Chapitre six

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« - T'as de la chance qu'on continue de chercher tes potes, me souffle Minho, Thomas n'a pas l'air aussi énervé que ça, finalement.

Ça fait trois heures qu'on s'est remis à marcher. Thomas n'a rien dit quand Minho m'a séparé de lui. Il n'a pas grimacé à cause des blessures que je lui avais infligées. Il ne m'a pas frappé en retour. Il ne m'a pas crié dessus. Non. À la place, il a dit qu'on devait se remettre en route si on ne voulait pas que les potes de ce malade mental cannibal nous retrouvent.

Je n'ai pas dit un seul mot non plus depuis que c'est arrivé. Ma colère s'est un peu calmée. Personne ne m'a demandé pourquoi j'avais décidé de partir seul, mais j'ai bien compris que Thomas savait que c'était de sa faute.

- Comment vous m'avez rattrapé aussi vite ?

Minho regarde autour de lui, comme pour être sûr que personne n'écoute.

- Thomas a vu que t'étais plus là. Il nous a fait remballer le campement fissa fissa en hurlant que t'étais qu'un sale môme. Si tu veux mon avis, son petit protégé lui manquait.

Je manque de m'étouffer.

- Protégé ? Il a voulu me tuer.

- Toi aussi. Il m'a même menacé de me tuer si on te retrouvait pas, parce que j'étais sensé avoir surveillé.

- Est-ce qu'il a tort ?

Alors que nous avançons, dans une nouvelle ville, un peu plus grande qu'un village, je me fige devant le panneau. Je connais cet endroit. J'y suis déjà venu, avec eux. Avec Sonya, Brenda et Aris. Nous nous sommes perdus de vue pas loin d'ici, dans le vieux cinéma.

- Qu'est ce qu'il y a ? Demande Thomas et ses mots sortent comme des lames de couteaux.

- Je crois que c'est ici que j'ai perdu mes amis. Dans cette ville.

Je regarde aux alentours. Le soleil se couche. Puis, je distingue un gros bâtiment.

- Le cinéma. On y allait souvent. C'est là qu'on a été séparés. Ma sœur et moi sommes partis vers l'extérieur de la ville alors que Brenda et Aris sont restés dans le cinéma, les rôdeurs nous y ont attaqués. Je ne sais pas comment ils ont pu y rentrer, ils n'avaient jamais réussi à pénétrer à l'intérieur auparavant.

- T'es en train de me dire qu'on a fait toute cette route pour une meuf qui s'est faite mordre et qui est probablement morte et pour deux de tes potes qui se sont probablement fait coincer et bouffer dans ce putain de cinéma? Demande l'un des soldats.

- J'peux y aller tout seul, si vous avez peur, je lâche en m'avançant vers la ville.

Une main se pose contre mon torse, m'alertant de ne pas m'avancer plus. Thomas se place face à moi. Dans ses yeux danse l'animosité de notre précédente altercation.

- On va tous y aller. Cependant, c'est une ville. C'est le repère parfait pour des pilleurs ou des hordes de rôdeurs.

- Y'en avait pas, quand on venait pour-

- Et pourtant vous vous êtes fait attaquer et c'est là que tu t'es fait mordre, Newt.

J'essaye d'éviter son regard. À la place, je regarde l'horizon.

- On doit tous rester groupés. On va utiliser des talkies-walkies. Minho en aura un, Gally un et moi un. Dans tous les cas, si on se fait attaquer, essayez de rester avec quelqu'un qui a un talkie. Est-ce que tout le monde a sa lampe torche? Si on doit fouiller ce putain de cinéma, on risque d'en avoir besoin.

Les soldats vérifient tous qu'ils ont ce que Thomas a demandé en leur possession, et je me sens rapidement stupide puisque je suis le seul à ne pas en avoir.

PARIS | Newtmas Where stories live. Discover now