Chapitre 35

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PDV: Ashton

\Flashback/

Encore ce rêve ? Je revois maman et papa, riant aux éclats, une ambiance chaleureuse nous enveloppant. Mais peu à peu, cette chaleur se dissipe, laissant place à une froideur oppressante. Soudain, je me retrouve à quatre ans, allongé sur le sol, subissant les coups de mon père. L'atmosphère devient lugubre, et je gise au sol, terrifié, tandis que mon père se tient au-dessus de moi, un couteau à la main et un sourire effrayant sur le visage. Il me poignarde brutalement, mais lorsqu'il se relève, ce n'est plus lui. C'est Clark, mon ravisseur, qui me transperce sauvagement. Je suis paralysé, incapable de bouger ou de crier, figé dans ce cauchemar sans fin.

\Fin de flashback/

Je me réveille en hurlant de terreur, le cœur battant à tout rompre. Mes mains tremblantes se posent sur ma poitrine, et les larmes commencent à couler sans que je puisse les arrêter. Mon souffle se fait court, et je commence à paniquer, une peur viscérale m'envahissant, rendant impossible toute pensée cohérente. C'est trop dur, je n'y arriverai jamais. Les sanglots montent en intensité, et je regarde autour de moi, espérant trouver du réconfort, mais personne n'est là. Cette solitude amplifie ma panique, et je me sens encore plus démunie.

Je commence à suffoquer, ma respiration se faisant de plus en plus laborieuse. Je me lève dans un effort désespéré pour échapper à cette terreur, mais mes jambes cèdent sous mon poids, et je m'écroule par terre. Des cris de détresse échappent de ma bouche, j'appelle à l'aide, mais ma voix semble se perdre dans le vide.

Repliée sur moi-même, je me sens condamnée à vivre le reste de mes jours dans la peur et la tourmente de mes blessures intérieures. La porte s'ouvre alors dans un fracas assourdissant, et plusieurs voix se font entendre, mais ma terreur est telle que je n'ose pas bouger. La peur de voir qui pourrait se tenir devant moi, d'affronter leurs regards pleins de pitié ou de dégoût, me paralyse. Je ne veux pas encore m'infliger cette souffrance.

Je sens quelqu'un s'accroupir à côté de moi, une main se pose doucement sur mon épaule. Je me crispe encore plus, sanglotant avec une intensité déchirante. La peur me tiraille et me broie de l'intérieur, rendant chaque seconde insupportable. Le contact, bien que doux, ne parvient pas à apaiser la terreur qui me consume. J'ai l'impression que ma propre douleur est un abîme sans fond, et chaque geste, chaque mot, ne fait que m'enfoncer davantage dans ce cauchemar éveillé.

Tyler : Ashton, c'est moi, Tyler. Calme-toi, s'il te plaît... Tu es en sécurité ici. Personne ne te fera de mal. Respire profondément et reprends tes esprits.

Je ne peux pas... Je ne sais pas comment faire. Ils sont toujours là, dans ma tête, ils me hantent sans relâche. Mon âme est meurtrie, et je ne trouve aucun remède pour la guérir... Je suis condamné à porter ce fardeau toute ma vie. Il ne peut pas comprendre, il ne comprendra jamais.

Tyler me relève doucement pour que nos regards se croisent, mais je sens dans le sien une lueur de dégoût. Mon cœur se serre de douleur, alors je détourne les yeux et cache mon visage entre mes mains. Je le dégoûte...

Tyler : Mi- Amor, regarde-moi, parle-moi. Nous sommes là pour toi, nous comprenons, mais nous ne pouvons pas t'aider si tu ne nous dis pas ce qui ne va pas. Il redresse doucement mon visage avec ses mains.

Ashton : Tu mens... Personne ne peut comprendre. Ils sont là, tout le temps, me hantant sans répit. Je n'y arrive pas... Je ne peux pas... Je les vois chaque seconde, chaque heure, chaque jour qui passe. Ils monopolisent mes pensées, je ne peux plus fermer l'œil... Quand mes paupières se baissent, ils surgissent, me détruisant, ricanant et prenant un plaisir malsain à me torturer. Et moi, je suis enchaîné, personne ne m'écoute. Je les supplie, Tyler, je les supplie d'arrêter... Mais leur emprise est trop forte, ils m'écrasent. Ils m'ont blessé, brisé. Tout en moi me répugne. Tu aurais dû les laisser finir le travail, pour que tout s'arrête. Je murmure, les yeux vides de toute espérance.

Tyler enveloppa ses bras autour de ma taille, me ramenant contre lui dans un geste réconfortant, sans dire un mot. Doucement, il se redressa et me souleva dans ses bras avant de quitter la chambre en écartant les autres sur son passage. Nous nous dirigeâmes vers la salle de bain où il me déposa délicatement sur le lavabo, puis il ferma la porte derrière nous. Ses yeux sombres se fixèrent intensément dans les miens, sans prononcer un mot. Avec une tendresse infinie, il entreprit de retirer les bandages qui recouvraient mon corps meurtri, embrassant chaque blessure, chaque bleu avec délicatesse.

Tyler : Mi- Amor. Murmura-t-il en caressant ma joue.

Sa voix empreinte de sollicitude et d'affection. Ses gestes étaient empreints d'une douceur réconfortante, comme s'il cherchait à apaiser la douleur physique tout autant que celle de mon âme tourmentée.

Je le regardai, le cœur lourd de douleur et de désarroi, avant de le repousser doucement, lui suppliant de ne pas me toucher, ne supportant simplement plus rien. Son regard changea, une lueur d'incompréhension traversant ses yeux alors qu'il se redressait brusquement et sortait en claquant la porte derrière lui. Mon cœur sembla exploser dans ma poitrine alors que je restais là, fixant la porte qui se fermait, laissant un vide oppressant s'installer dans la pièce.

La porte se rouvrit, mais cette fois, c'était David qui entra. Je le fixai sans réagir, laissant les larmes dévaler mes joues, incapable de contrôler mes émotions. Il s'approcha de moi en me parlant doucement, mais j'avais coupé le son, mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi il avait réagi ainsi une fois de plus.

David me descendit du lavabo et m'aida à marcher jusqu'à la cuisine pour que je puisse manger avec les autres. Tout le monde était là, mais mon regard restait perdu dans le vide. Je percevais les mouvements de leurs lèvres, mais aucun son ne parvenait à atteindre mon esprit. David déposa une assiette devant moi, mais à peine ai-je posé les yeux dessus que mon cœur se serra douloureusement. Je portai mes mains à ma bouche, fermant les yeux pour tenter de contenir l'avalanche d'émotions qui me submergeait, mais les larmes finirent par s'échapper malgré tout.

Une main se posa doucement sur ma joue, me faisant sursauter. Par réflexe, je la repoussai et protégeai mon visage. La main revint se poser avec délicatesse, m'invitant à la regarder, et je réalisai qu'il s'agissait de Mélodie. Cette fois-ci, les larmes coulèrent à nouveau le long de mes joues.

Mélodie m'attira contre elle, caressant doucement mes cheveux. Je me serrai contre elle, enfouissant ma tête dans le creux de son cou, laissant libre cours à mes sanglots. Elle resserra son étreinte autour de moi, me montrant ainsi qu'elle était là, présente, prête à m'apporter son soutien dans ce moment de détresse.

Mélodie : Vas-y, pleure. Ça fait du bien de laisser sortir ses émotions, ne te retiens pas. Je suis là, je ne te lâcherai pas.

Je fermai les yeux, reconnaissant intérieurement sa présence réconfortante. 

A Suivre...

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