Chapitre 17 4/6 Griselda

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Comme sieur Harold l’avait dit, le roi Mathias venait de quitter sa tente quand la jeune fille arriva dans cette partie du campement. Il se baladait sur les routes sans faire attention à ce qui se passait autour de lui. Il ne remarqua pas sa présence, alors qu’elle avançait vers lui, sans aucune discrétion. Quand il remarqua qu’il était suivi, il se tourna dans sa direction, l’air surpris.

—Princesse Griselda, que me vaut votre visite, l’interpella-t-il.

—Ne jouez pas à ça avec moi ! s’empourpra-t-elle. Vous m’expliquez ? commença-a-t-elle ses questions en lui montrant son arc.

—C’est un très bel arc que vous avez là !

Encore une fois, il détourna le sujet de conversation à son avantage sans dévoiler une seule fois la vérité.

—Arrêtez de me prendre pour une idiote ! Je sais que c’est vous qui me l’avez offert. Même sieur Harold a reconnus votre art. Avouez-le au moins !

—Vous avez raison, c’est bien moi. Je ne pensais pas que vous l’apprendriez de cette manière. Ne prenez pas cela contre vous. J’ai remarqué en vous voyant l’amour que vous portez pour les armes. Je trouvais cela dommage de vous en priver, mais je savais que si je vous l’avais donné de mes propres mains, vous ne l’auriez pas accepté.

—En effet, je n’aurais rien accepté venant de vous. Ce n’est pas comme si je ne vous avais pas montré la façon dont je vous considère. Mais avec cet objet, vous comptiez faire quoi avec au juste ? M’acheter ? Cela ne m’étonnerait pas venant de vous. Comme vous êtes pathétique !

—Ce n’était point mon intention, je vous l’assure.

—Et vous allez me dire que c’était un cadeau de bienvenu, peut-être ? Mais pourquoi un arc ? Vous aurez très bien pu m’offrir un collier serti de pierres précieuses.

Voyant qu’il ne répondait pas, ses iris croisant toujours les siens sans montrer la moindre once de remords, elle reprend.

—Suis-je bête, j’oubliais que vous avez abandonné toutes vos richesses pour vivre dans cet endroit, loin de tout. Mais vous auriez très bien pu trouver autre chose. Il ne manque tout de même rien ici. Au lieu de ça, vous avez préféré offrir un arc à une jeune demoiselle. Et comme vous le dites si bien, je ne portais rien de particulier le jour de notre rencontre qui prouvait que j’affectionne le tir à l’arc. Une épée aurait très bien fait l’affaire. Alors pourquoi avoir fait ce choix ?

—Ça a l’air de vous plaire, vu que vous ne vous en séparez jamais depuis que vous l’avez reçu. Alors, à quoi bon savoir mes véritables intentions. Vous aimez manier les armes, surtout les arcs, je me trompe ?

—Comment le savez-vous ? Vous ne connaissez rien de moi !Et je suis sûre que mon père ne vous a rien dit au sujet de moi et de mon frère.

—En effet, il ne m’a rien dit. Malgré tout, je sais plus de choses sur vous que vous ne le croyez.

—Ha oui ! Dans ce cas, je vous écoute. Je suis toute ouïe.

Ce qu’essayait de faire le roi n’était que de la provocation. Il ne la connaissait ni en noir, ni en blanc, et pourtant il donnait l’impression d’être sûr de lui.

—Je sais que c’est votre père qui vous a autorisé à manier les armes alors que la loi vous l’interdit, énuméra-t-il. Je sais que jamais vous ne loupez votre cible au tir à l’arc et qu’on vous nomme œil de faucon dans la capitale.

Cela, tout le monde à Blancherive le savait. Cela pouvait être une chose que son père pouvait lui avoir raconté, même s’il niait en bloc qu’ils ne s’étaient pas revus depuis de longues années.

La danse des Loups Tome 1 La dernière danse du cerf blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant