Chapitre 13. 5/5 Mathias

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Sieur Harold le rejoignit et versa du vin dans son verre de vin à moitié plein, puis, il la lui tendit. Mathias but une gorgée pour se détendre, même si cette fois, l'alcool n'avait aucun effet. Rien ne pouvait atténuer cette colère en lui.

—Tu ne devrais pas t'emporter de cette façon devant Hamlich, essaya son presque père de le raisonner dans la douceur. Certes, ses propos étaient très déplacés, mais il est en ton devoir de garder ton sang froid en tant que roi. Tu le connais aussi bien que moi, il peut dire des choses blessantes sans penser ce qu'il dit vraiment. Il a beaucoup souffert dans sa vie et mélange tous. Il a besoin de trouver un responsable même s'il blâme la mauvaise personne.

—Je sais tout ça, Harold, mais cette fois, il est allé trop loin. Je ne pouvais pas garder le silence après cette réflexion envers ma défunte mère. Il n'avait aucun droit de la traiter de cette façon.

—Ta mère ne méritait pas cela, en effet. Mais cesse de tous prendre aux pieds de la lettre la prochaine fois, d'accord. Il serait dommage de te mettre tous tes hommes à dos, surtout après l'arrivée des enfants de Gregor. Et ne gâche pas les choses comme la dernière fois.

—Ce n'est pas près d'arriver, ajouta-t-il en s'essuyant les lèvres sévèrement. Si vous aviez vu comme elle m'a regardé tout à l'heure, vous comprendriez que ce n'est plus possible. Elle éprouvait de la haine envers moi, ses yeux me regardaient avec dédains et dégoûts. Je n'aurais jamais imaginé que son visage innocent s'adresserait à moi de cette façon un jour. Elle me fixait avec colère et me parlait comme si je n'étais qu'un simple inconnu.

—C'est normal après la chute qu'elle a eue. C'était même un miracle qu'elle puisse vivre sans avoir de séquelles. Un tel choc à la tête pouvait très bien la rendre handicapée à vie, voire même la tuer. Sois content qu'elle n'ait que la perte de mémoire comme trouble. Mais en ce moment, il est préférable qu'elle ne se souvienne de rien. Tes hommes se sont montrés cléments quand ils ont appris ton aventure avec elle, mais ils n'auraient pas réagi de cette façon en apprenant que c'était la princesse de Blancherive. J'espère que tu ne te rapprocheras pas d'elle pour la reconquérir de nouveau, parce que là, attends-toi à perdre la loyauté de tes hommes, un par un, jusqu'à ce qu'ils ne t'en reste plus un seul.

Cette dure réalité lui fit très mal au cœur, mais il devait faire ce que Sieur Harold attendait de lui, pour la protéger, pour elle, quitte à mettre ses sentiments de côté en les laissant au passé.

—Je vous promets que je ne ferais rien, finit-il par s'y résoudre. Et si nous allons manger. Je meurs de faim.

—C'est une excellente idée ! Ma femme doit m'attendre, sans doute. 

Les deux compères se levèrent quand Henrich entra de nouveau dans la pièce.

—Le prince Grélheb et sa sœur vous attendent dans la salle du trône, Majesté.

—Bien, Henrich, je te remercie, lui répondit Mathias en lui souriant. Vous joindriez vous à nous, Harold ? Votre présence me rassurerait.

—Je ne peux rien te refuser. Henrich, peux-tu prévenir ta mère ? tourna-t-il son attention cette fois sur son jeune fils.

—Bien entendu, père.

Et le jeune homme disparut aussi vite qu'il était arrivé.

—Votre femme ne vous en voudra pas ? Le questionna Mathias en se dirigeant en direction de l'autre versant de la tente.

—Ce n'est pas le genre d'Hilda, et puis je sais comment me faire pardonner.

Mathias le savait très bien ce que ça faisait d'avoir une femme qui aimer et attendre le moment propice pour la rejoindre, mais cela, il devait y renoncer coûte que coûte.

La danse des Loups Tome 1 La dernière danse du cerf blancWhere stories live. Discover now