Chapitre onze

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- Putain, la classe d'étudier ici ! s'exclame Brenda en s'asseyant au bureau d'un amphithéâtre.

- Tu parles, ça devait coûter la peau du cul ! je réplique alors que Thomas se dirige vers la sortie.

- Attends-nous ! Où tu vas ?

- Il doit être déjà au moins onze heures du matin. On a trop dormi, on a de la marche, il répond. Avec la neige qui est tombée, et qui continue encore de plus belle, on a besoin de vêtements plus chauds. Faut qu'on aille fouiller les dortoirs.

Je déglutis.

- Dans le bâtiment d'en face ?

- Je croyais que t'étais courageux et que t'agissais en adulte ? il me demande avec un sourire. C'est pas ce que tu me disais, hier soir ?

- J'ai pas peur, je mens. De toutes façons, j'peux pas mourir mordu, alors...

- Mais déchiqueté, si ! rétorque Brenda. Alors je te conseille quand même de faire très attention.

- Blah-blah-blah.

Lorsque nous arrivons à l'extérieur, le froid glacial me frappe le visage. Il fait si froid que mes dents se mettent automatiquement à claquer.

- La vache, il caille ! je dis.

Thomas se dépêche de nous conduire jusqu'au bâtiment d'en face.

Cependant, le bâtiment n'a pas l'air aussi bien entretenu que celui dans lequel nous étions.

Il y a des tâches de sang sur les murs, sur le sol. Le silence qui y règne est différent de celui du bâtiment d'avant.

- J'le sens pas, Thomas, dit Brenda.

- On a pas le choix. On va mourir de froid en se trimballant avec juste des sweats et des vestes aussi fines.

On finit par approuver avec lui. Mais j'ai la chaire de poule dès que la porte claque derrière moi. J'ai oublié de la retenir. Oups. Thomas et Brenda me lancent un regard accusateur.

- J'ai pas fait exprès, je bougonne.

Mes deux coéquipiers, si je peux dire ça comme ça, commencent à fouiller le hall du bâtiment.

Un objet attire mon attention, au sol. C'est un téléphone. L'écran est fissuré, et il n'a plus de batterie.

Qu'est-ce que ça me manque, mon téléphone. Ça aurait été beaucoup plus facile pour me tracer, ça. Plutôt que cette fichue puce implantée dans mon cou, ils auraient pu mettre un AirTag.

Je balance le téléphone derrière moi, et je grimace lorsque le bruit de sa chute fait sursauter Thomas et Brenda.

- T'es vraiment pas discret, murmure Brenda. Je dois te rappeler qu'à tout moment on peut croiser des rôdeurs ?

- Si y'en avait, ils auraient déjà rappliqué depuis longtemps, je rétorque en l'imitant. Donc arrête de paniquer pour rien.

Sans plus attendre, Thomas entre dans l'une des premières chambres.

Pendant qu'il fouille à l'intérieur des placards, je me contente d'observer.

- Tu te rappelles, quand on a entendu à la télé qu'un virus se répandait à travers le monde entier ? me demande Brenda, et je remarque que le début de la conversation intéresse Thomas.

Je secoue la tête de haut en bas. Je m'en souviens parfaitement.

- On a entendu des explosions peu de temps après, elle continue. La première chose que tu as faite, c'est d'aller vérifier si Sonya et tes parents allaient bien. Plus personne ne voulait sortir. Mais toi, tu as couru pour rentrer chez toi. Pour les revoir. Toi, tu as osé sortir alors que c'était le chaos à l'extérieur.

PARIS | Newtmas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant