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Après plusieurs tentatives pour ouvrir les yeux, une sorte de pulsation électrique me força à le faire. J'ai instantanément refermer les yeux. Je clignais des yeux avant de pouvoir nettement voir ce qui s'offrait à moi.
Je pensais avoir reçu un coup de défibrillateur mais pas du tout.
J'étais seule sans cette chambre d'hôpital.
J'ai voulu parler pour demander quelqu'un mais j'ai senti une horrible brûlure au niveau de mes cordes vocales.
J'ai vu une petite télécommande avec un bouton rouge d'assistance alors j'appuyais dessus.
Après quelques minutes, un médecin fit son apparition.

Lui : alors là je dois dire que je suis agréablement surpris. Comment vous sentez vous ?

J'ai retenter de parler mais j'ai ressenti la même douleur que tout à l'heure.
Puis il m'a tendu un verre d'eau.

Lui : cela fait deux mois que vous n'avez pas parler donc c'est normal que ce soit un peu difficile.

J'écarquillais grandement les yeux.

Moi : DEUX MOIS ?

Lui : parler ne doit plus être un problème visiblement. Et oui deux mois aujourd'hui nous sommes le 20 février.

J'ai perdu deux mois de ma vie. Et hier, le 19, j'ai eu 21 ans. Depuis le décès de ma mère j'ai pas eu l'occasion de célébrer mon anniversaire donc j'avoue que je m'attendais pas à le faire même si ça aurai pu être différent vu les circonstances. Cependant, c'est toujours douloureux de se dire que ce jour j'étais en plein coma.

Moi : qu'est ce qui s'est passé ?

Lui : dites moi de quoi vous vous souvenez plutôt

Moi : j'étais dans un manège puis ma tête s'est heurté à quelque chose ?

Lui : c'est un peu plus complexe que ça. Alors vous avez été éjecter d'une attraction donc votre tête s'est violemment heurté à une barrière certes mais vos jambes se sont également trouvé en difficultés. L'une d'elle est restée pendue et l'autre s'est plié d'une drôle de façon. Nous avons réussi à éviter de les amputer mais nous ne savons pas si vous allez en retrouver l'usage un jour

Un mouvement de panique me pris, j'ai rapidement retirer la couverture et j'ai instinctivement palper mes jambes que je ne sentais absolument pas

Lui : calmez vous madame. Je sais que ça peut être perturbant mais il faut que vous vous calmiez d'accord ? C'est sur que ça doit être compliqué mais gardez espoir, les cours de rééducation peuvent vous rendre vos jambes. Croyez moi avec l'accident que vous avez eu, vous auriez du mourir alors vous vous en sortez plutôt bien je suis sur que vous arriverez à surmonter ça aussi. À présent je vais faire appelez vos proches car vos oncles  sont déjà là.

Moi : comment ils sont venu aussi vite ?

Lui : ces quatre là viennent tout les jours depuis votre admission c'est pour ça

Moi : quatre ?

Lui : oui de toute façon ils arrivent

Moi : merci beaucoup pour tout monsieur

Lui : c'est normal je ne fais que mon travail

Il est à peine sorti de la chambre que je vois Daniel, Christian et Driss foncer dedans. Puis après un moment, étonnamment je vis Rayan entrer dans la chambre à son tour.

Chris : enfin ?

Daniel : madame ? Est ce qu'on dors autant ?

Moi : je suis pas d'humeur à rire les garçons...

Rayan : tu vas bien ?

Moi : j'ai l'air d'aller bien ?

Driss : ils s'inquiètent pour toi fait un effort

Moi : je suis pas d'humeur à m'embrouiller non plus

Chris : même lui il fait genre mais il s'inquiète pour toi aussi

Moi : hmm, je suis censé rester ici combien de temps ?

Daniel : tu peux rentrer d'ici la fin de la journée  le temps qu'ils effectuent quelques tests

Moi : revenez à ce moment là alors s'il vous plaît

Rayan : tu veux pas qu'on reste avec toi jusqu'à là ?

Moi : je voudrais rester seule

Chris : tu vas pas rester seule avec ce que tu viens de vivre

Moi : ce sera pas mon premier séjour à l'hôpital et j'ai toujours été seule pour affronter ça alors vous en faites pas pour ça

Driss : t'es toujours obligé de rabâcher ça ?

Moi : t'es toujours obligé de me faire chier ?

Daniel : c'est bon vous deux, on va te laisser si c'est ce que tu veux

Moi : merci d'être venus en tout cas mais
je veux que personne vienne me voir 

Chris : ça marche

Driss sort, les jumeaux me font un bisou chacun sur le front et Rayan me tchek.

Une fois qu'ils ont fermés la porte je me suis effondrée. Les larmes se mélangeaient à mon mucus. Je faisais comme si je pouvais gérer mais j'en pouvais plus. Je savais que c'était beaucoup trop beau pour être vrai et qu'il allait se passer quelque chose. Voilà que maintenant je me retrouve en chaise roulante pour une durée indéterminée. Mais le pire c'est que je sais que ça aurai pu être largement pire, j'aurai pu mourir ou être paralysée à vie et je trouve le moyen de me plaindre...

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Infirmière : si jamais vous avez une quelconque gêne ou même ne serait ce qu'une douleur à la tête allez directement aux urgences.

Moi : ça marche

Infirmière : pendant votre coma, vos proches ont amenés vos effets personnels voulez vous que je vous aide à mettre vos vêtements ?

Moi : c'est gentil mais je vais me débrouiller seule

Infirmière : n'hésitez pas si il y a un souci, votre proche devrai arriver

Moi : ça marche, merci beaucoup.

J'ai passer toute la journée à réfléchir et à essayer de relativiser. Je voulais me convaincre que j'allais réussir à mener une vie normale mais visiblement c'était impossible.
Les garçons avaient bien réussi à faire passer le message ils avaient convaincu mes grands parents de ne pas venir même si je me doute que ça a été compliquer. Mais j'ai pas pu éviter un appel avec chacun d'eux. Je les ai rassurer comme je pouvais mais je crois bien qu'il va y avoir quand même du monde quand je rentrerais.
Enfin bref je regrette de pas avoir accepter l'aide le l'infirmière parce que j'arrivais pas à faire monter mon jogging.
Puis j'entendais la porte toquée, parfait.

Moi : qu'est ce que tu fais là ? Ils sont où les jumeaux ?

Driss : ça m'enchante pas plus que toi bon dépêche on y va

Moi : j'arrive pas à m'habiller faut que j'appelle une infirmière

Driss : ouais fin on a pas le temps pour ça

Il s'est rapproché de moi. Il m'as mis ma veste tout en me regardant droit dans les yeux puis il allait s'attaquer à mon jogging

Moi : euh c'est mieux j'appelle u

Driss : tu parles trop

Avec l'un de ses bras il m'a soulevée par les hanches donc j'enroulais mes bras et il enroulait mes jambes autour de lui puis il a remonter mon bas sur mes jambes. Nos visages semblaient proche, beaucoup trop proche....

~Estelle~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant