Chapitre 9 5/6 Point de vue Grélheb

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Pendant que le sage franchissait la porte, le jeune prince décida de rejoindre les chambres réservées aux seigneurs. Comme tous se trouvaient dans la cour pour demander à leurs hommes de se préparer pour le grand départ, les femmes et les enfants demeuraient seuls. Cela pouvait durer des minutes comme cela pouvait durer des heures, dépendant de la taille de la maison et de sa compagnie.

La maison Camington, l'une des plus grandes maisonnées de la contée, était venue nombreuse. La compagnie de ce dernier était immense comparée aux autres. Leur seigneur allait mettre beaucoup plus de temps pour s'occuper de tous les préparatifs. C'était le moment idéal pour Grélheb de voir sa maîtresse sans éveiller les soupçons.

Il franchit le vestibule du bâtiment est. Toutes les portes étaient fermées. Comme ça, personne ne pourrait dire qu'il tenait compagnie à lady Mylène pendant que son mari était occupé.

Il passa devant les dix premières portes de gauches. A la onzième, il frappa.

—Entrez, dit une voix venant de l'intérieur.

Le jeune homme ne se fit pas prier. Il entra et l'ouvrit. La chambre de son hôte était bien décorée. Quelques fleurs avaient été ramassées en bouquet, posées dans un pot en argile doré. Il y avait des roses, des tulipes et des coquelicots. Leurs odeurs emplissaient la pièce. Une autre senteur se mélangeait, c'était celle du parfum de la jeune demoiselle qui restait toujours identique, celui du lilas.

Mylène était installée près de la fenêtre, assise sur une chaise, en train d'allaiter son enfant avec beaucoup de grâces. Elle avait l'air calme et détendue, comme si elle était dans une bulle et que nul ne pouvait la franchir. La façon dont elle maternait son enfant la rendait encore plus belle.

C'était ce que le jeune homme avait toujours rêvé, une femme qui vivait à ses côtés, qui s'occupait et donnait de l'amour à leurs enfants. Il ne voyait que lady Mylène capable de remplir ce rôle avec perfection, mais on lui avait enlevé cette chance. Il n'avait pas d'autres choix que de faire sa vie avec une autre femme, même s'il n'en avait aucune envie. Aucune ne pourrait s'emparer de son cœur, comme elle.

Quand la jeune femme eut fini de donner à manger à son fils, elle se leva. Ses yeux croisèrent ceux du jeune homme. Elle fut surprise de le voir ici, le regardant avec ses grands yeux.

—Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle paniquée. Tu es complètement fou. Et si quelqu'un nous voyait !

—Je m'en suis assuré, ne t'en fais pas.

—Les gens m'importent peu, mais que dirait mon mari s'il te voit dans notre chambre.

—Il ne viendra pas nous importuner de ci tôt, tu peux me croire. A mon avis, il doit être bien assez occupé comme ça.

—Comment peux-tu en être certain ?

Alors le jeune prince se mit à lui expliquer tous ce qui était arrivé depuis la chasse. Il n'oublia aucun détail. La jeune lady le regarda perplexe tout du long. Il voyait qu'elle était inquiétée par ses paroles, néanmoins, elle l'écouta avec attention sans l'interrompre une seule fois.

Quand il eut fini ses explications, ses membres tremblaient. Elle était tétanisée par la peur.

—C'est horrible, s'exclama-t-elle.

En disant cela, elle s'était mise à bercer son enfant de plus en plus vite. Quand elle s'en rendit compte, elle se déplaça en direction du berceau et le déposa dans son lit, gardant les yeux toujours clos. Rien n'avait perturbé son sommeil, ce qui rassura la jeune femme.

Grélheb s'approcha d'elle et l'enroula dans ses bras. Elle posa sa tête sur son épaule, montrant qu'elle avait une grande confiance en lui.

—Si ton père part, alors cela veut dire que le mariage sera annulé ? reprit-elle après un petit moment de silence.

La danse des Loups Tome 1 La dernière danse du cerf blancWhere stories live. Discover now