé de disque. Je n'arrête pas d'y penser. Je crois qu'il ne se rend pas compte à quel point ce genre de truc me fait tourner en boucle. Je n'arrive pas à comprendre s'il se tait pour te protéger ou parce qu'il a merdé. Mais même, il n'aurait jamais merdé, il n'a jamais fait de truc tordu. Je comprends juste pas. Qu'est-ce que vous avez foutu ?  

Parfois, je me demande ce que j'aurais découvert si j'étais venue avec toi à Paris. Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu tenais tant à ce que je reste à la maison. Si tu savais à quel point je me suis faite chier. Tout ça pour rester une semaine de plus et ne jamais répondre ? S'il te plaît. À d'autres. 

En réalité, j'ai remarqué que c'est à partir de ce moment là que tu as commencé à être bizarre. Tu n'as jamais autant travaillé que pendant cette période et toi comme moi savons que ce n'est pas ton genre. Tu n'as jamais été comme ça, même avec moi. Tu étais tendu, distant, presque froid. Même quand on faisait l'amour, je sentais quelque chose d'étrange. Je te connais par cœur Tom, par cœur. On s'est toujours tout dit et depuis le début.  

De toute façon, c'est acté. Ce week-end, je vais voir Camille. Tant pis si c'est dangereux, c'est plus mon problème. Vous ne me laissez pas le choix. Tu sais mieux que personne que si il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est qu'on me cache des choses et là j'ai juste l'impression d'être une enfant qu'on doit protéger, qui ne sait pas se défendre et à qui on cache la vérité. Depuis quand j'ai besoin de protection ? Depuis quand je ne suis pas assez grande pour gérer ? Tu vas me dire que après tout ce qu'on a vécu je n'étais pas prête à encaisser tes conneries ?

Arrêtez de me prendre pour une conne. 

NadiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant