La danse des Loups Tome 1 La dernière danse du cerf blanc

Chapitre 6 1/6 Point de vue Griselda

Griselda se trouva dans la baignoire. Elle savoura ses derniers instants de liberté avant l'arrivée de son époux. Macha lui frotta les épaules avec une éponge dure imbibée de savon dont l'odeur s'évapora jusqu'à atteindre ses narines.

Pendant ce temps, Agnès entra dans la pièce. Elle porta une nouvelle robe de couleur blanche, la couleur représentative du symbole de la jeune fille. Cette dernière appartenait à sa grand-mère, avant d'appartenir à sa tante.

Chaque dame de Blancherive devait se vêtir de cette robe pendant les occasions, ainsi allait la tradition. Griselda ne la portait rarement. La dernière fois qu'elle l'avait vêtu, c'était pour un tournoi dont elle ne se rappelait plus la raison. Elle ne s'en souvenait que très vaguement.

La jeune amie et camériste déposa le vêtement soyeux sur une chaise et transporta celle de la veille pour l'emmener aux lavandières. A côté de l'autre, cette dernière ne ressemblait qu'à un champ de ruine. Elle n'avait plus la même allure. Tous ce qui faisait sa beauté n'existaient plus.

Des traces de bière et de terre étaient incrustées sur toute la face de la robe. Des fils étaient décousus sous les aisselles et sur les plis. Plusieurs trous s'y trouvaient éparpillés dans chaque endroit de la toile. Ainsi, elle devra être lavée et raccommodée par les couturières avant d'être vêtue de nouveau.

La jeune princesse repensa de nouveau à son rêve un moment pendant que ses caméristes s'occupaient d'elle. Elle avait encore fait le même et cette fois son frère en était informé. Elle espérait que ce dernier l'aiderait à trouver les réponses qu'elle souhaitait, même s'ils n'auront pas le temps pour ce genre de chose.

Quand elle sera la femme du lord Edmond, elle devra vivre en Fort-Hiver et devra réaliser les tâches quotidiennes d'une dame. Elle sera ainsi très bien occupée et n'aura aucunement le temps de songer à cela. Pour ne pas sombrer dans la folie, il fallait qu'elle oublie toute cette histoire. « Si ça se trouve, en n'y pensant plus, ces rêves disparaîtront aussitôt qu'ils sont apparus » pensa-t-elle.

Macha passa un torchon humide sur le visage de Griselda. Cela la piqua, ce qui lui permit de sortir de sa rêverie. Elle sentit une grosse bosse sur son front. Quand Macha termina avec le torchon, elle étala un baume sur la blessure. Cela fit beaucoup de bien à la jeune demoiselle.

Une fois le travail achevé, Mâcha tendit sa main à la jeune femme pour que cette dernière enjambe la bordure de la baignoire. L'eau ruissela sur tous son corps. Les servantes l'enroulèrent ensuite dans une serviette et l'essuyèrent délicatement pour que ses bleus ne se trouvant pas sur ses jambes, ne la tiraillent.

Après cet instant de pur bien-être, Agnès l'aida à l'habiller. Elle avait remis son voile blanc pour cacher ses traits. Le temps de l'amusement était terminé pour de bon. Chacune devait reprendre sa place dans la société. Ce n'était malheureusement que pour une seule journée.

Une fois lavée et habillée, les caméristes coiffèrent Griselda et posèrent sur sa tête une coiffe assortie à sa robe. Fin prête, elle traversa la porte, accompagnée de ses caméristes et descendit les escaliers qui menaient à la cour du château, la peur au ventre. Son futur époux arrivera dans quelques instants, puis elle lui appartiendra dans trois jours, comme le voulait la tradition.

La jeune princesse franchissait les pavés de la cour du château toujours accompagnées jusqu'à arriver à sa place. Quant à ses servantes, elles firent la révérence et se rangèrent au côté des domestiques du château.

Le père, la mère et le frère de la jeune femme étaient déjà là. Derrière eux se trouvait le sage Helrique, Maxence, et les autres gardes du château. Les conseillers du roi faisaient également partie des leurs. Tous attendaient impatiemment l'arrivée des invités.