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Trois étoiles brillaient dans le ciel. La première était la plus grande, la plus brillante. Elle apparaissait comme si elle était toute proche, comme s'il était possible de la toucher du bout des doigts. Un halo de lumière claire l'enveloppait et la grandissait, elle n'était peut-être qu'une petite étoile en réalité, mais avec cette aura de lumière elle paraissait bien plus grande. La seconde étoile n'était qu'à quelques mètres vue de loin. Elle était plus petite, plus discrète, comme si elle cherchait à se fondre dans l'encre noire du ciel. Sa lumière était vive pourtant, tel un petit éclat de diamant qui attirerait tout de suite l'attention, ou comme l'éclat d'une perle qui resurgirait des flots après s'être perdue en mer. Et enfin, la dernière étoile était plus éloignée. Il était difficile de savoir si elle était plus grande ou plus petite que les précédentes. Elle était enveloppée d'un brouillard qui lui volait sa lumière, fantomatique, et se dissimulait peu à peu derrière la brume nocturne. Plus il la regardait, plus il se demandait si elle était vraiment là, ou s'il n'imaginait pas plutôt cette lueur passagère.
Les yeux de Kazutora étaient rivés depuis plusieurs minutes sur ces trois uniques couleurs dans le ciel. Allongé à même le sol de la chambre de son meilleur ami, la tête retournée pour regarder le ciel par la fenêtre, il contemplait ces trois petites lumières avec des yeux brillants. Il ne savait pas s'il s'agissait vraiment d'étoiles ou de planètes, ni même si elles appartenaient à une constellation. Peut-être que ce n'étaient que trois étoiles isolées, mais il les trouvait magnifiques. Il ne pouvait pas toujours voir les étoiles avec la pollution de la ville, et lorsqu'il pouvait les observer, il le faisait toujours avec émerveillement.
— Tu vois combien d'étoile, demanda le jeune homme sans détourner les yeux du ciel.
— Quatre, répondit son meilleur ami.
— Quatre ? Tu comptes la lune ?
— Celle derrière le nuage, les deux à droite, et toi.
Kazutora quitta les étoiles des yeux et tourna la tête vers Keisuke, qui était allongé juste à côté de lui. Keisuke avait déjà le visage tourné vers lui, il ne semblait même pas avoir jeté de coup d'œil à la fenêtre pour répondre à sa question. Il avait plutôt l'air occupé à contempler le visage de Kazutora, éclairé par la lumière argentée du clair de lune.
Kazutora sourit et secoua la tête.
— T'es bête.
— Je ne dis que la vérité. Tu sais Kazu, à chaque fois que je regarde les étoiles je cherche une constellation de cygne, comme dans Barbie Le Lac des Cygnes, avoua Keisuke en reportant son attention sur la fenêtre.
— Elle existe, mais je l'ai jamais vue.
— Je mourrai pas avant de l'avoir vue.
— J'espère que tu ne la verras jamais alors.
— T'espères que mon rêve ne se réalise pas, s'indigna Keisuke.
— J'espère juste ne jamais avoir à vivre sans toi.
— T'inquiète pas, ça risque pas d'arriver.
— Ça me rassure, dit Kazutora en relevant les yeux vers le ciel.
— Kazu, tu trouves pas que la lune est belle ce soir, demanda Keisuke d'un air rêveur.
Kazutora tourna les yeux vers la lune et la contempla un instant. Elle n'était presque pas visible, ce n'était qu'un mince croissant qui se dégageait à travers quelques nuages. Mais elle était belle, comme chaque nuit, elle brillait d'un bel éclat d'argent.
— Oui elle l'est. Tu me dis toujours qu'elle est belle, dit Kazutora d'un air pensif.
— Faut croire que j'ai un faible pour elle...
— Sûrement. C'est donc elle ta vraie âme sœur ?
— Bien sûr, on va même se marier, dit fièrement Keisuke.
— J'espère que vous serez heureux, dit Kazutora en riant.
— Évidemment qu'on le sera, s'exclama Keisuke en se redressant. Bon Zou ! Tu penses pas qu'on devrait s'habiller et allumer la lumière ?
Ce n'était pas une mauvaise idée. La chambre de Keisuke était plongée dans le noir, uniquement éclairée par la lumière nocturne qui passait à travers les fenêtres. Et Kazutora et Keisuke étaient tous les deux en peignoir, Kazutora ne portait même pas de sous-vêtements, et Keisuke ne devait pas en avoir non plus. Au départ, ils devaient se doucher et ensuite regarder un film, mais Kazutora s'était allongé par terre en attendant que son meilleur ami se douche, et celui-ci l'avait rejoint pour ne pas le déranger.
— T'as raison, dit Kazutora en se redressant.
Keisuke se leva et partit allumer la lumière, tandis que Kazutora remettait en place sa capuche aux oreilles de tigre, qui avait glissé lorsqu'il s'était allongé. Il attrapa ensuite la tablette de son meilleur ami, qui se déverrouilla automatiquement lorsqu'elle reconnut son visage, et regarda les différents films qu'il leur restait à voir.
— On regarde quoi, questionna-t-il d'un air dubitatif.
— Ben un Barbie, s'exclama Keisuke en ouvrant un placard pour attraper des produits de soin capillaire.
— Mais lequel ?
— Hmm... L'Île au Trésor ?
— Non il est bof. La Magie des Perles ?
— Oh non c'est nul. Cœur de Princesses ?
— Oh oui ! C'est l'un de mes préférés, dit joyeusement Kazutora.
— C'est clairement l'un des meilleurs, répondit son meilleur ami en s'asseyant à ses côtés. Zou t'es trop mignon avec ta capuche.
— Toi aussi t'es mignon comme ça, dit Kazutora en regardant la capuche oreilles de chat que portait Keisuke.
— Je suis toujours mignon.
— Oui bien sûr.
Kazutora place la tablette sur le sol, à une distance raisonnable de lui, et s'assit sagement en tailleur. Keisuke vint se mettre à genoux derrière lui, il baissa sa capuche tigre et commença à délicatement démêler ses cheveux avec un peigne. Kazutora le laissa faire, il avait l'habitude d'être la tête à coiffer de Keisuke. Keisuke adorait le coiffer, à chaque fois qu'ils dormaient ensemble il prenait soin de ses cheveux. Kazutora trouvait ça plutôt amusant, et c'était mignon de voir Keisuke prendre autant de plaisir à s'occuper des cheveux de quelqu'un.
Il commença par démêler ses cheveux mouillés, puis il appliqua soigneusement une crème sur chaque mèche, avant de serrer ses cheveux dans ses mains et de les remonter contre son crâne. Kazutora n'avait aucune idée de ce qu'il faisait, mais il ne risquait pas de se plaindre, il adorait que Keisuke prenne soin de lui.
— T'as les cheveux frisés au naturel, c'est trop beau, dit Keisuke en caressant sa tête pour la masser.
— Non c'est moche, j'ai l'impression d'avoir mis mes cheveux dans un gaufrier.
— N'importe quoi. D'ailleurs tes cheveux t'arrivent sur la nuque là, tu veux les couper ?
— Je sais pas, tu me trouves comment ?
— Je trouve sexy comme ça.
— Ah... Alors je reste comme ça, dit Kazutora en rougissant légèrement.
— Après moi je te trouve toujours sexy, dit Keisuke avec amusement.
— Je comprendrais jamais pourquoi.
— Ça c'est parce que t'es aveugle.
Kazutora ne sut quoi répondre et il croisa les bras sur sa poitrine. Il vit Keisuke sourire doucement dans le reflet de l'écran, tandis qu'il continuait de s'occuper de ses cheveux. Il finit par attraper de fines mèches et de commencer à les coiffer pour faire de minuscules tresses dispersées dans ses cheveux. Sans même s'en rendre compte, Kazutora gardait son regard rivé sur lui, ses yeux dorés le suivaient sans voir le film qui défilait sur l'écran, et peu à peu, la bande son s'estompait à ses oreilles.
Keisuke était toujours très concentré lorsqu'il coiffait les cheveux de quelqu'un. Son visage prenait une expression impassible, ses sourcils sombres se fronçaient très légèrement alors que sa mâchoire se contractait. Il s'occupait minutieusement de chaque mèche, faisait en sorte qu'aucun cheveu rebelle ne s'échappe des tresses, il n'utilisait même pas d'élastique pour attacher ses cheveux, pour ne pas les abîmer. Il laissait les tresses pendre sans les attacher, de toute façon les cheveux de Kazutora étaient mouillés alors ils ne glissaient pas et ne se défaisaient pas.
Kazutora baissa ses yeux sur les mains de son ami, incapable de détourner le regard. Ses doigts paraissaient bien plus fins et délicats que d'habitude lorsqu'il les faisait danser dans ses cheveux... L'une de ses manches de peignoir tombait sur son coude, laissant voir son avant-bras dénudé. Trois longues cicatrices couraient sur sa peau blanche, sur lesquelles de petites étoiles étaient dessinées. Le jeune homme détourna le regard avec tristesse. Keisuke avait beau dire ce qu'il voulait, il se sentirait toujours responsable de ses cicatrices, il avait presque l'impression de lui avoir fait lui-même. Keisuke ne se serait jamais fait cela si Kazutora n'allait pas mal, c'était de sa faute...
— J'ai fini, dit fièrement Keisuke avant d'embrasser le sommet de sa tête. T'es tout joli.
— Merci, dit Kazutora avec un petit sourire.
Keisuke lui remit sa capuche pour lui tenir chaud, puis il s'assit derrière lui et le tira entre ses jambes. Il le fit s'adosser contre son torse, l'entourant de ses bras comme si de rien était, et posa sa tête contre la sienne. Kazutora sentit une délicate teinte rouge prendre possession de ses joues et s'étaler sur son visage, alors qu'une agréable chaleur se répandait dans son corps. Ce n'était peut-être pas une très bonne idée de se coller ainsi l'un à l'autre...
Kazutora avait toujours été très proche physiquement de Keisuke, même lorsqu'ils étaient en couple, et il ne pouvait pas nier que son contact avait toujours eu un... Certain effet sur lui, mais en ce moment c'était pire que tout. Maintenant qu'il acceptait ce qu'il ressentait et qu'il s'avouait son amour pour son meilleur ami, il devenait très difficile de faire comme si de rien n'était à ses côtés. D'autant plus que Keisuke était vraiment très tactile avec lui, il l'embrassait toujours et il le prenait beaucoup dans ses bras, et Kazutora peinait à lui résister. Comment pouvait-il rester de marbre lorsque celui qu'il aimait le serrait contre son cœur ? C'était impossible...
Senju et Hanma n'arrêtaient pas de lui dire qu'il devait en parler à Keisuke, mais Kazutora avait trop peur de tout gâcher entre eux. Certes, Keisuke était célibataire depuis un bon moment maintenant, et puis Chifuyu devait être avec Ryûsei. Mais Keisuke devait prendre du temps pour lui, il pensait toujours aux autres avant de penser à lui, et il avait déjà tellement souffert avec lui... Il n'avait peut-être pas choisi qui il voulait dans sa vie, et si Kazutora commençait à lui dire qu'il l'aimait, il risquait d'être influencé par ses sentiments et il voudra être avec lui. Kazutora ne pouvait pas lui imposer ses sentiments...
Le jeune homme posa timidement ses mains sur les avant-bras de son meilleur ami, qui étaient croisés sur sa poitrine, et se recroquevilla contre lui. Il était capable de cacher ses sentiments pendant des années, mais il ne voulait pas que Keisuke aime quelqu'un d'autre... Et puis Senju et Hanma le tueraient s'il ne se bougeait pas pour sortir avec lui. Et Rindo et Sanzu aussi. Non pas que ça le dérangerait mais... Il aimerait bien vivre pour être avec Keisuke.
Kazutora saisit l'avant-bras blessé de son meilleur ami et caressa doucement ses cicatrices.
— Kei..., commença-t-il d'une voix hésitante. Comment tu vas ?
— Ça va, répondit Keisuke sans comprendre. Tu te sens mal ?!
— Non je voulais dire... Tu te sens bien en ce moment ? T'es moins anxieux ?
— Oh, oui je vais beaucoup mieux !
— T'es sûr ? T'es plus dépendant de moi ?
— Je pense pas, j'arrive à faire le tri maintenant. Avant à chaque fois que je pensais à ça et à ce que je ressentais pour toi, je me mettais à paniquer et je devenais incapable de réfléchir. Mais là je peux y penser calmement, et comme j'accepte tout ce que je ressens et que je suis sorti de mon déni phénoménal, ça va mieux.
— Vraiment, demanda Kazutora avec inquiétude.
— Oui, je me sens vraiment bien, dit Keisuke en caressant son épaule de sa main libre. Surtout quand t'es dans mes bras.
Kazutora sourit et rougit légèrement.
— Et... t'as fait un choix ? Enfin tu sais qui tu veux dans ta vie ?
— Oui je le sais, dit Keisuke avec un sourire.
— Vraiment ? T'en es sûr ?
— Oui, je suis totalement sûr de ce que je veux.
— T'as pas peur de... Enfin que ça fasse comme avec Chifuyu ?
— Non, je sais que là ça sera le bon.
   — Donc t'aime quelqu'un ?
   — Oui, et je suis sûr de ce que je ressens.
   — Et quoique je dise, ça te fera pas changer d'avis, demanda Kazutora en fronçant les sourcils.
   — Je changerais pas d'avis.
   — Tu le promets ?
   — Oui, c'est promis, assura Keisuke.
   Kazutora acquiesça silencieusement et réfléchit un instant. Il posa son menton sur le bras de Keisuke, le regard perdu dans le vide, et resta muet quelques secondes. Keisuke dut comprendre qu'il était en pleine réflexion car il ne chercha pas à relancer la conversation. Il se contenta de tenir le jeune homme contre lui, un bras entourant sa poitrine, avec le bout de ses doigts posés sur son épaule pour la caresser doucement, et son autre bras posé sur son ventre.
   Si Keisuke était sûr de ce qu'il voulait, peut-être que Kazutora ne l'embrouillerait pas avec ses sentiments... Mais comment lui dire ? Il ne voulait pas le mettre mal à l'aise, ni briser leur amitié. Si Keisuke ne l'aimait pas en retour, ça allait devenir gênant entre eux, ce ne serait plus comme avant... Et puis par où commencer ? Kazutora ne se voyait pas lui faire une déclaration comme ça, ça le mettrait sûrement mal à l'aise et ce serait étrange. Comment faire ?
   — Tu... tu vas nous dire qui est-ce que t'as choisi, demanda le jeune homme à voix basse.
   — T'as pas une petite idée, demanda Keisuke d'un air amusé.
   — Non ?
   — Hmm je sais pas si je vais le dire tout de suite, faut que je trouve le courage de le faire.
   — Ok... Moi il faut que je te dise quelque chose, dit Kazutora d'un ton mal assuré.
   — Quoi ?
   — Je... En fait ça fait un moment que je suis plus avec Senju.
   — Hein, s'exclama Keisuke sans comprendre. Pourquoi ?!
   — On est plus amoureux, expliqua Kazutora en haussant les épaules.
   Keisuke le lâcha et l'écarta de lui pour le tourner et le dévisagea sans comprendre. Kazutora se redressa à contrecœur et se força à soutenir son regard.
   — Ça fait trois semaines, je voulais pas te le dire pour pas influencer tes sentiments. C'était d'un commun accord, ça faisait un moment qu'on était plus amoureux. J'aime toujours beaucoup Senju, c'est ma meilleure amie, mais je l'aime juste de façon platonique, et c'est pareil pour elle. On se comportait même plus comme un couple, c'est pour ça qu'elle était pas jalouse par rapport à nous deux ou au Rinzu.
   — Oh... alors tout va bien, demanda Keisuke d'un air perplexe.
   — Oui.
   — Mais où tu vas aller ?!
   — Je peux rester chez Senju, je dors dans la chambre de Sanzu. Ça l'arrange puisqu'elle aime pas trop vivre seule.
   — Ok... Et avec le Rinzu ?!
   — C'est... J'ai plus très envie d'aller avec eux depuis un moment, on s'est pas touché depuis des mois, expliqua Kazutora avec gêne.
   — Donc t'es cent pour cent célibataire, s'exclama Keisuke avec excitation.
   — Oui c'est ça...
   Kazutora regarda longuement son meilleur ami sans savoir quoi ajouter. Keisuke le dévisageait toujours, ses yeux sombres brillaient d'une étrange lueur, et ils ne semblaient plus pouvoir se détacher de ceux de Kazutora. Keisuke le regardait avec bien trop d'intensité pour que Kazutora y reste indifférent, son corps se réchauffait sans qu'il ne puisse l'en empêcher, si bien qu'il avait l'impression que la pièce elle-même se réchauffait. Il ne pouvait pas rester dans cette situation, résister au regard de son meilleur ami devenait bien trop difficile. Et si Keisuke continuait de lui poser des questions, il risquait de finir par lui demander ce qu'il ressentait et... Kazutora ne pourrait pas lui cacher ses sentiments, Keisuke le connaissait trop bien pour voir s'il mentait ou non.
   Kazutora se força à détourner le regard pour briser leur lien visuel et tritura ses doigts pour essayer de se calmer.
   — Et tu vas bien, finit par demander Keisuke en posant sa main sur les siennes pour qu'il ne se griffe pas. T'es plus heureux comme ça ?
   — Oui, je suis plutôt heureux...
   — Si t'es heureux, je le suis aussi, dit alors Keisuke en lui tendant ses bras.
   Kazutora sourit, soulagé qu'il n'insiste pas plus, et se remit dos à lui. Il se blottit contre lui, laissant Keisuke l'entourer de ses bras au niveau de sa poitrine, et Keisuke en profita pour embrasser sa tête à travers sa capuche. Il déposa plusieurs baisers sur sa tête, se rapprochant progressivement de son visage, alors que ses bras se resserraient autour de Kazutora. Un sourire se dessinait sur les lèvres du jeune homme sans qu'il ne puisse s'en empêcher, et Keisuke finit par décaler sa capuche pour embrasser sa tempe. Il ralentit le rythme pour déposer de plus en plus lentement ses lèvres sur lui, ce qui fit rougir Kazutora.
Son cœur battait déjà bien trop vite, comme pris dans une course effrénée, il tambourinait si fort contre sa poitrine que Keisuke devait l'entendre. Sa peau était devenue si chaude qu'elle devait le brûler, comme si le soleil l'avait embrasée, et son corps se tendait. Kazutora se mordit la lèvre et tourna légèrement la tête lorsque Keisuke commença à embrasser son cou. Il respira lentement, ses yeux rivés sur les étoiles commençaient à se voiler, ses cuisses se frottaient l'une contre l'autre sans qu'il ne s'en rende compte, et ses mains tenaient de plus en plus fort les avants-bras de Keisuke.
Il partait déjà vers les étoiles, les baisers de Keisuke l'emportaient ailleurs, il ne parvenait plus à réfléchir. Il ne se demandait pas pourquoi Keisuke l'embrassait ainsi, il arrivait à peine à se souvenir qu'il devait résister.
Mais Kazutora ne voulait plus qu'une chose, que Keisuke embrasse tout son corps... Et Keisuke semblait l'avoir bien compris.
— Kazutora, t'es brûlant, murmura Keisuke tout près de son oreille. Tu dois avoir chaud avec ton peignoir...
— Kei... Continue de m'embrasser...
— Je veux t'embrasser ailleurs que dans le cou, dit Keisuke avant de mordiller son lobe.
— Embrasse-moi là où t'en as envie, répondit Kazutora en papillonnant des yeux, peinant à rester pleinement conscient.
— ... Même entre les jambes, demanda Keisuke dans un souffle.
Surtout entre les jambes...
Une nuée de papillons s'envola dans le ventre de Kazutora et le rouge lui monta immédiatement aux joues. Ça devrait être interdit de produire un tel effet à quelqu'un, comment est-ce que Kazutora pouvait rester indifférent ? La voix grave de Keisuke, son chuchotement qui le faisait frissonner, ses mains qui s'étaient posées sur sa poitrine et la tenaient, ses baisers qui électrisaient sa peau... Sans parler du regard brûlant que Kazutora sentait sur lui, ni de la bosse qu'il commençait à sentir contre ses reins... Tout avait raison de lui, il ne pouvait plus mentir à Keisuke.
   Kazutora ignora la chaleur qui envahissait son corps et mit en pause le film qu'ils regardaient. Il s'écarta de Keisuke, s'arrachant à son étreinte, le cœur battant à toute allure, et se retourna pour être à genoux face à lui. Il baissa leur capuche, et plongea son regard dans celui de son meilleur ami. Il ne s'était pas trompé, Keisuke le fixait bien avec des yeux brûlants et plein de désir, et ce simple regard suffisait à enflammer son corps. Il voulait que Keisuke continue de le regarder ainsi, de le désirer ardemment, de l'embrasser avec sensualité. Il voulait qu'il embrasse son corps, ses lèvres, sa poitrine, son ventre, qu'il lui fasse perdre la raison, qu'il fasse renaître en lui tous les souvenirs qu'il avait enfouis...
Sans quitter son meilleur ami des yeux, Kazutora dénoua lentement son peignoir, les mains tremblantes, avant de l'ouvrir. Le doux coton du vêtement glissa sur lui, il caressa ses bras et ses hanches dénudées, et tomba délicatement autour de lui, révélant chaque forme de son corps.
   À leur tour, les joues de Keisuke se teintèrent de rouge, alors que ses yeux parcouraient le corps nu de Kazutora. Il ne le cachait pas, ses iris brillants d'excitation se posaient sur chaque partie de lui, ils le dévisageaient, comme si c'était la plus belle chose qu'ils n'aient jamais vue. Il était bien trop proche de lui, son corps n'était qu'à quelques centimètres du sien, et il se rapprochait de plus en plus, aimanté par lui. Kazutora avait l'impression qu'il le touchait de son regard, que ses yeux caressaient son corps à force de passer et repasser sur sa poitrine, de descendre le long de son ventre, avant de se fixer entre ses jambes. Keisuke ne l'avait jamais regardé avec si peu de retenue, Kazutora avait presque l'impression que son regard avait quelque chose de sexuel.
   C'était la première fois depuis un long moment que Kazutora se retrouvait nu de cette manière devant Keisuke. À présent, il n'était plus possible de reculer.
Prenant son courage à deux mains, il s'approcha un peu plus de Keisuke, essaya de ne pas paraître trop gêné, et monta à califourchon sur lui. Keisuke le laissa faire et rougit davantage, il posa machinalement ses mains sur ses hanches et le tira lui-même contre lui, le faisant s'asseoir sur la bosse de son peignoir. Kazutora rougit encore plus, si c'était possible, et posa doucement ses mains sur le visage de Keisuke.
— Tu peux m'embrasser où tu le veux... Je veux plus que tes baisers sur mon corps..., murmura-t-il d'une voix tremblante de désir.
— Tu sais que tu vas pas dormir de la nuit, demanda Keisuke avec un petit sourire.
   Kazutora approcha son visage de celui de Keisuke, ses joues les brûlaient de plus en plus et sa tête commençait déjà à tourner à cause de l'excitation, mais il se força à garder un minimum de lucidité. Il s'arrêta à seulement quelques centimètres de ses lèvres, les yeux rivés sur elles, et expira doucement. Son souffle se mêla à celui de Keisuke et caressa son visage, et Kazutora resta un moment figé, séparé des lèvres de Keisuke par un infime espace.
   Elles l'attiraient tellement qu'il ne parvenait plus à penser à autre chose. Elles étaient rouges, bombées, dépourvues de toute cicatrice, et elles semblaient si chaudes... Kazutora mourait d'envie de les sentir contre lui, qu'elles dévorent son corps et le marque de taches de couleur, qu'elles s'emparent de sa bouche et lui volent chacune de ses respirations. La tentation était si forte qu'elle en devenait dangereuse, les deux jeunes hommes respiraient de plus en plus fort, comme s'ils étaient déjà en plein effort, et leurs lèvres continuaient de se résister en se repoussant difficilement. Keisuke serrait de plus en plus Kazutora contre lui, il écrasait son ventre contre le sien et le rapprochait sans cesse de lui, et ses doigts, posés aux creux de ses reins, menaçaient de tomber sur ses fesses.
   Kazutora glissa ses mains derrière la nuque de Keisuke.
— Fais-moi l'amour toute la nuit, murmura-t-il tout près de ses lèvres.
   Un petit sourire eut le temps de se dessiner sur la bouche de Keisuke, un dernier soupir s'échoua sur le visage de Kazutora, avant que Keisuke ne fonde sur ses lèvres. Une puissante décharge électrique traversa le cœur de Kazutora à l'instant même où leurs lèvres se rencontrèrent, et il répondit immédiatement à son baiser. Ses lèvres se plaquèrent contre celles de Keisuke avec sauvagerie, il l'embrassa avec fougue, excitation. C'était comme s'il avait dû résister à la tentation des baisers de Keisuke depuis des années, comme s'il avait été forcé d'attendre tout près de ses lèvres pour pouvoir enfin les toucher. Il avait rêvé ce baiser, il l'avait imaginé de mille façons, et à chaque fois il avait senti son corps se réchauffer. Mais il n'aurait jamais imaginé que ce baiser puisse être si passionné, et qu'il enflammerait son être de cette manière.
   Keisuke lâcha brièvement Kazutora, il s'empressa de dénouer à son tour son peignoir pour être nu contre lui, et le laissa tomber au sol, sous lui. Il souleva ensuite Kazutora en le tenant par les fesses, et le reposa sur son ventre, de manière à ce que son entrejambe puisse se frotter contre lui. Kazutora se laissa faire et posa une main sur la poitrine de Keisuke. Elle était chaude, tout comme ses lèvres. Ils ne pouvaient plus se détacher l'un de l'autre, Kazutora était à bout de souffle mais il ne parvenait pas à mettre fin à leur baiser. Sa langue dansait avec celle de Keisuke sur un rythme endiablé, leurs lèvres se caressaient, se frottaient, se séparaient et se retrouvaient aussitôt. Ils ne pouvaient plus respirer que par l'air qu'ils se transmettaient, ils devenaient incapables de s'écarter l'un de l'autre.
   Kazutora avait tellement rêvé de ce baiser qu'il ne pouvait pas se résoudre à y mettre fin. Il embrassait Keisuke, ce n'était pas un rêve. Keisuke était bien en train de l'embrasser langoureusement, il le tenait nu dans ses bras et le touchait sans plus aucune retenue. Kazutora ne délirait pas, c'était bien la réalité. Et c'était la plus belle réalité qui pouvait exister. Les baisers de Keisuke étaient divins, redécouvrir son corps après tant d'années loin de lui était magique, et Kazutora le touchait comme s'il posait ses mains sur lui pour la première fois. Il voulait réapprendre à le caresser, à faire le contour de ses muscles de ses doigts, à sentir son cœur battre contre sa paume.
   — Je peux te préparer, murmura Keisuke en mordant doucement ses lèvres.
   Kazutora poussa un soupir de plaisir et acquiesça. Keisuke le lâcha d'une main et se pencha pour attraper quelque chose sous son lit, puis il sortit un tube de lubrifiant et un préservatif. Kazutora se détacha à contrecœur de ses lèvres et le regarda avec gêne.
   — J'ai plus l'habitude...
   — Ah oui ? Alors tu le faisais vraiment plus avec Rindo et Sanzu, demanda Keisuke en faisant couler du lubrifiant sur ses doigts, en souriant avec fierté.
   — Non, c'était de toi que j'avais envie... Vas-y doucement au début...
   — Je ne te ferai pas de mal, promit Keisuke en reposant ses mains sur ses fesses.
   Kazutora sourit et baissa les yeux avec gêne. Keisuke caressa un instant son entrée, le faisant déjà tressaillir de plaisir, avant de faire doucement entrer un doigt en lui. Kazutora soupira de plaisir et laissa tomber son front contre celui de Keisuke. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus eu de relation avec un homme qu'il avait presque oublié comment était la sensation de pénétration. Ce n'était pas douloureux, pour l'instant du moins. C'était étrange, sentir un corps en soit était vraiment particulier, mais que c'était tellement excitant... Kazutora se contractait, il se resserrait autour du doigt qui le pénétrait et l'empêchait de se retirer, et chaque mouvement lui procurait une sensation de bien-être. Keisuke ne tarda pas à entrer en lui deux nouveaux doigts, le faisant presque pousser un gémissement de plaisir.
Kazutora se mordit la lèvre avec plaisir, il s'accrocha un peu plus à Keisuke et écarta les jambes en se cambrant. Keisuke bougeait lentement ses doigts pour le mettre à l'aise, il prenait son temps, il le pénétrait avec une douceur rassurante, en découvrant avec retenue son intériorité. Il ne le brusquait pas, sa main libre se baladait sur sa fesse en suivant sa courbe, elle remontait dans le creux de ses reins et en profitait pour le presser contre lui, avant de poursuivre son chemin vers sa nuque. Elle longeait sa colonne vertébrale de bas en haut, effleurait ses grains de beauté, sa paume volant près de sa peau, avant que sa main ne se repose sur sa fesse et la serre. Si sa main gauche faisait preuve de douceur, sa main droite devenait de plus en plus brute. Ses doigts s'éloignaient en lui et s'ouvraient, Keisuke lui donnait de petits coups secs et répétitifs, il avait même l'air d'avoir déjà trouvé le point sensible de Kazutora et de l'éviter soigneusement.
Kazutora était partagé entre la douceur et l'excitation dont il faisait preuve. La délicate passion de Keisuke lui faisait tourner la tête, il n'arrivait décidément plus à réfléchir. Il avait beau ne plus avoir de vêtements, il mourait de chaud, comme s'il était en plein soleil et que l'air était lourd. Le souffle chaud de Keisuke, qui s'écrasait sur son visage, lui donnait l'impression d'être dans un sauna, et son corps tendu ne cessait de réclamer les caresses de son meilleur ami. Bon sang, qu'attendait-il pour le faire sien...
Keisuke sembla soudain entendre la pensée de Kazutora, car il le souleva par les hanches et enfila un préservatif.
— T'en as toujours envie, demanda-t-il en lui lançant un regard brûlant.
— Oui, répondit le jeune homme avec un regard implorant.
Keisuke sourit et entra alors doucement en lui. Kazutora fronça les sourcils de plaisir et ouvrit la bouche sans parvenir à parler. Il s'agrippa désespérément à son cou, et poussa un long soupir de bien-être. Les lèvres de Keisuke se posèrent sur les siennes pour lui voler un baiser, avant de venir découvrir le goût de sa gorge et d'embrasser lentement son tatouage. Il passa sa langue sur les lignes d'encre de son cou, au moment même où il se mettait à bouger en lui, et Kazutora poussa un premier gémissement. Ce gémissement dû satisfaire Keisuke car il sourit contre sa peau, et entra plus profondément en lui. Ce n'était plus douloureux, la sensation était un peu désagréable, mais elle se dissipait rapidement, effacée par le plaisir qui montait en Kazutora. Il suffit que Keisuke l'embrasse de nouveau avec fougue pour que Kazutora perde complètement la raison, et oublie la désagréable sensation de la pénétration.
Un baiser en entraînait un autre, puis un autre, et encore un autre, leurs lèvres étaient scellées, liées à jamais, incapables de se détacher. Leur bouche brûlait l'une contre l'autre, leur langue dansait ensemble et mêlait leur salive, leur souffle saccadé se mélangeait et réchauffait leur visage. L'air que Keisuke expirait sur la bouche de Kaztora était si chaud qu'une flamme devait brûler dans sa bouche, son corps même devait être couvert de braise tant sa température était haute, chaque caresse contre lui brûlait Kazutora. Une fine couche de transpiration couvrait leur corps, Kazutora sentait même des gouttes de sueur tomber au creux de ses reins, et la température de la pièce avait tellement monté que de la buée était apparue sur les vitres.
Kazutora finit par se séparer de Keisuke pour reprendre son souffle, et en profita pour baisser davantage ses hanches. Il sentit son entrejambe durci s'enfoncer en lui et lui faire écarter les jambes, il ouvrit grand la bouche, le souffle coupé, et un gémissement tremblant s'échappa de ses lèvres.
— Kazu..., gémit Keisuke en lui donnant un petit coup de reins.
— Encore..., souffla le jeune homme en se mouvant contre lui.
— Dis-moi des choses excitantes, supplia Keisuke en répétant ses mouvements.
Kazutora rougit un peu plus, et essaya de faire fonctionner son cerveau pour trouver quelque chose d'excitant à dire. Mais il n'arrivait pas à parler, il haletait et peinait à retrouver un souffle normal, rien ne lui venait à l'esprit. Il n'arrivait plus à penser à autre chose qu'à Keisuke, à son corps qui dansait contre le sien, son regard hypnotisant qui le faisait fondre dans ses bras, ses lèvres qui baisaient sa gorge avec sauvagerie, sa langue qui titillait ses lobes, sa poitrine qui se frottait contre la sienne, ses mains qui se refermaient sur ses fesses avec excitation. Et ses hanches qui se soulevaient contre lui, le faisant monter et descendre contre son torse de plus en plus vite, son entrejambe qui le possédait un peu plus à chaque instant, qui le pénétrait avec puissance... Kazutora ne pouvait plus penser qu'à cela, toutes pensées avaient disparu de son esprit.
— Touche-moi, murmura alors Kazutora d'une voix essoufflée.
Keisuke répondit par un coup de reins qui lui fit pousser un gémissement aigu, avant de poser sa main sur son entrejambe et de commencer à faire des va-et-vient dessus.
— Encore..., chuchota-t-il tout près de son oreille.
Un frisson parcourut le corps de Kazutora lorsqu'il entendit la voix grave de Keisuke tout près de son oreille. Il se cambra machinalement contre lui et baissa les yeux sur sa main. Il s'était rarement senti aussi bien, tout son corps était durci par le plaisir, même sa poitrine... Il n'allait plus tenir très longtemps...
— Fais-moi crier Keisuke, gémit Kazutora d'une voix tremblante de plaisir.
— Oui...
— Vas-y plus fort... je veux plus pouvoir marcher...
— Oui...
Kazutora prit le visage de Keisuke entre ses mains et le releva en face du sien, il s'approcha tout près de ses lèvres, jusqu'à les frôler, et murmura alors la plus grosse obscénité qui lui passa par l'esprit. Keisuke répondit encore par un puissant coup de reins et accéléra ses va-et-vient. Kazutora gémit de plaisir et suivit sa cadence en faisant onduler son bassin sur le sien, et continua de susurrer contre les lèvres de Keisuke tout ce qui lui venait à l'esprit. Leur rythme devenait effréné, leur corps suivait une danse endiablée et ne ralentissait plus, chaque coup de reins faisait trembler Kazutora et l'électrisait, il n'avait plus aucun contrôle sur son corps. Mais Keisuke toucha soudain son point le plus sensible, et une violente décharge le traversa.
Keisuke se mit à marteler sa prostate sans répit, et Kazutora ne put que se paralyser de plaisir, la bouche désespérément ouverte pour chercher de l'air. Il n'avait jamais ressenti cela, c'était bien plus fort que d'habitude, son plaisir était si grand que s'en était presque douloureux. Son entrejambe le brûlait, tout comme le bas de son corps. Il avait l'impression de prendre feu, que sa peau se couvrait de flammes qui léchaient le corps de Keisuke. Elle était sur le point de fondre et de laisser son sang bouillant se déverser sur lui, et plus Keisuke le prenait, plus le plaisir le possédait entièrement, réduisant son corps à un brasier.
— Ça me brûle, gémit Kazutora en s'accrochant à la nuque de Keisuke.
— B-Bouge pas !
   — Oui ! Oui !
Keisuke le serra avec force contre lui et roua sa prostate de coups, en bougeant à toute vitesse sa main sur son entrejambe. Kazutora se figea dans ses bras, son visage à quelques centimètres du sien, et sentit son plaisir monter à son paroxysme. Ses gémissements se mêlèrent à ceux de Keisuke, leurs cris de plaisir s'élevèrent dans le silence de la pièce, jusqu'à ce que Kazutora se vide soudainement sur le ventre de Keisuke, et qu'un délicieux orgasme l'immobilise définitivement.
Kazutora mit un bon moment avant de retrouver ses esprits. Son cœur battait si vite qu'il risquait d'exploser, sa tête tournait encore de plaisir, et ses poumons se gonflaient précipitamment. La sensation de brûlure qui l'avait envahi disparue immédiatement après son orgasme, et son corps put enfin se détendre. Le jeune homme rouvrit lentement les yeux, essoufflé, et vit que Keisuke revenait aussi à la réalité. Il se retira de lui et enleva son préservatif pour le jeter négligemment dans sa poubelle. Avait-il lui aussi ressenti une brûlure de plaisir en lui ? Est-ce que c'était normal ? Avait-il aimé ça autant que Kazutora ? Ses joues étaient toutes rouges, sa poitrine était gonflée et ses yeux aussi étaient brumeux... Il avait l'air d'avoir aimé...
Ils venaient de coucher ensemble. Keisuke venait de lui faire l'amour. Il lui avait vraiment fait l'amour. Ils avaient couché ensemble ! Kazutora rougit violemment en réalisant cela, il lâcha aussitôt Keisuke et le regarda avec gêne. Oh non, il s'était vraiment lâché là ! Il avait dit tellement d'obscénités... Il n'aurait jamais pensé pouvoir dire tout cela, qu'est-ce qui lui avait pris ?!
— Je... T'as aimé..., demanda-t-il timidement.
Keisuke battit des paupières, sûrement pour revenir à lui, et fixa Kazutora.
— J'ai eu l'orgasme de ma vie, dit-il d'un air rêveur. Et toi ?
Kazutora acquiesça vivement.
— Ça m'a même brûlé... J'avais jamais ressenti ça...
— T'as jamais eu d'orgasme, demanda Keisuke en souriant.
— Si... mais pas aussi fort... La plupart du temps, j'ose pas trop me lâcher, ou alors je faisais plus attention à Senju pour être sûr de lui faire plaisir, alors... Je jouissais mais j'avais pas toujours d'orgasme...
— Je vais remédier à ça alors, sourit Keisuke en caressant son visage. Enfin, si t'en as envie.
— Oui. Kei... Je suis pas la personne la plus démonstrative au monde, et je suis pas toujours très joyeux... Je sais que je t'ai déjà fait beaucoup de mal, j'ai toujours tout gâché entre nous, je t'ai repoussé, je me suis forcé à t'oublier et je t'ai forcé à partir vers d'autres personnes... Et ensuite j'ai gâché ton couple et j'ai même pas assumé de faire ça...
— Kazu tu-
— Attends, laisse-moi finir, dit Kazutora en posant ses mains sur sa poitrine pour le calmer. Je sais que je suis pas la meilleure personne au monde, et que tu pourrais vivre une relation beaucoup plus simple avec quelqu'un d'autre... Mais... Je suis amoureux de toi... Je t'aime et... Même si je sais que ça fait vraiment cliché, j'ai jamais vraiment pu passer à autre chose moi aussi... J'ai enfoui tous mes sentiments pour te protéger, j'ai toujours été persuadé que je te ferais du mal et aujourd'hui encore, j'ai du mal à avoir confiance en moi pour te rendre heureux... Mais aujourd'hui je me rends compte que je peux plus vivre avec d'autres personnes, je veux juste être avec toi. Il est temps que j'assume mes sentiments, parce que je ne veux plus te regarder aimer quelqu'un d'autre, je veux plus être loin de toi, ni avoir peur de te dire que je t'aime. Je t'aime et je veux continuer de vivre pour toi, moi aussi je veux te rendre heureux, te procurer du bonheur, partager ta vie, tes rêves, ton avenir... Alors... Si t'en as envie... Est-ce tu voudrais qu'on soit... Qu'on soit ensemble... ?
Kazutora se tut et regarda Keisuke avec inquiétude, le cœur battant. Keisuke le dévisageait avec des yeux brillants, ses mains posées sur sa taille avaient commencé à le caresser délicatement pour le rassurer, et un petit sourire étiraient ses lèvres.
— Kazutora t'es l'homme de ma vie, évidemment que je veux qu'on soit ensemble, dit Keisuke en caressant son visage.
— C'est vrai ? Tu veux vraiment qu'on soit ensemble ?
— Kazu, je suis dingue de toi, il n'y a qu'avec toi que je veux être.
— Mais t'es... T'es sûr, demanda Kazutora en sentant ses yeux se remplir de larmes.
— Kazutora je sais plus quoi faire pour te dire que je t'aime, dit Keisuke avec un petit rire. J'arrête pas de te le dire de plein de manière différentes, je te dis que t'es tout pour moi, que t'es mon ange, que t'es mon trésor, que la lune est belle que...  Que... Je te sors toutes les disquettes que je connais, et tu comprends pas Kazu ! Comment est-ce que je peux te faire comprendre que je suis amoureux de toi ?
Kazutora battit des paupières sans savoir quoi répondre, et des larmes tombèrent sur ses joues.
— Hé pourquoi tu pleures, demanda Keisuke en essuyant aussitôt ses larmes, avant de l'attirer contre lui.
— C'est des larmes de joie, je suis heureux de savoir que tu m'aimes, dit le jeune homme en enfouissant son visage dans son cou.
— Oh bébé, dit Keisuke d'un air attendri.
Kazutora renifla et essuya ses larmes, tandis que Keisuke passait doucement sa main dans son dos. Son cœur battait encore trop vite à cause du stress, mais il était soulagé d'avoir réussi à avouer ses sentiments à Keisuke. C'était bien la première fois qu'il faisait le premier pas vers quelqu'un, pour l'instant il n'avait jamais osé parler de ses sentiments en premier tant il avait peur de tout gâcher. Mais ce n'était pas si horrible finalement... Et à présent, Kazutora se sentait vraiment bien. Keisuke l'aimait aussi, il l'avait choisi lui et c'était avec lui qu'il voulait être... Kazutora ne pourrait pas être plus heureux qu'en cet instant. 
— Alors... on est quoi tous les deux ?
— On peut se marier !
— C'est un peu tôt non, demanda Kazutora en s'écartant légèrement pour regarder Keisuke.
— Tu trouves ? Moi j'attends de t'épouser depuis mes huit ans.
— Hmm... Si tu veux encore de moi à vingt-cinq ans, on pourra se marier.
— Encore deux ans à attendre... Bon c'est pas grave, je peux attendre pour toi. En attendant, veux-tu être mon petit ami ?
— Oui, accepta Kazutora avec un sourire.
— Donc maintenant je peux te dire bébé sans que ça soit étrange !
— Et on peut dormir ensemble quand on veut.
— Et je peux te faire l'amour autant de fois que je le veux, sourit Keisuke en s'approchant de son visage du sien.
— Ah c'est tout ce qui t'intéresse alors, dit Kazutora avec amusement.
— J'avoue que je rêvais depuis longtemps de pouvoir de nouveau coucher avec toi, et de pouvoir te faire l'amour n'importe quand et n'importe où, dit Keisuke en posant sa tête sur sa poitrine.
— Tu nous as déjà imaginé le faire alors ?
— Je m'endors en l'imaginant, avoua Keisuke en embrassant sa poitrine. D'ailleurs en parlant de ça... Tu m'as dit de te faire l'amour toute la nuit, alors reprenons là où on en était.
Keisuke souleva soudain Kazutora et se releva. Il se remit difficilement debout, puis il se tourna vers son lit et monta dessus. Il allongea Kazutora sur son lit, en se plaçant entre ses jambes, et essuya rapidement la semence blanche qui couvrait toujours son torse. Kazutora le regarda faire sans bouger et parcourut son corps des yeux. Il ne s'était jamais retenu de le regarder, même lorsqu'ils étaient encore en couple. Il l'avait même déjà touché pour rire. Mais... Maintenant que Keisuke lui avait fait l'amour et s'apprêtait à lui faire de nouveau, Kazutora le voyait différemment.
   C'était beaucoup plus excitant, savoir qu'il pouvait désormais embrasser son torse et le caresser changeait son regard sur lui. Keisuke remarqua que les yeux de Kazutora étaient rivés sur sa poitrine, car il sourit et rejeta ses cheveux en arrière.
   — Dis Kazu, commença-t-il en nouant ses cheveux sur sa nuque. Tu t'es déjà touché en pensant à moi ?
   Kazutora releva immédiatement les yeux vers ceux de Keisuke et rougit.
   — Q-quoi ?
   — Tu t'es déjà caressé en pensant à moi ? En t'imaginant que j'étais avec toi, dit Keisuke en se penchant au-dessus de lui. Et imaginant que c'était moi qui te touchais ?
   — ... C'est possible..., admit le jeune homme avec gêne.
   — Ah oui ? Et t'imaginais quoi ?
   — Je... juste que t'étais avec moi et que tu m'embrassais...
   — C'est tout, demanda Keisuke en s'approchant de son visage. T'as bien dû imaginer quelque chose de plus... Coquin entre nous... À moins que tu sois trop sage ?
   — ... Je t'ai imaginé de plusieurs façon...
   — Et je faisais quoi ?
   Kazutora détourna la tête et rougit un peu plus.
   — Tu m'embrassais entre les jambes...
   Keisuke sourit avec amusement, il était si près de son visage que son souffle caressait de nouveau sa peau, mais il finit par se retirer. Il se dirigea vers le bas de son corps, en restant près de sa peau pour que ses lèvres frôlent son corps,  avant d'arriver entre ses jambes. Kazutora ouvrit la bouche pour parler, mais il n'eut pas le temps. Les lèvres de Keisuke s'étaient déjà posées sur ses cicatrices.
   Il les embrassa avec douceur, en les léchant avec délicatesse, comme pour ne pas les rouvrir, et prit soin de couvrir de baisers chacune de ses jambes. Il n'avait pas l'air répugné par ses cicatrices, ni dégoûté. Au contraire, il les embrassait comme si c'étaient les plus belles marques qu'il n'ait jamais vues. Kazutora se détendit, rassuré de ne pas le dégoûter, et posa timidement sa main sur ses cheveux.
   Keisuke déposa un dernier baiser sur une cicatrice, avant de remonter entre ses jambes, en levant les yeux vers lui pour le regarder. Kazutora sentit soudain quelque chose d'humide le lécher et poussa un petit gémissement de surprise. Il s'accrocha machinalement aux cheveux de Keisuke et à l'oreiller sur lequel sa tête était posée, et ouvrit les jambes sans pouvoir résister. Keisuke continua de lécher et de déposer des baisers sur lui, faisant rougir Kazutora, avant de soudain le pénétrer de sa langue.
   Kazutora gémit faiblement et ferma les yeux avec impuissance. Il n'avait jamais fait cela avant, Senju n'avait pas essayé de le faire, et il avait demandé à Rindo et Sanzu de ne pas le faire. Il avait toujours pensé que c'était étrange de faire ça à cet endroit et que ce n'était pas très propre, mais en réalité... C'était bien trop agréable. Ça le chatouillait, chaque coup de langue lui procurait de petites décharges de plaisir et c'était à la fois excitant et frustrant, mais Kazutora adorait cela. Une nuée de papillons volait dans son ventre et son cœur tambourinait dans sa poitrine, son entrejambe le brûlait de nouveau, si bien qu'il mourait d'envie de se toucher lui-même, et son corps s'était de nouveau durci. Si seulement Keisuke pouvait l'embrasser à plusieurs endroits à la fois...
   — Kei j'en peux plus, gémit Kazutora en se tortillant de plaisir.
   — Je vois ça, ria Keisuke en se mettant à embrasser son entrejambe.
   — Kei j-je vais pas tenir...
   Keisuke ne l'écouta pas et fit entrer son entrejambe dans sa bouche. Kazutora gémit de plaisir et se cambra avec excitation. Il appuya sur la tête de son petit ami, rejeta la tête en arrière, et se mordit les lèvres pour retenir ses cris. Il ne pouvait pas se mettre à crier, tous les voisins allaient l'entendre sinon, ce serait tellement gênant... Mais il devenait de plus en plus difficile de ne pas crier, Kazutora était déjà au bord de l'orgasme...
   — Kei... je vais jouir..., gémit-il en écartant un peu plus les jambes.
   — Seulement, demanda Keisuke avec amusement. C'est que t'es pas assez chaud alors...
   — S-si...
   Keisuke se releva légèrement et déposa un baiser sur son ventre. Il continua d'embrasser ses muscles en remontant progressivement, faisant trembler Kazutora, il évita volontairement sa poitrine, et vint nicher sa tête au creux de son cou. Kazutora le sentit le pénétrer au moment même où il suçait sa peau, il poussa un gémissement de soulagement et s'accrocha aussitôt à lui. Keisuke n'attendit pas qu'il soit à l'aise cette fois-ci, il se mit à faire des va-et-vient en lui sans perdre de temps, et il prit un malin plaisir à frapper sa prostate, qu'il retrouva immédiatement.
   — Oh oui, gémit Kazutora en se frottant contre lui. O-oui continue...
   Keisuke répondit par de puissants coups de reins, et fondit soudain sur la pointe de sa poitrine pour s'en emparer. Sa poitrine était bombée, elle se gonflait à toute vitesse, et leur pointe s'était durcie sous le plaisir, ce qui la faisait plus ressortir que d'habitude. Keisuke la lécha avec excitation, sa langue de feu laissait des marques brûlantes sur sa chair humide, il se mit même à la sucer, à la mordiller sans retenue, en donnant de grands coups de hanches à Kazutora.
   S'en était trop, Kazutora ne pouvait que succomber. Il était bien trop sensible, et le plaisir qui bouillonnait en lui était sur le point d'exploser. Il se sentait déjà au paradis, les portes du septième ciel ne cessaient de s'ouvrir devant ses yeux remplis d'étoiles. Son corps inondé de vague de plaisir tressaillait, il ondulait et dansait sous les muscles de Keisuke, des perles de sueurs glissaient le long de sa poitrine, et ses jambes tremblantes se refermaient autour de son petit ami. Ses baisers étaient divins, ils le transportaient ailleurs, Kazutora avait presque l'impression d'être allongé sur un nuage et de voler...
   Keisuke lui donna soudain un coup de reins, juste sur sa prostate, et Kazutora ne put s'empêcher de crier avec excitation. Il se déversa une fois de plus et se paralysa de plaisir, tandis que Keisuke le serrait avec force contre lui.
   — Kei..., murmura le jeune homme, à bout de souffle. J'ai l'impression que je vais m'enflammer...
   — C'est possible, t'es tellement chaud que ça me surprendrait pas, répondit Keisuke en posant sa main entre ses jambes. T'es brûlant...
   — C'est de ta faute...
   — J'adore être responsable de ton état... T'es beaucoup trop bon Kazutora...
   — Toi aussi... Mais j'ai besoin de faire une pause.
   Keisuke retira alors sa main et s'allongea à ses côtés. Kazutora se tourna vers lui et se blottit dans ses bras, il posa sa tête au creux de son cou, et Keisuke en profita pour passer sa main dans ses cheveux. Kazutora se sentait bien ainsi. Dans les bras de l'homme qu'il aimait, son corps nu contre le sien, avec la sensation de ses baisers qui traînaient encore sur sa peau.
   — Je t'aime Keisuke, murmura-t-il en levant les yeux vers lui. T'es mon ange gardien, et je veux que tu continues de me sauver et de me rendre heureux...
   — J'arrêterai pas, promit Keisuke. Toi aussi tu es mon ange.

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Voilà enfin le couple tant attendu !!! Et surtout le premier lemon d'insta 🤭
Ça fait des mois que j'attends pour le sortir j'en pouvais plus, j'aime tellement ce chapitre ! En plus une fois je l'avais posté par erreur, j'avais eu la peur de ma vie, surtout que vous êtes très réactifs et vous l'aviez direct remarqué 😭.
Mais le voilà enfin, j'ai tout donné pour ce chapitre donc s'il ne vous plaît pas... Ben je vais rien faire puisque la fic se termine, mais je serais très triste quand même-

Par contre... Il ne reste que trois chapitres... :(. Et oui, c'est vraiment la fin...
(Ne vous inquiétez pas j'ai prévu des bonus, notamment avec les secrets des persos, ou encore leurs nouveaux outfits ).

Je sais que ça va faire bizarre de ne plus avoir de nouveaux chapitres de cette histoire, mais bon... Je ne disparais pas, je continuerais d'écrire ! Je vous ai déjà parlé de mes futurs projets, et puis j'ai une histoire prévue pour bientôt (mais avant j'ai vraiment besoin d'une pause). Je vous avais d'ailleurs parlé de deux projets d'histoires, celle avec les femmes qui dirigent la société, et la kokonui où ils auraient des pouvoirs. En fait, j'hésite un peu pour l'instant, parce que j'aimerais bien commencer à écrire un vrai roman et essayer de l'éditer... Je me dis que j'aimerais bien commencer avec l'un de ces deux projets 😶.

J'hésite lequel choisir, parce que j'aimerais beaucoup commencer avec une histoire sur les femmes, mais en même temps je me dis « est-ce qu'une histoire aussi engagée qui vient d'une parfaite inconnue marcherait ? », je ne sais pas. Et j'aime beaucoup aussi mon autre idée, celle avec les pouvoirs. Évidemment les personnages changeront et il y aura beaucoup moins de couples, et de couples gays sûrement (surtout que je voudrais une femme comme héroïne). Donc je réfléchis à tout ça pour l'instant. 👩‍🦯

Bref ✨. J'espère que le chapitre vous a plu, (Hanma est en train de danser dans sa chambre là). Je tiens quand même à dire qu'il a fallu 63 chapitres pour que le bajitora se mette ensemble, alors qu'il en a fallu 60 au Kazusen. Le bajitora est donc élu couple de clowns d'insta 👏👏.

Zoubi zoubi mgl 🦦

Insta Tokyo Revengers 2Where stories live. Discover now