Chapitre huit

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Je ne sais pas si cet homme, qui s'est précipité devant moi pour prendre la balle à ma place, est suicidaire ou bien juste con.

Tout ce que je sais, c'est qu'il est mort.

Je n'entends plus rien. Tout est mis sur pause, j'ai l'impression que ça va au ralenti.

Ce mec s'est sacrifié pour moi. Ce soldat, dont je ne connaissais même pas le nom, a préféré prendre une balle à la place plutôt que de me laisser mourir.

Ma lèvre inférieure tremble, alors que je sens Thomas m'inspecter.

Thomas.

Thomas et sa foutue machine pour connaître ma position.

J'ai l'impression d'être un chien en cage, et pourtant ils sont tous prêts à mourir pour moi.

Je n'avais jamais complètement réalisé l'espoir que je représentais pour eux.

Je crois qu'en voyant le corps de cet homme, à terre, les yeux ouverts, je viens d'en prendre conscience.

« - Quand est-ce que tu vas écouter ce que j'te dis ?! j'entends Thomas s'énerver sur moi. Je t'avais dit de rester derrière moi ! Putain, c'est pas vrai !

Puis, mon corps est poussé en arrière par un autre corps, qui vient se coller au mien dans une étreinte qui me réchauffe immédiatement le cœur.

Je tombe en arrière, et j'ignore la douleur de mon crâne qui touche le sol.

Mes bras reconnaissent aussitôt la silhouette qui m'entoure et mes bras serrent aussi fort que possible le corps de Brenda.

- Putain, Newt, putain, je suis désolée. J'suis désolée, je pensais que vous...

Elle n'arrive plus à trouver ses mots, et je la serre encore plus fort contre moi.

- Newt ?

Aris.

Je continue de serrer Brenda, mais mes yeux trouvent rapidement le visage d'Aris, qui me regarde avec ses grands yeux bleus.

Ses cheveux sont toujours aussi sales, et je comprends que s'ils ont trouvé un nouveau camp avec de nouveaux gens, ils n'ont pas accès aux mêmes choses que nous.

On finit par se relever, et j'ai à peine le temps de retirer la poussière de mon pantalon que c'est au tour d'Aris de me sauter dessus.

Il passe ses bras autour de moi, et je remercie Dieu de les avoir ramener à moi.

Ils sont vivants.

Ils sont là.

- Où est Sonya ?

Mon cœur s'arrête d'un coup. Là, comme ça, je fais une attaque.

Ils ne savent pas.

Ils ne savent pas pour Sonya.

Je m'écarte d'eux, l'air grave. Je vois dans leurs yeux qu'ils comprennent que quelque-chose ne va pas. Les larmes montent, mais refusent de couler.

- Elle est morte, j'annonce. Elle s'est fait mordre, et je... je l'ai perdue... j'ai été seul, j'ai fini par la retrouver hier... Morte. Transformée.

Je gigote un peu pour essayer de retirer la manche de la veste de Thomas, pour pouvoir leur montrer ma morsure, en voie de guérison.

Mais Thomas pose sa main sur mon avant-bras, doucement, comme pour m'en empêcher.

Je plonge mon regard dans le sien, et je vois qu'il me pointe du menton les membres du groupe de mes amis.

Il ne leur fait pas confiance. Il a peur qu'ils m'utilisent.

PARIS | Newtmas Where stories live. Discover now