Chapitre 4 4/10 Point de vue Griselda

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Soudain des hurlements de bêtes sauvages retentirent plus loin, accompagné par des aboiements. Plus les deux membres de la famille royale se rapprochaient, plus les bruits redoublaient de plus belle. Beaucoup de personnes étaient rassemblées au bout du chemin.

Les combats avaient déjà commencé. Les habitants et même les marchands, qui avaient fermés leur emplacement pour voir l'ours et les limiers combattre jusqu'à ce que mort s'en suive, étaient là. La plupart des enfants se trouvaient devant ou sur les épaules de leur père pour ne manquer aucune miette de ce combat épique.

Pendant l'arrivée des jeunes gens, les habitants se détournaient pour leur faire place afin qu'ils puissent se rapprocher le plus près possible. Pendant ce temps, l'un des chiens se rua sur l'ours et essaya de le mordre avec ses crocs.

D'un seul coup de patte, l'ours envoya valdinguer son adversaire. Le cou du chien craqua en tombant sur le sol dur. Il ne bougeait et ne respirait plus. Le sang perlait doucement. L'ours avait éliminé l'un de ses adversaires sans la moindre difficulté.

Le public criait de plus belle et encourageait les combattants. Certains d'entre eux commençaient les paries. Grélheb se rapprocha de la jeune fille.

— Lesquels d'entre eux gagneraient selon toi ?

Griselda regarda attentivement le restant des combattants. Les autres chiens ne s'avouaient pas vaincus et réunissaient leurs forces puis attaquèrent leur ennemi commun.

Deux des limiers se ruaient en avant sur l'ours par devant, tandis que les trois autres s'en chargeaient par derrière.

— Cinq piécettes pour les chiens, lui répondit-elle.

— Comme tu voudras petite joueuse. Je parie cinquante piécettes pour l'ours. Nous verrons bien qui gagnera.

— Si tu perds, tu t'en mordras les doigts.

— Je préfère prendre le risque.

Griselda n'était pas sûre d'avoir fait le bon choix mais elle avait confiance en ces limiers. Puis elle voulait mettre une raclée à son frère. Il était bien trop confiant.

Les chiens ne perdirent en aucun cas leur férocité face à leur adversaire plus grand et plus fort qu'eux. L'ours lâcha un cri assourdissant quand les chiens lui mordillèrent le cou. Il était si fort que tout le monde étaient obligés de se boucher les oreilles. Un filet de sang coula de sa blessure.

L'animal continua de se débattre en essayant de donner des coups de pattes, mais ses adversaires, très malins, évitèrent les coups. Ils tournèrent en rond, autour de leur proie, afin de l'épuiser et de tout donner pour le coup final.

Même en étant blessé, l'ours restait sur ses gardes. Il essaya du mieux qu'il pouvait, de faire reculer ces chiens assoiffés de sang. Ses ennemis continuaient de bondir sur lui. Il se redressa et atteignit l'un des chiens aux tempes. Ce dernier s'écroula de tous son long et bougea avec des gestes saccadés. «+Il doit avoir le dos et le bassin brisé  pensa la jeune fille qui ne manqua rien du spectacle.

L'ours se remit assis sur ses pattes, et écrasa l'animal cloué au sol. Il ne lui restait plus qu'à abattre quatre autres adversaires, aussi redoutables les uns que les autres. Cette dernière attaque laissait pantois les chasseurs. Leur ennemi commun était peut-être blessé mais pas vaincu.

Le sang suintait du gros animal. Il était épuisé à cause du combat. Alors les chiens bondirent tous en même temps sur la créature. Ils enfoncèrent leurs dents profondément dans la peau afin qu'elles atteignent la chair.

Les forces de l'ours l'abandonnèrent. Il s'écroula. En tombant, il écrasa le chien qui se trouvait devant lui. Les autres le mordillèrent sans que ce dernier ne réagisse. Il avait accepté de mourir et d'abandonner son corps qui retenait son âme dans le monde des mortels. Les derniers survivants firent de son corps leur repas et se gavèrent jusqu'à arriver à satiété.

La danse des Loups Tome 1 La dernière danse du cerf blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant