Chapitre 7

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TW : Auto-mutilation

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Steven

1 Octobre 2018

États-Unis

  Me voilà devant la bâtiment de la mort pour moi. Je suis devant le cabinet de Mme Tomson, ma psychologue. Cela fait maintenant quatre ans qu'elle me suit tous les mois.

- Tu as réussi à en parler ? Ou reste-tu caché dans le silence ?

- Je n'arrive pas, je ne peux pas. Si je parle, il ira en prison.

- Et à ta mère ? Tu lui as parlé ?

- Si je lui dis, elle le tuera c'est pire.

Je sais que ma situation est difficile mais je dois m'y faire, je suis bloqué dans une boucle éternelle. Où je suis seul avec moi-même.

- Bon, écoute Steven, je ne vais pas te mentir, ça commence à être compliqué de t'aider. Cela fait maintenant quatre ans que je te suis et toujours rien n'a changé.

- Je sais, je l'ai moi aussi remarqué mais j'ai tellement de fois essayer de m'échapper sauf qu'à chaque fois, en vain.

- Il va falloir envisager la possibilité d'aller au foyer Steven. J'ai conscience que c'est ce que tu souhaite éviter, cependant, cela devient grave. Il est temps de réagir avant que se soit trop tard.

- Je crains d'en être incapable. Le foyer est mon pire cauchemar, vous le savez, c'est la première chose que je vous ai dit en venant vous voir il y a quatre ans.

- Je m'en souviens Steven, mais tu ne peux pas rester avec un tel cadre de vie. C'est pour ça, qu'aujourd'hui je te demande de me faire confiance en t'accompagnant dans un très bon foyer que je connais. Je veux juste t'aider, c'est tout. Je te laisse une semaine pour y réfléchir. Reviens me voir dans une semaine quand t'auras pris ta décision. Je dirais à ma secrétaire de prendre le même créneau horaire.

- Merci madame.

Je sortis du cabinet, en réfléchissant à la possibilité d'aller en foyer. J'ai toujours refusé cette chance parce que je voulais essayer de me révolter, de faire prendre conscience de ses actes à mon père.

    Devant le grand bâtiment dans lequel réside le cabinet de ma psy, je ne pus m'empêcher de trembler. Ma respiration se saccade, jusqu'à même se couper. Mon cœur n'a plus un bon rythme, il accélère. Je suis en pleine crise d'angoisse. Je n'arrive pas à me calmer, il me faut ma ventoline. Je m'appuis  sur un mur et sors ma ventoline de ma poche. J'inspire et expire comme je peux.

    Après quelques minutes, ma respiration devient moins hachée, mon rythme cardiaque ralentit, tout redevient normal. Je reprends doucement ma route jusqu'à l'université. Malgré ma santé mentale qui est, on va se l'avouer bancale, je reste concentré sur les cours. Je tiens quand même à avoir un avenir et puis je suis à Harvard, une des meilleures universités des États-Unis.

    Sur la route, mon téléphone n'arrête pas de vibrer. Je décide de regarder quand je vois trois SMS de Jake :

Le premier :

Mec, t'es où ?

Ça fait trois heures que je te cherche !

AstreinteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant